L'européisme béat tue nos éleveurs. Nous ne pouvons que constater à quel point les institutions européennes, auxquelles les gouvernements de droite et de gauche de notre pays sous-traitent systématiquement l’agriculture, sont coupées des réalités.
Sous la pression de la Commission européenne, les outils de régulation de la PAC ont été démantelés les uns après les autres. Le désastre annoncé par les professionnels opposés à ces dérégulations fanatiques est en cours. Niant l’évidence Le Commissaire européen à l’agriculture, s’en lave les mains et laisse aux géants de l’agro-industrie le soin de restructurer l’élevage, quitte à sacrifier la majorité des exploitations.
Dépouillée de ses prérogatives économiques, la PAC est devenue une usine à gaz qui multiplie à l’infini les normes. Soumise à des normes de production parmi les plus contraignantes, et donc les plus coûteuses, notre agriculture doit en même temps faire face à la concurrence déloyale de pays qui ne respectent ni nos normes sociales ni nos normes environnementales par le biais de traités de libre-échange de plus en plus nombreux. Ces traités, négociés loin du regard des citoyens par une Commission européenne constituée de technocrates non-élus, sont tous lourdement défavorables à notre agriculture. Les agriculteurs vont disparaître en masse, mais ce plan social ne coûte rien à l’UE et les multinationales sont contentes…
Les sanctions prises par l’UE contre la Russie déclenchent en représailles un embargo qui coûte la somme astronomique de plus d’un milliard d’euros par an à l’agro-alimentaire et à l’agriculture française. Loin d’assumer sa responsabilité, l’UE rejette la faute sur les Russes et fait payer deux fois les agriculteurs : la première en ponctionnant les aides PAC afin d’apporter une aide minimaliste aux filières les plus atteintes, la seconde en laissant ces mêmes agriculteurs faire face seuls à l’effondrement des cours…
Les élus de certains partis politiques français n’ont de cesse de réaffirmer leur attachement servile à l’Union européenne alors que face aux ravages il y a nécessité de construire une alternative viable pour que la France reste une grande puissance agricole.