Il n’y a pas de sens à comparer l’attitude du personnel hospitalier en face du Covid, et celle du corps enseignant en face du même Covid.
Contrairement à ce que tu crois, il ne suffisait pas que des enseignants décident de fermer l’école, ou la classe, pour qu’elle ferme. La décision n’était pas celle des enseignants, mais celle de l’Inspection Académique concernée, après que l’ARS ait constaté la présence du virus et décidé de la fermeture. Les chefs d’établissement n’avaient plus qu’à obéir. Et les enseignants idem.
Mais la situation de l’Hôpital a été très éloignée de l’image que les syndicats des personnels hospitaliers ont parfaitement bien mis dans la tête du vulgum pecus. L’Hôpital était en crise profonde bien avant le Covid. Et le Covid n’a fait que mettre en lumières les plus gros défauts des établissements publics. Manque de lits, de personnels et de budgets.
Mais le Covid n’a nullement révolutionné le fonctionnement des hôpitaux. Les services de soins intensifs se sont retrouvés dans la purée noire, mais seulement ces services. Peu ou généralement pas du tout les autres services. Seuls les services, et il y en eu peu, dans lesquels l’on a prélevé quelques personnels pour les utiliser dans ceux de soins intensifs, ont eu quelques problèmes, le personnel étant déjà réduit au maximum avant le Covid. Mais il aurait été inutile de vider certains services de leurs infirmières pour les faire travailler dans un autre service que le leur. Simplement parce que ce qui était nécessaire c’était les lits dotés de système de respiration forcée. Et il n’y en avait pas. Fermeture de ces lits généralement par suppression avant le Covid des postes correspondants. Il n’aurait servi à rien de déplacer des infirmières de leur service vers des lits non équipés de respirateur. Elles se seraient contentées de regarder toute la journée des lits vides en guise d’activité.
La plupart des services ont fonctionné quasi normalement. Certains services de chirurgie ont dû déprogrammer quelques opérations, simplement parce que les opérés doivent, après le bloc et le découpage, se retrouver aux soins intensifs. Et les lits des soins intensifs étant occupés par des malades du Covid qui avaient atteint le stage de l’infection pulmonaire grave et que les patients n’y survivaient que sous respiration artificielle.
Mais pour les neuf dixièmes des personnels soignants, la situation a été pratiquement normale. C’est le bras de fer entamé depuis longtemps entre les syndicats de personnels hospitaliers et l’Administration de tutelle de la Santé qui a motivé et sous-tendu les histoires de difficultés majeures de l’Hôpital et a amené les médias à faire de chaque infirmière un clone du Docteur Albert Schweitzer, cerné par son dévouement dans l’Hôpital de Lambaréné.