cheshire-cat e suppute l'existence de quelque chose quand j'en perçois des manifestations ; ainsi si je vous rencontre, je vous verrai et vous entendrai, mais rassurez-vous, vos messages suffisent pour que je sois convaincu de votre existence.
Ce que je perçois, c'est un monde en partie imprévisible, toutefois la notion de probabilités permet d'en décrire correctement des caractéristiques et d'y faire des prédictions utiles.
Quelles sont les alternatives ? Un dieu ou je ne sais qui déciderait de ce que nous ne pouvons savoir à l'avance ne passe pas le rasoir d'Occam, en effet, il n'est d'aucune utilité pour décrire le monde ou y prédire, et les probabilités restent indispensable.
1- Pourquoi le rasoir d'Ockham a peu de chances chez Ockham de raser la Providence ? En l'occurrence, elle lui vient de son autre source de connaissance, la révélation, qui s'impose sur la raison naturelle. Pour le comprendre, il suffit de ne pas oublier qu'il est chrétien. S'il la rase, il est dans l'erreur, car il s'agit pour lui d'une vérité.
En quoi est-ce utile à notre sujet, afin de vous répondre ? Le rasoir d'Ockham s'inscrit dans une épistémologie donnée, dans un système théologique donné. Que faites vous ? J'abstrais ce principe épistémologique donné, car il me semble valide, et je l'ajoute à ma nouvelle épistémologie donnée. Je traduis en simplet : j'ai pris mes petits ciseaux, j'ai découpé chez Ockham, car je valide, puis j'ai collé, pour l'intégrer à ma propre épistémologie.
Votre problème comme je le disais précédemment, est que vous ne savez plus quand vous êtes scientifique, et quand vous vous improvisez philosophe ou métaphysicien à partir de vos sciences : vous le pouvez, si vous voulez, mais il faut le comprendre.
Une fois compris, se pose la question de ce qu'il faut savoir, pour ne pas dire trop de bêtises : si la science implique de la métaphysique, ou philosophie, et que l'on n'en fait jamais, un petit problème risque de se poser... Il s'agit du problème contraire au mien, que je n'hésite jamais à reconnaître : mes limites en science.
2- "Percevoir des manifestations du hasard"... Votre ténèbre lumineuse à vous : un caché que l'on peut connaître lorsque l'on comprend une théorie donnée, par la théorie donnée. Vous ne percevez pas : vous le pensez, ou vous le concevez. Voilà pour le "manifestation", qui sent bon la théologie chrétienne, dont les théophanies, "faits historiques" pour le chrétien sont un exemple. De vos deux dernières affirmations à l'existence du hasard, son identification, question relative à ce qu'il est, il y a un pas à franchir.
3- La troisième remarque est bien cavalière : 1- vous seriez bien incapable de prouver que votre solution est forcément incompatible avec celle que vous lui opposez ; 2-même en l'admettant, il ne s'agit alors que de prouver que votre conception des choses s'impose sur l'autre, qu'elle est meilleure, pour le dire autrement, un peu plus vraie : toutefois, à mesure que la première sera établie comme stupide, la supposée qualité de la vôtre en sera moins garantie : le danger de nous présenter cette alternative.
4- Il y a une différence entre constater l'existence d'une substance, et d'une chose qui ne l'est pas : d'une chose qui est, et d'une chose qui n'est que relativement, à autre chose faudrait-il ajouter. Nommer même les premières implique une seconde opération, de signifier.
Il y a une grande différence entre conclure de vos considérations que le hasard existe, et à partir de mes posts, de la raison humaine dont ils témoignent par la spéculation, de l'unité relative qu'ils présentent : mêmes fautes, même manière de s'exprimer, même logique ou façon de procéder… qu'un même homme, et non plusieurs, les produit. Vous trouvez des crottes, vous parvenez à les identifier comme de chien, ou d'un chien : allez-vous en conclure que vous avez "perçu les manifestations" d'un chien ? Ne croyez-vous pas qu'il y a peut-être une raison aussi bien à l'usage d'une formule aussi sibylline, qu'à celle de la question qui ouvre le fil ?
cheshire-cat Un dieu est pour moi un être surnaturel doté d'intentions, c'est en cela que je distingue ici les explication de type divin de celles par le hasard. Qu'on me donne un moyen de lire la volonté de Dieu dans l'imprévisible qui donne des résultats cohérents et je réfléchirai.
Diverses méthodes de prédiction ont été inventée dans la pensée pré-scientifique ; aucune ne résiste à l'examen rationnel, contrairement à celles utilisant la théorie des probabilités.
Concernant l'essence d'un loi de probabilité, elle n'est pas du même ordre que celle d'une chose, ni même d'un fait.
Un Dieu est un être « surnaturel », qui a une intelligence et une volonté, pour beaucoup de sectes issues des religions théistes : musulmans, juifs, chrétiens : une affirmation qui tout au plus leur est commune. Vous réfutez déjà Dieu, à partir d'une conception de Dieu, que vous leur empruntez : en tant que tel, vous ne pouvez prétendre répondre, qu'aux concernés, et selon la secte pour y répondre précisément, il faudra bien comprendre son argumentation. Très logiquement, hors de la réfutation, si vous pensez que Dieu n'est pas, ou qu'il ne peut être connu de l'homme, vous ne risquez pas d'en reconnaître une définition, à moins d'admettre comme "science" l'opinion des précédents…
Si je continue, par « surnaturel », pour le chrétien, il faut entendre : au-dessus de ce qui est visible, ou sensible. L'être est une question « surnaturelle », votre « hasard » aussi : surnaturel ne signifie pas stupide. Pour les autres religions, je ne m'avance pas plus, même s'il est aussi question de surnaturel, et que la définition précédente serait sans doute admise par une partie d'entre elles.
Lorsque le scientifique aura compris que sa conception épistémologique en tant qu'elle est nominaliste, le pousse à nommer arbitrairement, et à user sans aucune retenue des termes les plus confus ou obscurs empruntés à l'opinion, même pas raisonnée, en tant qu'il n'est pas philosophe, il saisira l'énorme germe de pseudo-science qu'il introduit dans sa science ; ce qui ne revient pas à affirmer pour autant, comme dit précédemment, que d'autres principes épistémologiques seraient au moins équivalents. Une fois cela dit, nous avons seulement une bonne raison de douter, et d'examiner.