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Pour faire simple, le raisonnement de l’ANSM est le suivant : la chloroquine est potentiellement génotoxique. Or, l’hydroxychloroquine est proche de la chloroquine, et même si les données scientifiques manquent à son sujet, mieux vaut la classer dans la liste II des substances vénéneuses (comme la chloroquine). C’est d’ailleurs la réponse que donne à CheckNews l’agence du médicament : ce nouveau classement doit permettre d'«harmoniser les conditions de prescription et de délivrance entre ces deux médicaments étant donné qu’ils appartiennent à la même classe thérapeutique et qu’ils ont des indications communes».
Le professeur Zahir Amoura, du service de médecine interne II de la Pitié-Salpêtrière, chef du centre national de référence du lupus, qui prescrit de longue date l’hydroxychloroquine à ses patients, objecte : «Ça fait plus de vingt ans qu’on donne le plaquenil [seul médicament sur le marché français à base d’hydroxychloroquine, ndlr] à des femmes enceintes, ça réduit les poussées et on n’a pas constaté de malformation sur les fœtus.» L’ANSM a donc fait le choix d’une attitude réglementaire, étendant à l’hydroxichloroquine les observations faites de la chloroquine, en contradiction avec les constats du médecin sur le terrain, selon ce spécialiste.Le professeur Zahir Amoura, du service de médecine interne II de la Pitié-Salpêtrière, chef du centre national de référence du lupus, qui prescrit de longue date l’hydroxychloroquine à ses patients, objecte : «Ça fait plus de vingt ans qu’on donne le plaquenil [seul médicament sur le marché français à base d’hydroxychloroquine, ndlr] à des femmes enceintes, ça réduit les poussées et on n’a pas constaté de malformation sur les fœtus.» L’ANSM a donc fait le choix d’une attitude réglementaire, étendant à l’hydroxichloroquine les observations faites de la chloroquine, en contradiction avec les constats du médecin sur le terrain, selon ce spécialiste.
Un classement infondé, donc.
[supprimé] Cette décision a d’abord été motivée par une sollicitation de l’ANSM, à la suite d’une demande de 2018 du laboratoire qui produit le seul médicament contenant de l’hydroxychloroquine.
Ce n'est évidemment pas le labo qui a demandé qu'on interdise son produit ! Le classement a été fait au prétexte d'une mise à jour de la notice...
«En 2018, les laboratoires Sanofi ont déposé à l’ANSM une demande de mise à jour des informations disponibles dans la notice et dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP) de ses médicaments à base de chloroquine (nivaquine) et d’hydroxychloroquine (plaquenil).» Sanofi confirme à CheckNews qu’une telle demande a bien été déposée en 2018. «Cette demande a abouti à une revue complète des dossiers d’autorisation de mise sur le marché (AMM) de ces médicaments par l’ANSM»