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Neodadais Il me semble que oui, considérant le sens moderne du terme, à condition que le peuple ne soit pas manipulé par ses passions.
je rappelle quelques éléments de mon précédent post. a- l'élection en elle-même est un procédé aristocratique : élire le meilleur, le débat portant sur ce qu'est "le meilleur" relativement à la charge qui est en jeu, élément que j'ai précédemment oublié. b- la professionnalisation de la politique, et le renouvellement vraiment partiel ==> existe dans notre cité une "élite" ou "aristocratie" politique, partie prenante de "l'aristocratie" plus largement qu'il faudrait analyser. c- parmi cette élite politique, des ténors, des grands personnages qui mènent un peu la danse.
Neodadais Cette notion n'est-elle pour autant pas nécessaire, afin qu'un individu n'en partageant pas le destin puisse librement s'en extraire ?
1- Les notions de « peuple » et « nation » posent problème par les définitions, les attributs que l'on admet. La question s'éclaire si l'on réduit gouvernement, ou souveraineté, ou pouvoir, du « peuple », à de « l'ensemble des citoyens ». Comme il existe un certain nombre de magistratures dans une cité, et qu'à tel instant, une partie seulement des citoyens peut les exercer, tous les citoyens ne peuvent en réalité diriger la cité : il y a des maîtres et des sujets, et non un gouvernement de tous les citoyens, par tous les citoyens. Il s'agit d'une première contradiction qu'implique la notion de démocratie.
Toutefois, il reste possible d'objecter, qu'ils peuvent tous participer à l'assemblée des citoyens, selon les fonctions qu'elle remplit. De plus, si la plupart des charges tournent régulièrement, et sont soumises au tirage au sort, dans la mesure où l'on admet qu'elles ne demandent pas de compétences particulières, alors selon le nombre de citoyens que comporte la cité, une proportion plus ou moins importante de citoyens est susceptible d'exercer une charge au cours de sa vie. Il faudrait tenir compte pour être plus précis, du nombre de citoyens qui n'aspirent pas à une participation active au régime. Les charges électives sont elles aussi en contradiction avec le régime en raison de la compétence qu'elles demandent. Plus vous en admettez, moins vous pouvez être démocrate.
Dans nos démocraties dites "représentatives" , nous élisons à des charges qui ne demandent pas forcément compétences, ou si vous préférez une certaine science. Quel est alors notre critère pour élire exactement ? Le meilleur député par exemple ? Ou le meilleur président de la République ? La démocratie que je décris précédemment est appelée "directe" par opposition aux nôtres, les "représentatives". Nous résoudrions ainsi différemment les contradictions que la démocratie implique, alors que si l'on considère les faits, l'immense majorité des citoyens dans nos régimes ne participent à la vie politique qu'en votant aux différentes élections, une fois tous les deux ans, en gros.
2- Si notre régime politique n'est pas une démocratie, est opinion droite qu'il est une démocratie dite « représentative ». Cette opinion ou croyance est martelée par divers agents : gouvernement, médias, école… qui contribuent ainsi à la propager, à l'entretenir : un bourrage de crâne tel que ceux qui s'y livrent, ou du moins la plupart, aussi bien que ceux qui le subissent en sont dupes.
Est fortement possible, que se développe en plus, une « science », plus motivée par la justification de cette croyance, que par un réel examen de la question : dans les démocraties qui ont existé, sont ainsi comptées les anciennes, et les modernes, les actuelles, comme une autre espèce ou type à considérer. Il devient même possible de donner des leçons de démocratie aux "anciennes".