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La religion du fait que j'ai formulée, se heurte en réalité à quelques obstacles, obstacles "épistémologiques" dirait peut-être Bachelard, en particulier qu'on ne sait pas très bien ce qu'est un fait, assurément, et que ceci peut varier en raison du contenu considéré (ou de la discipline pratiquée). "Le fait est déduit, le fait est construit", disait Gaston .
Vous pensez comprendre mais ce n'est pas le cas, comme en témoigne cette caricature dans laquelle vous opposez anecdote et statistiques, comme si tel était le problème.
La science est une discussion, pas une boule magique à produire des réponses. Le choix des questions et méthodes d'un article repose toujours sur des prémisses idéologiques discutables, et une étude produit rarement plus que ce qu'on y met en entrée. Or, le corps universitaire étant socialement homogène, toutes les études partagent les mêmes prémisses, ce qui est empiré par le climat épurateur qui fait qu'aucun universitaire ne peut questionner celles-ci sans voir sa carrière et ses chances de publication compromises, et que ses résultats seront niés quelle que soit la qualité de ses travaux, car il y aura cent fois plus d'études de l'autre côté.
Vous pensez saisir les problèmes épistémiques, et c'est tout le contraire car vous n'avez jamais pondu une seule étude scientifique de votre vie, ni même écumé des papiers de recherche, si bien que vous avez, à l'instar des journalistes, une idée ridiculement naïve de la production de la connaissance. Et le mot épistémique n'est pas propre à Bachelard, soit dit en passant.
Je n'ai pas lu l'article que vous évoquez, mais je subodore ceci : d'un côté un universitaire prétendant prouver l'absence de remplacement par une méthodologie statistique faussée - généralement par un mauvais choix de définitions et de questions -, de l'autre un homme du commun rappelant l'évidence que tout le monde voit et que même Mélenchon ne conteste pas (il s'en réjouit).
Or c'est bien l'observation qui doit être l'arbitre de la science, pas les mathématiques. Imaginez si Flemming était passé à côté de la pénicilline parce que sa métrique du taux de couverture du film bactérien lui avait empêché de reconnaître qu'il n'y en avait pas sur l'une de ses cultures. Les maths ne sont qu'un outil, avec lequel on démontre des choses fausses si le modèle est faux.