Worsley
1- Ce dont je ne doute absolument pas. Maintenant je vous invite à vous interroger : ces philosophes disent-ils la vérité, ou se trompent-ils ?
2- Le sens de ma critique est pourtant très simple : vous parlez de "l'Ecole de Salamanque", de son rapport supposé avec le libéralisme, sans la connaître : vous récitez votre leçon libérale. Je vous invite alors, si vous voulez la connaître réellement à l'étudier, ou je vous laisse le choix de ne plus en parler.
Voilà pourquoi je vous ai dit que lorsque je parle de Locke, c'est après avoir lu Locke, pas après avoir lu Joseph de Maistre. Même en admettant que vous ayez lu Schumpeter, vous ne connaissez alors que l'interprétation de l'Ecole de Salamanque par Schumpeter, et non la dite philosophie en question.
3- Les dites sociétés libérales qui ont pour origine la philosophie du XVIIème et la philosophie des Lumières, à laquelle je me réfère, et qui prend Dieu comme fondement, même très lointain en vertu de leur déisme pour les uns, de leur protestantisme pour les autres, de leur loi naturelle, et qui à partir de cette loi développe des droits naturels. Une nouvelle fois, j'ai pris Locke en exemple, sur la question de la propriété, car il est l'un des plus fondamentaux.
Admettons au moins que vous en êtes bien plus réduit aux sophismes que moi ; car expliquer que dans la DDHC, document juridique et soigné, la mention de Dieu est un simple nom, juste parce que les tous les juristes le disent, c'est un peu faible. Voyez-vous, je ne suis pas loin de subodorer que tous ces juristes, athées jusqu'au bout des ongles l'interprètent ainsi surtout parce que cela les arrange bien : que dans le cas contraire, il faudrait se poser des questions gênantes. Ce ne serait qu'un cas de figure de plus, du savant spécialisé, qui ne se connaît pas lui-même car médiocre philosophe, et en paie le prix : ne pas savoir les premiers postulats qui le guident dans ses études.
Voilà pourquoi dès mon dernier post d'hier, celui à rallonge, j'ai mentionné qu'il était bien plus confortable, de continuer à édifier sans se préoccuper des fondations ; de tenir pour acquis des postulats qui à l'origine nécessitaient Dieu comme fondement ; et d'expliquer que puisque l'on agit comme cela depuis plusieurs générations, il est évident que l'on peut se passer de l'hypothèse divine comme vous dites, pour fonder les fameux droits naturels et imprescriptibles, tout en se trouvant des ancêtres a posteriori dans l'Antiquité, sans même se demander quel était alors le fondement de ce fameux droit naturel antique.
Vous êtes d'une naïveté confondante : le propre du sophiste, et traitez-moi de sophiste si cela vous chante, est de pouvoir à peu près tout expliquer, tout justifier.
4- Je vous demande de justifier les premiers postulats de votre raisonnement, de prouver qu'il y a bien des droits naturels et imprescriptibles, et de nous expliquer leur fondement ce dont vous semblez incapable. Je vous demande en somme de faire un peu plus que de réciter votre leçon.