- Modifié
Certainement que les produits chimiques jouent un immense rôle dans la pandémie d'obésité.
D'ailleurs les données le montrent:
Ah, en fait, pas du tout.
Mais évoquons les produits chimiques de l'enfer au lieu d'évoquer le manque d'exercice physique et les apports de sucre colossaux dans la nourriture.
Et on rappellera à toutes fins utiles que la science ne se fait pas sur la base de bisbilles entre journalistes dont tout le monde se tamponne.
Mais avec des arguments rationnels basés sur les faits.
« Les fruits et légumes sont protecteurs, quel que soit leur statut ! »
Propos de Denis Corpet (*):
Mais leur étude n'annule pas ce qui a été démontré précédemment, et de façon répétée : que les fruits et légumes sont protecteurs, quel que soit leur statut !
[...]
Leurs données montrent que les gens qui mangent un certain type de fruits et légumes (par exemple beaucoup de petits pois et d'oranges) ont moins de cancers et de maladies cardiovasculaires que ceux qui mangent beaucoup de pommes, de fraises et d'épinards. Cela confirme que certains fruits et légumes sont associés à une bien meilleure protection que d'autres. Nous le savions déjà : les oignons par exemple, qui contiennent beaucoup de phyto-nutriments (des composés soufrés), protègent beaucoup mieux que les pommes de terre. On sait également que les oranges protègent réellement contre le cancer de l'estomac, alors que la pomme, pas du tout. Or dans leur enquête, les oranges sont dans le groupe des produits peu contaminés, et les pommes dans celui des produits très contaminés. Mais objectivement, on ignore si l'effet bénéfique observé est lié à la présence moindre de pesticides, ou à la composition du fruit lui-même. L'hypothèse qu'ils formulent n'est absolument pas prouvée.
Et la conclusion de Corpet:
Tout en rappelant que les mangeurs de fraises et d'épinards se portent de toute façon beaucoup mieux que les autres, résidus de pesticides ou pas. En France, les normes ne sont pas les mêmes, donc ces résultats ne nous concernent pas.
A noter que ce soit Corpet ou pas qui le dise n'a pas grande importance, c'était évident pour n'importe quel lecteur de l'étude: il n'y a pas une comparaison entre différentes expositions aux pesticides... mais une comparaison entre différents fruits/légumes ET différentes expositions aux pesticides.
Il n'y a absolument aucun moyen de savoir si le résultat de l'étude est le résultat de la consommation de différents fruits/légumes, d'une différente exposition aux pesticides, ou les deux.
(*) Ancien professeur émérite « Hygiène et Nutrition humaine » à l'École nationale vétérinaire, à Toulouse, et ancien directeur de l'équipe Inra « Aliments et Cancers » (laboratoire ToxAlim, Toulouse). Il est l'un des 22 experts internationaux ayant participé en 2015 au Groupe de travail sur « viande et cancer » au Centre international de recherche sur le cancer.