Donc, pour en revenir aux invasions barbares, nous savons que malgré les menaces espacées au milieu du second siècle, les Romains avaient laborieusement contenu les invasions barbares par la garde encore efficace des frontières sur le Rhin, les Alpes, le Danube où campaient leurs nombreuses et puissantes légions. Mais dès le 3ème siècle, les nouvelles qui parviennent de tous les confins de l'Empire sont alarmantes. Vers 250, Aurélien fait ceindre Rome de formidables remparts. Les Barbares revendiquent des territoires romains tandis que leur élan accroît d'intensité.
A la fin du 3ème siècle, depuis Dioclétien, les empereurs se rendaient compte, pour un chef unique, de tenir les rênes de cet immense empire. De l'Océan Atlantique aux steppes de l'Asie, de la mer du Nord au Sahara, dix millions de kilomètres carrés de terres et de mers, habités par des millions d'hommes, entre les mains d'un seul homme, conception dépassant les limites et les forces de la raison humaine. Donc, la situation critique de l'Empire détermine Dioclétien à prendre un collaborateur, Maximien, auquel il adjoint deux autres associés, les deux Césars. Tous quatre partagent l'administration impériale, et font de leur vivant reculer les Barbares. Au cours de son règne, Constantin les contient encore, mais son fils, impuissant à les réprimer, laisse les Francs et les Alamans envahir la Gaule jusqu'à l'arrivée de Julien dont les succès militaires réussissent à rétablir l'autorité impériale.
Le 4ème siècle s'ouvre avec l'invasion des Goths en Orient. Les Goths arrivés au Danube sont poussés à leur tour par une invasion plus formidable encore, celle des Huns, qui déferlent des steppes de l'Asie Mongole, débordent les Goths et s'avancent vers les confins occidentaux de l'Europe, jusqu'à l'Océan. L'empereur Gratien qui est incapable de pallier à de tels dangers, fait appel à Théodose, chef des légions. Devenu empereur, il assure à ses deux fils de contenir les Barbares, leur partage definitivement l'Empire romain : à Arcadius, l'Orient avec Constantinople et à Honorius, l'Occident avec Rome. L'unité de l'empire Romain, dont les Barbares vainqueurs de toutes parts forcent les frontières, n'est plus qu'un souvenir.