Tout ce qui existe, aussi bien l'étoile qui scintille au firmament que la fourmi qui s'affaire sur un brin d'herbe, tout témoigne d'un ordre fait d'harmonie dans la complexité. Cet ordre dépasse même les cas particuliers, aussi bien celui de l'étoile que celui de la fourmi. Il existe en effet une corrélation étroite entre tout ce qui compose l'univers. Cela ne parait peut-être pas évident pour les lointaines galaxies ; ce l'est pour notre environnement.
La vie ne se maintient sur la Terre que grâce au subtil équilibre de nombreux facteurs comme la distance du soleil, la giration de la planète, le cycle de l'eau, la densité et la composition de l'atmosphère... Que l'un de ces éléments se permette un écart hors d'une marge étroite et la vie disparaîtrait.
Mieux : les êtres animés ne vivent que les uns des autres. Les végétaux fournissent aux animaux l'oxygène donc ceux-ci ont besoin et qu'ils restituent aux végétaux sous forme de gaz carbonique. De même les végétaux se trouvent à la base de cycle alimentaire des animaux qui ne peuvent, comme eux, tirer leur subsistance des molécules minérales. Si les animaux ne peuvent respirer ni s'alimenter, ni donc vivre, sans les plantes, celles-ci ne peuvent se reproduire qu'avec l'aide des animaux qui transportent leur pollen.
On voit ainsi que tout dans l'univers participe à un ordre général où chaque chose, chaque être trouve sa place et joue sa partition comme un musicien dans un orchestre symphonique. On pourrait à l'encontre évoquer le désordre qui semble présider à l'apparition de cataclysme ou à la naissance de monstres. Et, partant de là, on pourrait mettre en doute l'existence d'un ordre universel.
L'objection manque de solidité. D'une part, les phénomènes désordonnés ne se trouvent évoqués que comme des exceptions à un ordre général qu'ils présupposent donc. D'autre part, la plupart de ces phénomènes ne dérogent en rien au lois naturelles : c'est le cas des cataclysmes. D'autres ne constituent que des << ratés >> partiels qui ne contredisent pas fondamentalement les lois naturelles : telles sont les naissances monstrueuses dues à un accident de duplication du code génétique.
La seule chose que prouvent les phénomènes en question, c'est que la création, si belle, si grandiose et si ordonnée qu'elle apparaisse, n'est pas parfaite, qu'elle a des limites.