france2100 Les royaumes étaient des tapis de villages semi-isolés, unis sous la férule d'un roi. Ceux-ci jouxtaient d'autres rois et villages catholiques, de l'autre côté de la frontière. La religion ne faisait donc pas la nation, même si elle prétendait à ce titre. En revanche elle disloqua l'ordre européen au XVIIè - et à d'autres époques.

Il y avait deux facteurs d'unité : le principe dynastique et la religion. J'ai oublié le premier précédemment d'ailleurs. Mais dans les faits,l'uniformité était bien moins importante qu'aujourd'hui en raison des moindres conditions techniques : suffit de penser aux mœurs, à l'habillement...

france2100 Avec l'ère moderne, c'est l'ethnicité qui soude les peuples, en formant des états-nations, pas des états-valeurs. France et Allemagne ne s'entretuaient pas pour des querelles éthiques sur les droits de l'homme.

Il s'agit toujours d'une pomme de discorde entre nous : vous voudriez que ce soit le cas. Mais en France, cela ne l'est pas, en raison de notre histoire : j'entends par-là de la Révolution et de ses conséquences. Peut-être que l'ethnicité soude le peuple, en Corée du Sud, ou au Japon, en France, non.

Quant à l'idée de définir la France comme le "pays des droits de l'homme", cela naît en réalité dans les années 1980 : cf. l'évolution des expressions pays des droits et nos valeurs. Or non seulement je doute que cela ait jamais fait recette après des couches populaires, mais je ne crois même qu'ils sont de plus en plus vus comme un outil de domination élitaire, et de génocide des peuples indigènes tels que le nôtre.

Bah non. Cela naît pendant la Révolution française, et c'est une constante de la politique française depuis le tournant républicain de la IIIème République, à la fin des années 1870 : pensez par exemple au discours colonial. Je comprends que cela ne vous plaise pas, mais vous devez quand même accepter les faits.

Surtout que contrairement à ce que vous imaginez, je pense aussi qu'une patrie politique, par opposition à une patrie naturelle, en tant qu'elle est un programme politique correspond à un empire. J'ai bien l'impression qu'à défaut d'avoir pu conserver l'ensemble de notre empire, nous avons faits l'empire chez nous. Pour être exact, c'est un fait en Europe du nord et de l'ouest, car les pays concernés adhèrent à la même idéologie, et ont tous aujourd'hui un petit problème de cohésion.

    af90

    • L'univers se bornait au Moyen-âge peu ou prou au village. Ce n'est pas la religion qui créait l'uniformité, c'est l'uniformité qui créait l'uniformité religieuse. En revanche la concurrence de plusieurs religions aurait poussé ces pouvoirs religieux à déstabiliser le royaume, de la même façon que l'église progressiste déstabilise aujourd'hui le pays.

    • Le choix du mot état-nation, plutôt qu'état-valeur, a bel et bien un sens. Le fait que dès l'antiquité nous ayons été perçus comme un groupe distinct de ses voisins, les Gaulois, a bel et bien un sens. Et je vous invite à lire de l'Occitan médiéval ou du Francoprovençal, et vous verrez qu'on s'y fait étonnamment vite.

    • Vous n'avancez pas des faits mais une affirmation gratuite, tout en ignorant les faits prouvés : l'évolution de la fréquence relative des n-grammes.

    • Nous sommes toutefois d'accord sur le fait qu'un état défini par une idéologie est en général un empire (je rejette l'oxymore patrie politique), quoique ce ne soit pas toujours vrai, ni que l'inverse le soit en général. Et j'ajouterais que tout état d'une certaine taille est nécessairement impérial par certains aspects, sans nécessairement se définir sur un fondement idéologique pour autant.

    • af90 a répondu à ça.

      france2100 L'univers se bornait au Moyen-âge peu ou prou au village. Ce n'est pas la religion qui créait l'uniformité, c'est l'uniformité qui créait l'uniformité religieuse. En revanche la concurrence de plusieurs religions aurait poussé ces pouvoirs religieux à déstabiliser le royaume, de la même façon que l'église progressiste déstabilise aujourd'hui le pays

      Pour être exact, j'ai dit : facteur d'unité, sachant bien évidemment que le corollaire est la chasse aux hétérodoxes. L'unité même très partielle, sur un point donné est un produit, un artifice, pas quelque chose de naturel. Je vous le dis plus simplement : unité implique des baffes.

      france2100 Le choix du mot état-nation, plutôt qu'état-valeur, a bel et bien un sens. Le fait que dès l'antiquité nous ayons été perçus comme un groupe distinct de ses voisins, les Gaulois, a bel et bien un sens. Et je vous invite à lire de l'Occitan médiéval ou du Francoprovençal, et vous verrez qu'on s'y fait étonnamment vi

      Dans les faits, vous pouvez appeler cela État-nation, quand l'idée commence à être diffusée, il y avait rarement qu'un seul peuple sur un territoire donné;t. Je dirais même que le corollaire de l'idée d'Etat-nation est

      france2100 L'univers se bornait au Moyen-âge peu ou prou au village. Ce n'est pas la religion qui créait l'uniformité, c'est l'uniformité qui créait l'uniformité religieuse. En revanche la concurrence de plusieurs religions aurait poussé ces pouvoirs religieux à déstabiliser le royaume, de la même façon que l'église progressiste déstabilise aujourd'hui le pays

      Pour être exact, j'ai dit : facteur d'unité, sachant bien évidemment que le corollaire est la chasse aux hétérodoxes. L'unité même très partielle, sur un point donné est un produit, un artifice, pas quelque chose de naturel. Je vous le dis plus simplement : unité implique des baffes.

      france2100 Le choix du mot état-nation, plutôt qu'état-valeur, a bel et bien un sens. Le fait que dès l'antiquité nous ayons été perçus comme un groupe distinct de ses voisins, les Gaulois, a bel et bien un sens. Et je vous invite à lire de l'Occitan médiéval ou du Francoprovençal, et vous verrez qu'on s'y fait étonnamment vi

      Dans les faits, vous pouvez appeler cela État-nation, quand l'idée commence à être diffusée, il y avait rarement qu'un seul peuple sur un territoire donné;t. Je dirais même que le corollaire de l'idée d'Etat-nation est

      france2100 L'univers se bornait au Moyen-âge peu ou prou au village. Ce n'est pas la religion qui créait l'uniformité, c'est l'uniformité qui créait l'uniformité religieuse. En revanche la concurrence de plusieurs religions aurait poussé ces pouvoirs religieux à déstabiliser le royaume, de la même façon que l'église progressiste déstabilise aujourd'hui le pays

      Pour être exact, j'ai dit : facteur d'unité, sachant bien évidemment que le corollaire est la chasse aux hétérodoxes. L'unité même très partielle, sur un point donné est un produit, un artifice, pas quelque chose de naturel. Je vous le dis plus simplement : unité implique des baffes.

      france2100 Le choix du mot état-nation, plutôt qu'état-valeur, a bel et bien un sens. Le fait que dès l'antiquité nous ayons été perçus comme un groupe distinct de ses voisins, les Gaulois, a bel et bien un sens. Et je vous invite à lire de l'Occitan médiéval ou du Francoprovençal, et vous verrez qu'on s'y fait étonnamment vi

      Dans les faits, vous pouvez appeler cela État-nation, quand l'idée commence à être diffusée, il y avait rarement qu'un seul peuple sur un territoire donné. État-nation, cela va très bien avec remodelage de la carte, en fonction des irrédentismes et séparatismes, et échange de populations, intéressez-vous donc à l'histoire de l'Europe centrale et de l'est, puisque notre autre conversation implique cette région.

      EDIT : aux modos, désolé pour les multiples posts, fausse manip.

        af90 Je n'ai pas compris, sinon que la non-rétroactivité est à géométrie variable.

        af90

        unité implique des baffes.

        Et croyez-vous que les persécutions et les violences engendrent l'unité ? Avez-vous l'impression que le durcissement des progressistes ait résolu le problème de défiance des Français à l'encontre de l'état progressiste ?

        Le seul moyen pour la violence de créer l'unité, c'est de tuer ou expulser tous ceux qui ne sont pas d'accord, avec toute leur famille au passage. Et c'est exactement ce qui va arriver aux "sales Français" que nous sommes.

        il y avait rarement qu'un seul peuple sur un territoire donné.

        Les notions de peuples, culture, civilisation sont toujours relatives : vous pouvez sous-diviser ou sur-diviser votre taxonomie, tant que c'est pertinent.

        En revanche l'assimilation de peuples d'identités voisines (apparence, culture, histoire) est une autre question qui ne résulte pas de la proclamation d'une éthique formelle ou d'un point de droit supposée lier tout le monde alors qu'elle n'est partagée que par le pouvoir, mais d'une propagande identitaire fondée sur la mêmeté et l'histoire.

        • af90 a répondu à ça.

          france2100
          C'était une façon sommaire de résumer les choses, mon ami. Unité implique contrainte serait plus juste. Une fois que l'éducation a fait son travail, que les médias l'entretiennent, combien pourrions-nous compter de sceptiques en matière de droits de l'homme dans notre cité ? Les autres sont contraints au silence par le ridicule, et la disqualification.

          Vous savez : j'admets l'idée que toute cité a besoin d'une idéologie, et celle-là en vaut bien autre, j'imagine. Mais au fond, et je pense que vous l'avez compris à la lecture de mon premier post, je fais avec, c'est tout. Je n'apprécie pas cela beaucoup plus que vous.

          Les notions de peuples, culture, civilisation sont toujours relatives : vous pouvez sous-diviser ou sur-diviser votre taxonomie, tant que c'est pertinent.

          En revanche l'assimilation de peuples d'identités voisines (apparence, culture, histoire) est une autre question qui ne résulte pas de la proclamation d'une éthique formelle ou d'un point de droit supposée lier tout le monde alors qu'elle n'est partagée que par le pouvoir, mais d'une propagande identitaire fondée sur la mêmeté et l'histoire.

          Il est très difficile de trouver une réponse à la question de ce qu'est un peuple, qui colle avec les faits. Pire, selon les critères que vous utilisez pour définir un peuple, en tant qu'aujourd'hui nous reconnaissons le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, vous prêtez le flanc à tels irrédentismes, ou tels séparatismes : langue, ethnicité, "volonté" de vivre - ensemble...

          Il est question de cela en Ukraine comme il peut en être question pour Taïwan, et comme jadis la question se posait pour l'Autriche, ou pour déterminer qui était "légitime" à posséder tel territoire car contenant telle population : l'Alsace-Moselle française, cela n'allait pas forcément de soi...

          https://forum-politique.org/d/145272-la-guerre-en-ukraine-tome-2/442
          https://forum-politique.org/d/145078-lasie-pacifique-nouvelles-zones-de-tensions/231

            af90
            Il n'y a jamais eu autant de propagande et de bafouement de la liberté d'expression et de réunion qu'aujourd'hui, et pourtant les droits de l'homme n'ont jamais été aussi rejetés. Et je suis bien certain que cela empire, et le vivre-ensemble et les institutions sont de plus en plus rejetés. Le patriotisme constitutionnel est un échec.

            Rendez-vous à l'évidence : la religion ne relie pas, elle divise, et cela ne se résout qu'avec la disparition des païens.

            • af90 a répondu à ça.

              af90 Pour l'Ukraine une évidence s'impose : elle est en guerre de sécession et plus rien ne pourra la rassembler. Le peuple ukrainien n'a jamais existé.

              france2100

              1- Nous ne nous accordons pas sur le constat : je ne nie pas que le rejet des droits de l'homme peut exister, n'en étant pas vraiment un grand défenseur, mais je pense que c'est bien plus marginal que ce que vous dites. Cela dépend certainement du milieu social, de la fracture France des grandes villes contre France périphérique. Je veux bien accepter le témoignage d'une autre expérience que la mienne.

              Je pense que pour gagner des gens à votre cause, il faudrait insister un peu plus sur les "mauvais" effets des droits de l'homme. Souvent même ceux qui se plaignent des conséquences ne remontent pas jusqu'à eux.
              Ex 1 : https://forum-politique.org/d/140711-aide-m-dicale-de-l-tat-ame/140
              Ex 2 : https://www.conseil-etat.fr/decisions-de-justice/jurisprudence/les-grandes-decisions-depuis-1873/conseil-d-etat-8-decembre-1978-g.i.s.t.i.-c.f.d.t.-et-c.g.t

              Mais même en admettant que l'on change d'idéologie, fin des droits de l'homme, quel substitut ? Jadis, il y avait aussi la patrie, mais là aussi, selon la position dans la société, le patriotisme est plus ou moins présent. Plus vous allez vers les grandes villes, contre la France périphérique, plus les individus sont cosmopolites, et non patriotes. Selon l'âge ? Je ne sais pas trop.

              Retirez les droits de l'homme, je ne sais pas trop ce qui est susceptible d'unir des français vivant dans des coins ou milieux différents : le lien est déjà bien ténu aujourd'hui. Puis, en tant que citoyen, membre du groupe, si je cesse d'être moi-même individualiste, et que contre mon éducation, l'idéologie de ma cité aussi, je réfléchis en holiste, qu'est-ce qui me permet ou m'autorise à vouloir changer ou détruire les croyances de l'ensemble de ma cité ?

              2- Vous savez que la plupart des gens qui se plaignent de l'état de la liberté d'expression le font à partir de l'idéologie des droits de l'homme ? Pour moi la question est de bien définir ce qui doit être censuré dans une cité, ce qu'il faut protéger : cela peut être une nouvelle fois l'idéologie, mais aussi les mœurs...

                Macron ne veut pas s'arrêter en si bon chemin :

                le Figaro a écrit

                Macron veut inscrire l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE

                «Aujourd’hui n’est pas la fin d’une histoire, c’est le début d’un combat», martèle Emmanuel Macron. «Nous mènerons ce combat sur notre continent, où les forces réactionnaires s’en prennent d’abord au droit des femmes, avant de s’en prendre à celui des minorités», déclare-t-il. Pour ce faire, le président de la République «souhaite l’inscription (de l’IVG) dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, où plus rien n’est acquis».

                Je préfèrerais qu'il se batte pour :

                • le droit des citoyens à vivre en sécurité,
                • le droit des citoyens à accéder aux soins,
                • le droit des citoyens à une école de qualité.

                Bon, on a les combats que l'on peut...

                  Simon
                  Fichtre
                  Je cosigne, notre brasseur de vent en rajoute, mais hélas, il est dans son rôle de comique troupier, et le ridicule ne tue plus !
                  Malheureusement (pour nous autres, les anti-guignolo)
                  hub'

                    Simon

                    Macron a endetté la France de 1000 milliards d'Euros, laissé rentrer 2.5 millions d'étrangers, a laissé la criminalité grimper en flèche, idem l'inflation, a laissé l'école poursuivre son effondrement, idem les services publics et la santé.
                    Et là essaye de nous entrainer à la légère dans une guerre qui non seulement ne nous regarde pas mais en plus ou on est pas prêt.
                    Une calamité vous me direz ? que nenni, a quand même quelques succès .. enfin deux:

                    • PMA remboursé pour les lesbiennes,
                    • avortement dans la constitution.

                    Franchement c'est d'un gout
                    Ces gens foutent la gerbe.

                    hubert
                    Addendum
                    Bon, faut quand même remarquer que nous sommes le premier pays au MONDE à inscrire ce droit dans notre constitution !
                    Macron, pendant la cérémonie, était droit comme un "I" et fier comme un "bar-tabac" !
                    Il y avait vraiment urgence pour notre grand chef d'être au rendez-vous de l'Histoire !
                    Pour une fois qu'il remporte un combat, hein, c'est à inscrire dans les anales, oups, les annales !
                    Magistralement
                    hub'

                      hubert Fichtre
                      Je cosigne, notre brasseur de vent en rajoute, mais hélas, il est dans son rôle de comique troupier, et le ridicule ne tue plus !
                      Malheureusement (pour nous autres, les anti-guignolo)
                      hub'

                      Cette pratique n'est pas spécifique à Macron. Hollande ou Sarkozy, en leur temps, ne valaient pas mieux. Nos présidents étant impuissants à régler les vrais problèmes, en sont réduits à faire de l'affichage sur des mesures sociétales.

                        Simon L'ennemi c'est l'extrême droite qui ne veut pas financer l'avortement des lesbiennes après leur PMA.

                        Simon "sociétal", c'est le nouveau terme pour dire "grotesque"

                        Il est toujours question du droit des femmes à disposer de leur corps, mais qu'en est-il des hommes enceints, la nouvelle "race"; auront-ils droit d'avorter sans contrainte? Dèjà qu'il n'y aura rien à avorter, si en plus il y a des contraintes... :-)

                        • [supprimé]

                        Simon Je préfèrerais qu'il se batte pour :
                        le droit des citoyens à vivre en sécurité,
                        le droit des citoyens à accéder aux soins,
                        le droit des citoyens à une école de qualité.

                        Bon, on a les combats que l'on peut...

                        Tout à fait.