Jusqu'à quand va-t-on poursuivre ce hors-sujet ?
af90 Si Hitler est la bête, Staline devrait l'être aussi.
Ce n'est pas du même ordre. Dites alors, aussi, que Franco était une Bête et que Mao Tsé-toung était une Bête (je dis bien : Mao Tsé-toung, et point "Mao Zedong" truc chose. Moi je parle français et ne singe pas le chinois).
C'était des dictateurs. Monstrueux chacun à sa façon, sans doute. Mais pas la Bête totale, ennemie en soi de l'Humain, comme Hitler ou Pol Pot.
Veuillez garder des échelles, des nuances et des gradations.
af90 parce qu'il y a la fois un bien absolu et un mal absolu, mais vous introduisez quand même un élément de hiérarchie entre les deux, la majuscule contre la minuscule...
On ne va pas entrer ici en discussion philosophique sur un sujet hors fil. Mais je vous réponds encore là-dessus une dernière fois.
Oui, il y a un Bien absolu. Substantiel et essentiel, qui est son propre sujet et sa propre causa sui (excuse pour le doublon). Un Bien donc sans justification, mais déterminant celle des êtres, des choses, des idées et des faits. C'est à cause de cette substantialité que l'on peut y mettre, "techniquement", une majuscule de singularisation qui n’est évidemment pas nécessaire dans le langage courant. Car rien en dehors du Bien n'est causa sui, celui-ci étant, comme dit Descartes, la cause efficiente par laquelle l'Être "est". D'où sa substantialité et son essentialité.
Le mal __ lui __ est non substantiel. Il n'a pas d'essence et ne peut donc jamais être causa sui, puisqu'il exclusivement un défaut de bien, un déficit. Et, comme tel, toujours fini et limité, ne pouvant se déterminer que par rapport au Bien dont il est la négation. Ou plutôt, dirais-je, l'absence. Le mal est l'absence du Bien, tant au plan ontologique qu'à celui des existentiaux qui s'imposent à l'homme tous les jours (le Dasein comme dit Heidegger). Mais bien que néant, on voit le mal ravager l'humanité et le monde, s'exerçant partout, sous des formes les plus subtiles et cachées aux manifestations les plus terrifiantes et et les plus dévastatrices. Mais toujours sous forme accidentelle. C'est-à-dire non nécessaire, la nécessité étant exclusivement la propriété du Bien. D’où l’Impératif catégorique de Kant : nécessité d’accomplir la loi morale et d’éviter le mal, à soi et aux autres.
Bref. Le mal est toujours lacune, carence, accident, faille, déficience, défaut, ipso facto entraînés par l'absence du Bien, dont il est la négation. Ou a minima l'éclipse temporaire. Non, le mal n’est pas à parité avec le Bien (la monstrueuse erreur du manichéisme), mais toujours secondaire. Non essentiel, il est néant.
Voilà le plus rapidement et le simplement possible, pourquoi j'ai mis "B" majuscule à "Bien" et "m" minuscule à "mal". Car il n'y a pas parité, mais abîme entre les deux. L'un étant infini, et l'autre la finitude même.
Je m'excuse du HS, et cette fois je ne m’y laisserai plus ramener.