- Modifié
marcopolo Charlemagne va prendre en main le problème de la formation intellectuelle. Avoir des relais locaux qui savent lire et écrire une langue universelle et administrative dans l'empire est sa principale motivation. Toutefois, la suite lui donnera tort, le germanique et les langues latines finiront par se différencier dans les écrits littéraires ou administratifs. > Il est aussi convaincu du retard chnologique des francs comparés aux byzantins ou aux arabes.
On a peine à imaginer combien était bas le niveau de la culture au moment ou Charlemagne prit le pouvoir. La décadence politique des Mérovingiens était allée de pair avec un véritable effondrement des choses de l'esprit : le latin écrit était effroyable, la poésie et la théologie se voyaient quasi-abandonnées, l'art, coupé de ses sources par l'invasion arabe, stérilisé par l'anarchie, agonisait. En fait, la Gaule se montrait en retard non seulement sur Byzance et non seulement sur le khalifat de Bagdad ou l'Espagne, mais même sur la Grande-Bretagne anglo-saxonne et l'Italie lombarde. C'est tout dire.
En 45 ans de règne Charlemagne marqua la rupture de ce processus mortel. La Gaule retrouva une nouvelle espérance. Eginhard avait raison de voir en Charlemagne un nouvel Auguste et son temps comme une résurrection. C'est là que l'on saisit le mieux le génie et la grandeur du caractère de ce grand Empereur. Bien que presque inculte, ce grand guerrier a compris l'importance d'une telle oeuvre et s'y ait consacré. La réalité, c'est que la Renaissance carolingienne allait marquer un pallier et établir dans la suite des temps une sorte de bastion sur lequel l'intelligence pourrait s'appuyer pour mener la lutte contre la barbarie de l'esprit. A mon avis, elle fut peut-être plus importante que la Renaissance et infiment plus brillante, du 15ème siècle. Actuellement, par la volonté de l'Empereur et les conditions mêmes où elle s'accomplit, imprégnée de Christianisme, elle allait rendre pour des siècles, le Christianisme inséparable de toute l'activité intellectuelle de l'Occident.