Samantha2
candidus
Je trouve que la mort de monsieur Le Pen est une très bonne occasion de revenir sur l'évolution de la politique française au cours des cinquante dernières années, plus particulièrement l'évolution de la doxa.
Les gaullistes reprochaient l'armistice à Pétain, car il avait accepté le principe de l'établissement d'une puissance occupante, c'est-à-dire qu'il avait transigé sur la question de la souveraineté. A leurs yeux, les conditions même dramatiques de 1940 : exode, prisonniers de guerre, défaite dans la bataille de France... ne pouvaient justifier une telle action.
Depuis 1992, et les diverses réformes constitutionnelles qui ont précédé les traités européens, les divers gouvernements qui se sont succédé, légitimes, je ne le nie pas, ont renoncé progressivement à une partie de la souveraineté française. Ils sont devenus des défenseurs d'une souveraineté limitée, dans le cadre de l'UE, c'est-à-dire d'une institution, d'une bureaucratie, à laquelle les Etats prêtent hommage : une sorte de suzeraineté. Quel en a été le corollaire ? La défense inconditionnelle de la souveraineté, principe gaulliste par excellence, est devenue une idée classée, et rejetée... à "l'extrême-droite", c'est-à-dire "disqualifiée".