Le 19 juillet 1936, le chef du gouvernement espagnol envoie ce télégramme au chef du gouvernement français : << Sommes surpris par dangereux coup de main militaire. Vous demandons de nous entendre avec vous pour fournitures d'armes et d'avions. Fraternellement : Signé : GIRAL. >>
Dès le reçu du télégramme de Giral, Léon Blum convoque les ministres de la Guerre, Daladier, et de l'Air, Pierre Ctot. Le président du Conseil obtient qu'ils accèdent à la requête de Giral mais la décision doit demeurer secrète. Le gouvernement du Front Populaire se montre entièrement solidaire du gouvernement antifasciste d'Espagne.
Le 23 juillet, Léon Blum s rend à Londres, conférer avec le chef du gouvernement britannique Baldwin, qui lui pose la question : << Est-il vrai que vous allez envoyer des armes à l'Espagne ? >>. << C'est exact >> répond Blum. << C'est votre affaire, mais, dans ce cas, ne comptez pas sur nous. >> Churchill intervient pour qu'une neutralité rigoureuse soit respectée.
Pour Léon Blum, l'affaire d'Espagne est un crève-coeur. Ses sentiments lui dictent d'aider les républicains. Mais l'intérêt de la France doit être plus fort que celui du parti. Alors que le danger allemand ne cesse de croître à cette époque, comment risquer délibérément de refroidir les relations avec l'Angleterre ?