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grishka
1- Le mythe est-il mort ou la justification est-elle moins apparente, ou même considérée comme entendue ? Pour l'occidental, la doctrine des droits de l'homme, n'est-elle pas doctrine des cités qui ont connu le développement des sciences ? N'est-il pas toujours question de transférer le prestige des sciences en question sur des idées ou opinions philosophiques, qui en sont de surcroît assez éloignées ?
2- En amont de l'idée du "bon civilisé", on retrouve le préjugé civilisé/barbare, qui évidemment n'est pas propre à notre cité, ou ensemble de cités ou civilisation : ce qui est de ma cité, ou de ma civilisation, est bon, vrai, ou beau ; ce qui s'en éloigne l'est moins à mesure qu'il s'en éloigne. Il soutient les doctrines ou idées en vigueur dans la cité, tend à faire de conceptions au mérite relatif, des absolus .
Le préjugé est encore bien tenace chez nous : à l'échelle des "civilisations", quand le groupe de sociétés, auquel nous appartenons, souhaite convertir le reste de la planète à son Utopia ; au sein de "notre civilisation" dite "occidentale", entre les diverses sociétés, comme lorsque le français considère un américain comme un barbare en raison du port d'armes ; au sein de chaque cité, lorsqu'une partie de l'opinion, guidée par des partis ou lobbies : LGBT… entend réformer l'autre : lutter contre sa supposée barbarie, par l'éducation et l'instruction.
Notons d'ailleurs que s'il tend à faire de certaines conceptions des idoles, il n'exclut pas les batailles entre les différentes sectes qui en sortent. Si les droits de l'homme sont d'un côté un absolu pour tous, dans la mesure où ils ne cessent aussi de changer, ou de s'enrichir, ils sont de facto relatifs, et générateurs de conflits, à l'échelle de la cité, et de la civilisation.
3- Si l'on élargit, tous les dogmatiques en matière de mœurs du point de vue de cette argumentation sont susceptibles d'être coupables de mythe du « bon » civilisé, parce qu'ils ne reconnaissent pas : soit la relativité des mœurs, soit l'impossibilité d'établir des critères vrais pour distinguer de bonnes de mauvaises mœurs. Nous pouvons désormais identifier ma notion de "bon civilisé" comme… sceptique.
Cependant, même si nous admettons que cette argumentation est sage, pour l'individu, n'est-elle pas destructrice pour une société humaine, ou plus généralement une civilisation ? Le mythe du bon civilisé n'est-il pas nécessaire à la vie, à la pérennité d'une société ? Abandonner le préjugé civilisé/barbare est-il le fait d'une société malade ?
Si maintenant, cette argumentation est sage, toujours pour l'individu, et qu'elle se nourrit soit de certaines thèses données en certaines sciences données ou arts donnés : histoire, anthropologie, ethnologie, philosophie… dans quelle mesure, soit les thèses en question, soit les sciences en question -- ou arts-- posent-elles ou deviennent-elles un problème pour la cité = politique ?
Comment sortir de cette opposition entre l'homme, et sa dimension politique: qui vit en société ? N'est-ce pas, au contraire, la voie à suivre, à développer, pour prouver que l'argumentation précédente n'est pas si sage, pourquoi pas : une anti-sagesse ? J'évite d'ajouter: naturellement, ce pourrait déjà être un début de réponse possible.