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Mais vous prenez les questions universitaires que vous évoquez exactement dans le biais (comme on dit) que vous avez l'air de dénoncer
Mon propos n'était pas une dénonciation de l'existence de biais universitaires, inévitables et insolubles, mais un rappel que ces biais imposent une lecture critique des travaux universitaires, laquelle ne peut en général pas être universitaire du fait même des travers exposés. Et plus largement un rappel qu'une expérience, une courbe ou une démonstration mathématique ne sont pas des preuves définitives du réel, mais simplement les répliques des participants à un débat appelé science.
Accessoirement leurs biais résultent moins d'un parti-pris idéologique que d'une méconnaissance subjective des questions traitées : pour mesurer les bonnes questions, encore faut-il savoir a priori quelles questions poser, ce qui ne peut découler que de votre connaissance intime du sujet traité.
S'il n'y a aucune étude sur le racisme subi par les blancs, c'est parce qu'aucun auteur français ne vient des territoires colonisés et qu'il leur est im-pensable que le sale blanc puisse être autre chose que coupable. Si leurs enquêtes portent sur l'islamité plutôt que l'ethnicité, c'est à cause d'un enfermement théorique universaliste né d'une existence où l'autre se réduit à une touche subordonnée d'exotisme. Et voilà pourquoi je pense certainement commettre moins de bévues méthodologiques qu'eux sur ce sujet, précisément de par ma connaissance empirique du sujet.
Enfin ma question sur Marx n'était pas un piège : je n'ai qu'une modeste connaissance de cet auteur et je vous sais davantage intéressé que moi par lui. Mais votre affirmation d'un conditionnement (autre concept du XXè) de nos perceptions par la classe sociale me semble incompatible avec les représentations rationalistes de l'esprit et du monde au XIXè.