Samantha2
Je vous exposais ce que pourrait nous coûter une politique conforme au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Le droit international permet certes de lénifier les relations entre sociétés, mais il ne peut abolir la question de la puissance relative d'une société par rapport aux autres : que vous le vouliez ou non, nous sommes engagés dans une compétition, et si nous omettons de nous en soucier, parmi nos concurrents, il y en aura toujours pour ne pas l'oublier. Vous ne pouvez pas réduire toute question géopolitique : Ukraine, Nouvelle-Calédonie... à une question de droit seulement.
Permettez que je m'aventure plus loin.' Il n'existe pas véritablement au-dessus des Etats, un super Etat, une autorité coercitive pour sanctionner les manquements au droit : de ce fait, il est une sorte de « super coutume ». Même les institutions internationales existantes restent toujours suspectes du point de vue des considérations de puissance. Les Etats peuvent de surcroît se permettre, toujours relativement à cette puissance, à la configuration des alliances du moment par exemple, de la mauvaise foi, des dénis de justice : pensez donc à l'hégémon américain au cours des trois dernières décennies.
Pour terminer, si il doit y avoir reconfiguration des relations internationales, si les USA et leurs vassaux européens s'effacent ou s'effondrent progressivement, il est possible que les idées qui inspirent le droit international et la diplomatie changent. A titre d’exemple, il sera peut-être beaucoup moins question de droits de l'homme demain, ou s'il en est question, d'une autre façon, beaucoup moins conforme à notre tradition philosophique.