af90

  • La loi n'efface pas l'arbitraire, elle le sacralise : elle grave l'arbitraire du législateur dans le marbre et masque celui du juge. Tout régime repose sur la violence : la loi n'est qu'un des moyens de sacraliser la violence pour la rendre acceptable par un assez grand nombre.

  • Le recours à la métaphysique n'efface pas l'arbitraire : le choix des lois et des poids est un arbitraire, qui réclamera de toute façon un second arbitraire pour être appliqué à des situations réelles. Éthique conséquentialiste ou déontologique ? Arbitraire ! Quelle valeur donnée à un bébé par rapport à un aîné ? Arbitraire ! Universalisme ou préférentialisme ? Arbitraire !

  • Pire : ces éthiques formelles débouchent toujours sur l'ignoble, comme l'ont prouvé Peter Singer, Platon et tant d'autres. Au moins Adorno et Horkheimer l'avaient-ils en partie compris : la raison devient totalitaire lorsqu'elle prétend tout déduire. Toute éthique formelle est viciée précisément parce qu'elle s'éloigne du sentiment humain, lequel compose de nombreuses règles éthiques de natures différentes via des poids issus d'une riche taxonomie. Ce sentiment est donc un algorithme éthique beaucoup plus sophistiqué que n'importe quelle éthique formelle, ces simplismes grossiers.

  • Les lois ne limitent pas le pouvoir, elles l'accroissent en le confisquant à l'ensemble des Français, pour l'attribuer à un petit nombre de groupes sociaux ultra-minoritaires, radicalisés et déconnectés de la réalité.

  • Recourir à la moyenne des opinions ne vise qu'à avoir des décisions moins éloignées en moyenne des opinions de chacun, et moins souvent perdue dans ces illusions nourries par telle ou telle chambre d'échos. Il ne s'agit pas d'objectiver une illusion d'unanimité ; il ne s'agit pas d'objectiver un peuple.

  • Je prône une démocratie par tirage au sort : à chaque question une assemblée ad hoc tirée au sort, choisissant qui elle veut entendre parmi ceux qui se proposent. Plus quelques commissions permanentes pour surveiller les pouvoirs restants, notamment administrations et médias.

  • Ces commissions auraient tout autant que l'état aujourd'hui la possibilité d'imposer la vaccination si elles le souhaitaient. Je ne prône pas l'anarchie, je prône un pouvoir populaire.

  • La possibilité pour le peuple de changer la constitution est bien plus théorique que réelle : conditionnée à l'initiative du pouvoir politique, soumise à l'approbation du pouvoir judiciaire, limitée par la constitution elle-même. Jamais ces gens n'ont autorisé le peuple à refuser d'être colonisé.

  • Vous voyez le peuple comme un danger qui doit être contrôlé par les élites, cet übermensch de vertu, ce qui est une vue typiquement néolibérale. Mais l'histoire a au contraire prouvé que ce sont les élites qui sont dangereuses : l'horreur surgit lorsque le pouvoir est concentré. La Shoah fut décidée par une poignée d'hommes aux idées extrêmes, non par un peuple. Robert I. Moore a montré que les persécutions des minorités au cours de l'histoire furent motivées par la peur des élites et non pour satisfaire à une demande populaire.

  • L'homme ordinaire ne suit pas plus son seul bon plaisir que les dirigeants ou les juges. Comme eux il pondérera ses intérêts et ceux d'autrui. Au moins cette fois les intérêts de tous seraient-ils mieux servis.

  • Je suis bien certain que les masses, tout comme les élites, se trouveront toujours des messies, au moins cette fois-ci ne seront-ils plus au pouvoir ; ce sera un progrès. J'insiste sur le fait que les élites ne font autant ; Emmanuel Todd parla à raison d'un "populisme des élites" et "d'élites en apesanteur" à propos de Macron qui allait tout résoudre.

  • J'ai grandi dans un quartier colonisé, étranger sur la terre de mes ancêtres. Si vous pensez que nous aurons une place enviable parmi eux et que cela ressemblera à un territoire français, vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu'au coude : quand on a une gueule d'étranger, un nom d'étranger, un prénom d'étranger, on est un étranger. C'est un pays afro-arabe qui naît, et nous qui devenons étrangers et apatrides, condamnés à l'exil.

  • Mon refus de "l'orthodoxie" ferait de moi un étranger. Cela revient à définir la France par l'adhésion à un système de croyances d'état que rejette pourtant la majorité de la population. Fonder un pays sur des croyances ("nos valeurs", "patriotisme constitutionnel habermassien", "pays des droits de l'homme"), c'est décréter une théocratie et proclamer apatrides tous ceux qui ne partagent pas la même foi que le pouvoir. Vous appelez cette religion d'état "orthodoxie", j'appelle ça un pouvoir colonial antifrançais et je crache sur ses lois et ceux qui les proclament.

af90
(sur un autre sujet, à propos de nos perceptions respectives des rapports de domination)

Vous adhérez à la religion d'état et partagez les idées de nos maîtres, donc vous vous sentez représenté et en état d'autonomie au sein d'une société harmonieuse. Pour vous les rapports de domination n'ont guère de conséquences et sont même une bonne chose, puisque vous vous méfiez des masses païennes que combattent nos maîtres.

De par mon vécu, mon constat, ma formation scientifique et mon intelligence il m'est impossible d'adhérer à la religion d'état. Mes idées sont passibles de trois ans de prison, les gens comme moi sont ouvertement méprisés du matin au soir par l'appareil médiatico-culturel, publicitaires et historiens s'échinent à nous effacer du passé et du présent, l'extrême-gauche célèbre son projet d'épuration raciale contre nous, et je me vois peu à peu transformé en étranger dans un pays afro-arabe par le pouvoir colonial, me renvoyant à la condition objective d'inférieur que j'ai connu enfant dans les territoires colonisés.

Je suis donc en situation d'hétéronomie, une perception que mon ascension sociale et mon érudition n'ont fait que renforcer, d'où cette perception d'une vie structurée par les rapports de domination - avec les clowns au sommet ! Quel que soit le pouvoir que je pourrai posséder, je serai à jamais un étranger dominé par des clowns prêchant les mêmes mensonges et idioties du matin au soir. C'est abject. Mon seul choix est de m'exiler hors de l'Europe ou de l'Occident pour devenir encore plus rapidement étranger mais un peu moins dominé par les clowns.

    france2100 Mon seul choix est de m'exiler hors de l'Europe ou de l'Occident pour devenir encore plus rapidement étranger mais un peu moins dominé par les clowns.

    C'est peut-être la meilleure solution à envisager pour vous mais parfois le problème, ce n'est pas toujours les autres...

      • [supprimé]

      AbbeTyse On va se cotiser pour lui payer un ticket sans retour pour Nijni-Novogorod à la Noël. Après il s'appellera Russie2100.

        5 jours plus tard

        wissenfichte

        Exple, prenons le cas de la sexualité, tellement mode. En GB, vieille démocratie, Oscar Wilde fit de la prison pour sodomie. En France celà aurait été impossible. Dans les années 1950, le scientifique Alan Turing fut arrêté pour homosexualité et eut le choix comme sentence entre la prison ou la castration chimique. Il obta pour celle-ci afin de rester libre mais les effets physiques induirent une dépression qui le mena au suicide. Il y eu un pardon post-mortem officiel il y a seulement quelques années.
        Or si le concept de démocratie était fonctionnel alors celà ne se serait jamais produit.

        C'est antinomique : démocratie ou libéralisme, il faut choisir.

        Soit vous donnez le pouvoir au peuple et acceptez qu'il ne sera pas nécessairement libéral, soit vous le subordonnez à des prêtres constitutionnels interprétant des textes sacrés libéraux dans un sens que vous espérez conforme au vôtre.

        Or dans une démocratie le pouvoir, les instances politiques doivent être l'émanation d'opinions des gens, qui se reflètent dans différents partis politiques, et de députés qui représentent ces gens, càd. qui ont une fonction à doiuble direction de/vers la base au sommet,

        La démocratie, c'est le peuple qui contrôle son destin. La représentation peut être un succédané acceptable dans un petit pays relativement homogène, mais elle n'est jamais le pouvoir du peuple. Les représentants servent les représentants, conformément à leur idée du bien, du beau et du vrai. Tout système libéral est une polycratie où le pouvoir se partage entre divers corps élitaires (juges, journalistes, élus, patrons, militants, scénaristes, ...).

        chevalier-du-temple

        Une société au système raciste n'est-elle pas intrinsèquement anti-démocratique ?

        Une société multiethnique est un empire. Or un empire ne représentera jamais les peuples qu'il domine, que ce soit en Amérique, en Europe, en Russie ou en Chine. Même une démocratie n'y aura jamais de sens puisqu'une majorité africaine ne sera jamais légitime à gouverner les Français.

        Il faut choisir entre le droit des peuples à se gouverner eux-mêmes, c'est à dire l'état-nation souverain, ou alors l'empire soumettant des peuples jugés dangereux à des valeurs considérées comme sacrées (droits de l'homme) interprétées par des prêtres sacrés supérieurs (juges constitutionnels). Nationalisme et démocratie, contre impérialisme et libérature.

        • [supprimé]

        AbbeTyse Je n'ai guère connu de dictatures pacifiques. Pouvez-vous éclairer mon ignorance SVP ?

          [supprimé]
          Je ne réponds pas pour lui, puisque ses idées ne sont pas les miennes, mais Sergei Guriev et Daniel Treissman ont théorisé un concept d'autocratie informationnelle qui n'est pas sans mérites à propos de la Hongrie aujourd'hui et de la Turquie d'avant le coup d'état : un régime coexistant avec un pouvoir médiatique et culturel indépendant mais assez petit pour en acheter la loyauté.

          On pourrait y voir le pendant de nos régimes libéraux où l'on trouve un pouvoir exécutif et législatif assez faible pour être contrôlé par la sphère médiatique, culturelle et capitaliste.

          [supprimé] C'était en réponse à ceux qui affirment que beaucoup de démocraties actuelles sont des dictatures déguisées par un phénomènes de valeurs inversées. Elles s'insurgent que l'on puisse donner plus de droits à des minorités diverses par exemple, ce qui ne les concernent pas directement mais cela n'est pas conforme à leurs idées conservatrices et vient bousculer leurs schémas de pensée.
          Par compte, ces mêmes personnes trouvent des vertus aux vraies dictatures, car elles s'inscrivent davantage dans le passé.

            • [supprimé]

            candidus Citez-moi une seule dictature qui ait respecté les Droits de l'Homme dans l'histoire du monde.

              AbbeTyse Elles s'insurgent que l'on puisse donner plus de droits à des minorités diverses par exemple, ce qui ne les concernent pas directement mais cela n'est pas conforme à leurs idées

              Les droits donnés aux minorités concernent tout le monde car ils modifient l'ordonnancement de la société.

              [supprimé]

              La Suisse, la Finlande, l'Irlande, le Canada, la Nouvelle-Zélande, etc.

              Aucun de ces pays ne respecte la liberté d'expression puisqu'ils ont tous pénalisé la critique anti-coloniale au nom de "l'incitation à la haine".

                candidus Dites moi en quoi les droits de l'homme sont bafoués à ce propos. Ne dis t'on pas "les hommes naissent libres et égaux en droits"?

                  AbbeTyse C'est vous qui venez de le dire !
                  Le régime qui donne des droits à certains bafoue la DDHC ; aucun droit ne peut être donné autrement qu'à tous les hommes, s'agissant des droits de l'homme, et des citoyens, s'agissant des droits des citoyens.

                    • [supprimé]

                    france2100 Vous méritez en effet une dictature bien raide.