Gulliver c'est ce qu'on appelle balayer l'Histoire, mais votre balai est particulièrement large.. Je ne sais même pas qui est ce mr Becket ?

De la mort de Jésus jusqu'au baptême de Clovis, c'est aussi une période de guerres de religions, avec ses moments particulièrement violents.

Respectons la chronologie et restons dans cette transition entre l'empire romain et le Moyen Âge, avec ce fabuleux 4ème siecle pour la chrétienté.
Je voudrais évoquer ceux qu'on appelle les pères de l'Eglise, les grands théologiens chrétiens des 4ème et 5 ème siècle.
Côté occident latin ( par opposition à l'orient grec), ils sont 4 ou 5, dont le plus connu est saint Augustin d'Hippone (354-430).
Mais il y a aussi saint Hilaire de Poitiers (315-367), saint Jérôme de Stridon (346-420) et saint Ambroise de Milan (339-397)
Tous grands intellectuels, ils ont fixé la théologie chrétienne latine au cours de ce 4ème siècle en recherche d'un nouveau dogme religieux, le monothéisme chrétien qui succéda avec heurts et fracas aux différents cultes polythéistes de l'antiquité.

Pour ce 4ème siecle, je n'aime pas trop parler de courants hérétiques (à l'exemple de l'arianisme), car le monde chrétien était avant tout en recherche, se basant sur un seul recueil de textes particulièrement symboliques, le Nouveau testament, lui même, une sélection d'un plus grand nombre de textes, dont les évangiles apocryphes.

Certains historiens du christianisme substituent à saint Hilaire , saint Grégoire, qui est arrivé plus tard (540-604), mais dont les écrits sont plus prolifiques . Mais, en bons patriotes, rendons hommage à ce saint gaulois que fut Hilaire de Poitiers, dont la renommée toucha saint Martin, qui s'empressa de le rejoindre, aussitôt libéré de son temps d'armée .

    marcopolo Si on n'a pas suffisamment d'infos sur les 1ers chrétiens dans la Gaule des 2 premiers siècles, alors passons aux grandes migrations entre l,an 407 et le bapteme de Clovis le jour de Noel 496 . 90 années peu connues. > Clovis à bien plus influencé le 6ème, que le 5ème siecle.

    Nous avons déjà amplement couvert la plupart de ces sujets marcopolo.

    Les grandes invasions qui marquent le début du cinquième siècle, les Vandales qui franchissent le Rhin en 406 et qui se dispersent dans la Gaule, puis franchissent les Pyrénées, en Espagne, et par delà le détroit de Gibraltar pour se perdrent en Afrique. D'autres peuples barbares, bien sûr, suivront l'exemple des Vandales. Nous avons traité des trois peuples Wisigoths, Burgondes et les Francs et Clovis qui se sont installés en Gaule. Les deux christianismes en présence, Gallo-Romains et le christianisme des Germains, celui d'Arius. La conversion de Clovis et les résultats de sa conversion, l'Alliance entre Clovis et l'Eglise franque, et Clovis après sa conversion.

      candidus L'étude de la Gaule du 3ème siècle est très intéressante.

      Alors que le 2ème siècle était une période de prospérité due à la Pax Romana, le 3ème siècle sera une période de turbulences militaires, économiques et politiques, une période de chaos et d'instabilité économique dans tout l'Empire romain dont la Gaule est le joyau.

      Les Légions s'opposent entre elles plutôt que de défendre les frontières extérieures et les Alamans et les Francs en profitent pour conduire des incursions profondes dans les Gaules à partir de 254. Les Alamans dévastent la Bourgogne, l'Auvergne et les Alpes tandis que les Francs se répandent dans les autres régions de la Gaule et atteignent l'Espagne. En 268 puis en 273, les incursions barbares reprennent. L'Empire Gaulois rentre dans une phase de déclin. La periode entre 276 et 280 marque les Invasions Germaniques qui ravagent le plus gravement la Gaule. De nombreuses villes du Val de Loire sont dévastées dont la ville de Tours. Les dévastations sont telles que la prospérité et la qualité de vie du Haut-Empire sont désormais des souvenirs du passé et hors d'atteinte. La Gaule est donc désorganisée et dans les campagnes sévissent des bandes que l'on appelait les "Bagaudes" qui font encore plus de dégâts que les barbares. Et puis, les famines et les épidémies frappent la population qui régresse. La situation ne se rétablira qu'après l'arrivée de l'empereur Dioclétien à la fin des années 280 et dans les années 290.

        Gulliver Peut-être mais il faudrait prendre en compte les guerres de religion.

        N'ayez aucune inquiétude, nous traiterons de ce sujet en temps voulu.

        chevalier-du-temple Aussi bien Hilaire que Martin n'auraient-ils pas été animés par l'importance de lutter, par la foi chrétienne, contre ces invasions barbares ?

        Cela me semble plus essentiel que de présenter, beaucoup plus tard, la conversion de Clovis comme une avancée civilisationnelle germanique - ce qui est certainement un contre-sens historique.

          chevalier-du-temple
          Pourtant quand on regarde en parallèle l'épopée d'Aetius (395-454) et d'Attila (397-453) le moins qu,'on puisse dire, c'est que leur vie a été trépidante.
          L,un a passé sa jeunesse à la cour impériale romaine et l'autre dans les yourtes des chefs des huns , sauf que contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, du fait de la pratique courante de l,échange d'enfants de chefs comme otages, c'est Attila qui a passé sa jeunesse dans les palais romains et Aetius au milieu des cavaliers huns,

          Durant cette 1ère moitié du 5ème siècle, la grande Europe, celle qui va de l,Atlantique à la mer Caspienne est partagée entre 2 empires: l'empire romain au sud du Danube et à l'ouest du Rhin et l'empire des Huns au Nord et à l'est . Et ces 2 empires s'affrontent tout en pratiquant de longues périodes de trêves
          . Et les peuples germains sont soit les vassaux des Huns, soit les vassaux (ou plus souvent les associés fédérés) des romains . Or une fois la mort d'Attila en 453, l'empire des Huns s'ecroule et dans la foulée l'empire romain d'occident s'écroule également. Si bien que les germains, anciens vassaux deviennent les maîtres au nord, comme à l'ouest . Seul l'empire romain d'orient se maintiendra après 476 (année de destitution du dernier empereur romain d'occident, par le goth Odoacre).

            marcopolo Je voudrais évoquer ceux qu'on appelle les pères de l'Eglise, les grands théologiens chrétiens des 4ème et 5 ème siècle. > Côté occident latin ( par opposition à l'orient grec), ils sont 4 ou 5, dont le plus connu est saint Augustin d'Hippone (354-430).
            Mais il y a aussi saint Hilaire de Poitiers (315-367), saint Jérôme de Stridon (346-420) et saint Ambroise de Milan (339-397)

            Excellente initiative marcopolo !

            C'est l'époque d'une extraordinaire effervescence intellectuelle. Toute les classes de la société et même les empereurs se sont passionnés pour ou contre telle doctrine. Il s'en est suivi un approfondissement des vérités chrétiennes soit au cours des grands conciles qui ont défini les données de la foi, soit dans les écrits d ces illustres défenseurs de la vérité qu'on appelle les Pères de l'Eglise.

            Entre la période des persécutions et celle des invasions barbares, se place un temps de merveilleux essor pour la littérature chrétienne. C'est l'ère des combats intellectuels pour garder le dépôt sacré contre les erreurs qui surgissaient de toutes parts. Dans cette lutte pour la préservation de la foi, l'Eglise enseignante a été puissamment aidée par les Docteurs et les Pères de l'Eglise. Les Docteurs de l'Eglise étaient de saints et savants personnages qui ont exposé et défendu dans leurs écrits la doctrine traditionnelle. Les plus anciens portent le titre de Pères de l'Eglise. Nous en trouvons dans l'Eglise grecque aussi bien que dans l'Eglise latine, car toutes deux rivalisent d'éclat au service de la vérité.

            Je ne citerai que les quatre plus illustres Pères de l'Eglise grecque : Saint Anastase, Saint Basile le Grand, Saint Grégoire de Nazianze et Saint Jean Chrysostome. Quant aux Pères de l'Eglise latine, on peut citer Saint Ambroise, Saint Jérôme, le Grand Saint Augustin qui est le plus grand de tous.

            marcopolo Pour ce 4ème siecle, je n'aime pas trop parler de courants hérétiques (à l'exemple de l'arianisme), car le monde chrétien était avant tout en recherche, se basant sur un seul recueil de textes particulièrement symboliques, le Nouveau testament, lui même, une sélection d'un plus grand nombre de textes, dont les évangiles apocryphes.

            Et pourtant marcopolo, l'Arianisme, le Nestorianisme et le Monophysisme sont considérés comme des grandes hérésies. D'autre part, les apocryphes ne sont pas considérés comme authentiques car ce sont de faux textes.

            marcopolo Certains historiens du christianisme substituent à saint Hilaire , saint Grégoire, qui est arrivé plus tard (540-604), mais dont les écrits sont plus prolifiques .

            Ce que je peux vous dire à ce sujet, c'est que saint Hilaire qui était évêque de Poitiers, était appelé l'Athanase de l'Eglise d'Occident, et qu'il fut le plus rude adversaire de l'Arianisme en Gaule. Il faut lire son ouvrage sur la Trinité qui marque nettement les positions de la foi sur ce grand mystère. Quant à Grégoire le Grand (590-604) il est un des personnages les plus importants, non seulement de l'Histoire de l'Eglise, mais encore de l'histoire générale du monde civilisé. Il a été appelé au Gouvernement de l'Eglise à l'heure la plus douloureuse des grandes invasions, après les Huns et des Vandales, quand la férocité des lombards répandait la terreur dans toute l'Italie. Alors que de la civilisation romaine il ne restait que quelques îlots, ce pauvre moine devenu Pape, était considéré comme la suprême espérance de la chrétienté latine. Il fut moine bénédictin, préfet de Rome, ambassadeur à la cour de Constantinople, puis chef de l'Eglise universelle. Il nous apparaît comme le dernier représentant de la grandeur romaine et le fondateur de la Chrétienté du Moyen Age.

              marcopolo Vous êtes au 5ème siècle et moi je m'attarde au 3ème et au 4ème.

              Il n'y a trop de sauts temporels dans cette écriture de l'Antiquité gallo-romaine, propices à de malheureux anachronismes.

                candidus
                Nous étudions la fin de l'empire romain et la montée du christianisme durant cette période.
                Ce fil avait démarré avec le bapteme de Clovis, donc nous rectifions cet oubli , car le christianisme s'est implanté chez nous, en Gaule ou en France, bien avant Clovis.
                Sur le 3ème siècle, je n'ai pas grand chose à dire. .....mais je suis à l'écoute.

                  chevalier-du-temple
                  Je reconnais que nos discussions m'ont permis de découvrir ce fabuleux 4ème siècle.
                  C'est vraiment un siècle fantastique pour le christianisme . C'est à partir de Constantin 1er, que le christianisme construit ses fondations, sur des bases très solides. Avant nous n'avions que des défricheurs qui préparaient le terrain ......ils n'en étaient pas moins méritants, surtout avec les persécutions qu'ils ont connues.

                    candidus Aussi bien Hilaire que Martin n'auraient-ils pas été animés par l'importance de lutter, par la foi chrétienne, contre ces invasions barbares ?

                    Saint Hilaire fut un défenseur ardent de la foi chrétienne et un grand évêque théologien, qui participa a l'élaboration du dogme chrétien. Son rôle a été crucial dans la défense de la foi contre l'Arianisme. Il a aidé l'Eglise sur les questions ariennes en Gaule et en Italie.

                    Je sais aussi que Poitiers était aux 3ème et 4ème une ville de première importance et que la présence de Saint Hilaire n'y était certainement pas anecdotique ou due au simple hasard.
                    La grandeur de la ville est attestée par son amphithéâtre qui était l'un des plus considérables de la Gaule (30000 places ?).

                      marcopolo Attila fut le plus terrible des envahisseurs. Il est parti des bords de la mer Caspienne avec une armée d'un demi million d'hommes plus farouches les uns que les autres. Tous les peuples qui s'opposaient à son passage ont été écrasés sans pitié aucune. C'est en 451 qu'il a envahi les Gaules. Le général romain Aetius qui commandait une armée composée de romains, de Gallo-Romains, de Francs et de Germains, a fait face à Attila et sa formidable armée dans les plaines de la Gaule, une redoutable armée qui semait la terreur et la dévastation. La bataille aura lieue dans les plaines des Champs Catalauniques près de Troyes. L'affrontement titanesque sera sanglant et d'une férocité sans pareille. Après un jour de combats, au petit matin, les Huns d'Attila se replieront laissant sur le terrain des milliers d'hommes. La Gaule fut ainsi sauvée de la menace des Huns et de leurs forces redoutables.

                        chevalier-du-temple

                        Tu savais qu'Aetius et Attila étaient des amis d'enfance ?
                        L empire des Huns était beaucoup plus subtil que la caricature qu'en ont fait les chroniqueurs de l'époque médiévale

                          marcopolo Je ne sais pas pour sûr si Aetius était vraiment ami avec Attila mais ce que je sais, c'est qu'il était ami avec le neveu d'Attila. Aetius avait passé son adolescence chez les Huns comme otage donc Attila le connaissait bien. Certains historiens vont jusqu'à avancer que c'est la raison pour laquelle Aetius aurait épargné Attila à la bataille des Champs Catalauniques.

                          J'ai de l'admiration pour Aetius, grand militaire, fin stratège et fin politique, mais son comportement à la bataille des champs Catalauniques a de quoi surprendre. Sa coalition a le dessus sur l'armée d'Attila, mais son associé, le roi des Wisigoths est mort dans la bataille. Alors Aetius demande à l'armée wisigoth de se retirer de la bataille et Attila en profitera pour battre en retraite et quitter la Gaule.
                          L'année suivante, Attila s'attaquera à l'Italie .
                          Aetius voulait-il un affaiblissement de Rome, pour prendre ensuite le pouvoir et devenir empereur ?

                          La bataille des Champs catalauniques, c'est une des grandes batailles de l'Histoire. 2 coalitions, ou 2 empires s'affrontent: l'empire des Huns, contre l'empire romain . Les Goths sont partagés dans les 2 camps, puisque des tribus goths avaient fait allégeance à Attila . Donc c'est aussi une bataille entre cousins germains.
                          Côté romain, presque tout le monde est chretien (trinitaire ou arien). Côté Attila, je ne sais pas qui était chrétien.
                          Mais suite au succès de Aetius, l'empire romain n'aurait jamais dû s'ecrouler. L'empire aurait dû évoluer en une confédération de peuples. Si Rome (ou plutot Ravenne) s'est écroulé, c'est faute d'empereurs visionnaires entre 450 et 476.

                            marcopolo Je reconnais que nos discussions m'ont permis de découvrir ce fabuleux 4ème siècle. > C'est vraiment un siècle fantastique pour le christianisme . C'est à partir de Constantin 1er, que le christianisme construit ses fondations, sur des bases très solides. Avant nous n'avions que des défricheurs qui préparaient le terrain ......ils n'en étaient pas moins méritants, surtout avec les persécutions qu'ils ont connues.

                            C'est véritablement un siècle de triomphe pour le Christianisme qui en a fait un des plus grands siècles de l'Histoire. Le Christianisme est admis au rang de culte légal en 313, puis obtient le statut de religion d'Etat dans les décennies qui suivent.

                            Il existait des communautés chrétiennes dès le 2ème siècle en Gaule, surtout composées d'Orientaux à Lyon et à Arles. Mais, c'est à partir du 4ème siècle avec le tournant constantinien, que l'on voit véritablement le christianisme fleurir et prospérer. Cette nouvelle religion va transmettre au monde médiéval une partie de l'héritage antique.

                            Le Christianisme était fondamentalement urbain. Au 4ème siècle, quasiment, chaque cité a son évêque. En Gaule, l'Eglise est liée à l'empereur car les évêques sont conscients du fait que le triomphe du christianisme a été assuré par l'Etat romain. La véritable diffusion de la religion chrétienne a été le résultat de la multiplication des lois des empereurs Constantin et Théodose, en faveur du christianisne. En échange, l'Eglise a reconnu au monarque romain le statut de lieutenant de Dieu sutr terre.

                            La grande intelligence des empereurs du 4ème siècle, fut de ne pas chercher à imposer des devoirs à l'Eglise, mais plutôt lui accorder des droits.

                            candidus Je sais aussi que Poitiers était aux 3ème et 4ème une ville de première importance et que la présence de Saint Hilaire n'y était certainement pas anecdotique ou due au simple hasard. > La grandeur de la ville est attestée par son amphithéâtre qui était l'un des plus considérables de la Gaule (30000 places ?).

                            Avant la conquête romaine de la Gaule, Poitiers était la capitale des Pictons, un peuple gaulois dont le territoire s'étendait sur les actuels départements de la Vienne, des Deux-Sèvres et sur le sud de la Vendée. Au 1er siècle av. J.C. la ville devient une ville romaine sous le nom de Lemonum, capitale de la Gaule Aquitaine au 2ème siècle. A la fin du 3ème siècle début 4ème siècle, une enceinte de 2500 mètres protégeait la ville des invsions barbares. On substitue le nom de Lemonum à celui de Pictavi. Aujourd'hui, Poitiers est une bien belle ville pleine d'histoire antique qu'il ne faut pas manquer de visiter.

                            https://www.inrap.fr/sites/inrap.fr/files/atoms/files/memoire-fouilles_poitiers-antique_2014.pdf

                            marcopolo J'ai de l'admiration pour Aetius, grand militaire, fin stratège et fin politique, mais son comportement à la bataille des champs Catalauniques a de quoi surprendre. Sa coalition a le dessus sur l'armée d'Attila, mais son associé, le roi des Wisigoths est mort dans la bataille. Alors Aetius demande à l'armée wisigoth de se retirer de la bataille et Attila en profitera pour battre en retraite et quitter la Gaule.

                            J'ai lu pas mal d'historiens à ce sujet et il semblerait que la plupart d'entre eux en viennent à la conclusion que le général Aetius pensait qu'une victoire totale sur Attila donnerait la totalité de la Gaule aux Wisigoths car ceux-ci en seraient plus puissants encore. Il n'était donc pas à l'avantage d'Aetius d'anéantir Attila et ses troupes totalement. Aetius avait déjà remporté la bataille des Champs Catalauniques. Après la bataille, le général romain a décidé de ne pas donner l'assaut à ce qui restait des troupes d'Attila. Il a donc laissé ouvert un chemin de retour à Attila.

                            Maintenant, la cour impériale de l'empereur Valentinien voyait Aetius comme un demi-barbare qui connaissait bien les Huns, ayant vécu avec eux comme otage. La famille impériale considérait Aetius comme un Hun romanisé. Il sera poignardé en 454, par la main même de l'empereur Valentinien.

                            Pendant près de trois cents ans après l'époque de Jules César, les Gaulois n'eurent pas d'histoire importante, sauf comme partie du grand empire romain. Après l'édit de Caracalla, tous leurs habitants libres étaient devenus des citoyens romains, égaux à la race dominante originelle. Alors que l'empire déclinait, à cause de la mauvaise gestion grossière des Césars, de la dégénérescence de l'armée et des défauts fondamentaux de l'ancien système social qui reposait sur l'esclavage, les Gaulois eurent bien sûr leur part du malheur du monde.

                            Rome ne s'était pas construite en un jour, la Gaule romaine ne fut pas conquise en un jour. Certaines parties furent rapidement envahies par les barbares mais résistèrent avec courage. D'autres expulsèrent temporairement les premiers conquérants, d'autres encore concluent avec les envahisseurs des accords qui permirent aux Germains et aux Gallo-Romains de s'installer assez confortablement ensemble. C'était une époque bien sûr misérable, où la vieille civilisation était en train de mourir dans la douleur, et où la civilisation nouvelle était loin d'être née en toute sécurité. Les villes se dégradaient, si elles n'étaient pas complètement dévastées par l'envahisseur. Le magnifique réseau routier romain, qui avait couvert la Gaule comme un réseau de chemins de fer modernes dégénérait, le commerce et toutes les industries, à l'exception des plus nécessaires, étaient sur le point de périr. La seule loi fiable était celle du plus fort.

                            4 jours plus tard

                            L'Eglise, et surtout les moines et les religieuses, semblaiernt être le seul refuge sur des hommes pacifiques. Néanmoins, l'époque des invasions germaniques ne fut pas celle de la destruction et de la misère absolues. Les envahisseurs savaient bien que les envahis étaient leurs supérieurs en tout, sauf en matière de guerre. Les Barbares n'eurent pas de peine à adopter non seulement les vêtements, les manières de table et le cérémonial de la cour à la romaine, mais aussi à faire des nobles gallo-romains leurs ministres et leurs fonctionnaires pour contrôler la grande population des provinces que les Germains savaient conquérir, mais ne surent plus gouverner. Une grande partie de l'ancien droit romain survécut, ainsi que de nombreux éléments de l'ancien système fiscal. C'était une époque de crépuscule, mais pas d'obscurité absolue.

                              Je m'interroge sur la cohabition entre les barbares et les gallo romains . Tant qu'on avait des pilleurs qui faisaient un aller et retour en Gaule, puis repassaient le Rhin. c'étaient à qui arriverait ou non à protéger ses biens.
                              Les vues aériennes de la France laissent imaginer les enceintes de milliers de villas et domaines agricoles répartis sur toute la Gaule et qui ont été abandonnées après avoir été pillées par les barbares et dont les esclaves étaient de fait, libérés ou en fuite. On imagine la perte économique due à l'abandon de ces domaines.
                              Mais une fois l'an 407, quand les invasions barbares n'étaient plus des raids de pilleurs, mais une colonisation de peuplement, comment cela s'est il passé ? Certes les chefs barbares ont pris le pouvoir militaire et politique, tout en laissant le pouvoir religieux et administratif aux évêques et au clergé .
                              Mais le bas peuple barbare s'est il mélangé avec la population gallo romaine où a t'il créé de nouveaux villages et nouvelles colonies agricoles , sans se mêler aux autochtones?
                              On dit que l'étymologie des noms de villages indique si c'est un très vieux village gallo romain, ou alors une commune plus récente créée au debut ou au cours du Moyen Age.

                              Moi ce qui m'étonne le plus, c'est l'abandon des domaines agricoles gallo romains, au lieu de bâtir des villages au même emplacement et de continuer à cultiver les terres défrichees . Un garde forestier m'a dit que la vue aérienne d'une grande forêt de hêtres de plusieurs milliers d'hectares (à 10km de Nancy) montre les enceintes et vestiges de nombreuses anciennes fermes gallo romaines .

                                chevalier-du-temple
                                La principale (pour ne pas dire la seule) supériorité des romains, c'est d'avoir su reconnaitre et profiter des compétences des populations conquises.
                                Que serait devenu l'empire romain sans l'apport de la civilisation grecque ou sans l'apport des techniques en métallurgie des gaulois ?
                                On dit qu'à l'origine Rome n'était qu'un repère de voleurs et de brigands. Une petite ville très inférieure intellectuellement à la civilisation Étrusque.

                                  marcopolo Je m'interroge sur la cohabition entre les barbares et les gallo romains .

                                  Les Barbares étaient éparpillés en Gaule, mis les mariage mixtes ont facilité les rapprochements. Il s'est opéré une fusion des élites barbares et gallo-romaines. Ces nouveaux venus admiraient la civilisation romaine et d'ailleurs, conservèrent leurs institutions.

                                  marcopolo Les vues aériennes de la France laissent imaginer les enceintes de milliers de villas et domaines agricoles répartis sur toute la Gaule

                                  Les Romains construisaient de grandes fermes au milieu de vastes exploitations agricoles, désignées, en latin, sous le terme de villa. Les sols fertiles de la Gaule permettaient une activité agricole importante et stable. Ces fermes n'étaient pas toutes de la même taille, certaines étaient immenses, mais la plupart étaient de taille moyenne.

                                  marcopolo On dit que l'étymologie des noms de villages indique si c'est un très vieux village gallo romain, ou alors une commune plus récente

                                  Le nom de ces domaines a laissé des typonymes, en l'espèce des terminaisons en (- ens).

                                    marcopolo La principale (pour ne pas dire la seule) supériorité des romains, c'est d'avoir su reconnaitre et profiter des compétences des populations conquises.

                                    Les Romains ne se sont jamais cachés d'avoir constitué un Empire à partir de la civilisation grecque, en s'appropriant ses valeurs. La culture romaine est en effet inspirée des grecs et de leur héritage, en agriculture, commerce des marchandises et de la monnaie. En ce qui concerne le niveau technologique des romains, il a été atteint grâce à leur emprunt aux Grecs, c'est certain. Mais aussi aux Etrusques, aux Celtes et autres. Ils étaient convaincus de la supériorité de leur système et il faut admettre que s'ils ont profité des compétences des populations conquises, ils ont fait mieux encore en les élaborant et en les sophistiquant.

                                    marcopolo Que serait devenu l'empire romain sans l'apport de la civilisation grecque ou sans l'apport des techniques en métallurgie des gaulois ?

                                    Les Romains n'étaient pas des imbéciles, ils auraient très certainement progressé à leur manière. Ce qui n'enlève rien aux Gaulois dans le domaine des métallurgies. Après la conquête romaine, à l'époque gauloise, les Gaulois exploitaient de l'or et du fer dans le Limousin. Leur exploitation du cuivre et de l'argent et du plomb était également importante. Grace à l'archéologie, les mines anciennes révèlent des srprises. il est un fait que les mines gallo-romaines ont bénéficié du savoir-faire acquis par les mineurs gaulois, un savoir-faire ancestral. Les archéologues parlent d'une origine qui remonterait aux mines de silex néolithiques. Maintenant, il ne faut pas oublier que le développement des mines gauloises après la conquête romaine doit beaucoup à l'organisation romaine. A noter qu'une organisation gauloise antérieure transparaît dans des toponymes et des noms de magistrats gallo-romains.

                                    marcopolo On dit qu'à l'origine Rome n'était qu'un repère de voleurs et de brigands. Une petite ville très inférieure intellectuellement à la civilisation Étrusque.

                                    Ce que je sais c'est que la Rome des origines n'était qu'un ensemble de villages. Les Etrusques ont fait de Rome une véritable ville aux 7ème et 6ème siècles avant J.C.

                                    J'imagine qu'en l'an 250, juste avant les 1ers raids barbares, la Gaule devait être un très beau et très prospère territoire, avec ses milliers de domaines agricoles donnés aux anciens miltaires. Des petits domaines de quelques hectares pour les anciens légionnaires et de très grands domaines aux officiers. Mais tous exploités par des esclaves, d'où la fragilité du système. De plus ces domaines isolés n'étaient pas sécurisés en cas de guerre civile ou de pillages barbares. Il est surtout regrettable que la production agricole ait été abandonnée et non reprise, une fois l'arrivée des barbares après 407.

                                      chevalier-du-temple
                                      Tu imagines une mixité rapide entre germains et gallo romains, ou alors des communautés et des villages séparés, au moins au début des invasions à partir de 410 ?
                                      N'oublions pas que l'armée romaine était déjà très mixée, avec une majorité de mercenaires barbares ,après 350.

                                        marcopolo Période lointaine et mal connue malgré les découvertes et les progrès de l'archéologie ces dernières décennies. La Gaule était un pays, ou devrais-je dire, 64 pays gaulois différents les uns des autres, à l'unité fictive. Partagés entre tribus indépendantes différentes entre elles par la langue, les coutumes et les lois. La Gaule était fortement peuplée avec des ressources agricoles et minières. Un pays prospère avec d'immenses forêts et couvert de belles campagnes. Les habitants de la Gaule avaient un savoir extraordinaire dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage, un aspect de notre pays qui d'ailleurs intéressait beaucoup les Romains. Pendant des siècles avant la conquête romaine, les Gaulois achetaient beaucoup d'amphores de vin aux Romains.

                                        marcopolo Une culture de mixité progressive qui englobait de nombreux barbares. N'oublions pas que une fois installés en Gaule, l'Eglise a commencé à les convertir afin qu'ils changent de religion et leurs moeurs païennes. Il est certain que l'Eglise n'a pas réussi du premier coup, à faire disparaître leurs habitudes de guerres, de pillages, de meurtres et de superstitions, cela a pris pas mal de temps. Il ne faut surtout pas croire que ces gens-là devinrent des saints au lendemain de leur baptême. Actuellement, ils restèrent longtemps encore ce qu'ils avaient été c'est-à-dire des barbares sanguinaires, vicieux et perfides.

                                        L'histoire de ces peuplades d'envahisseurs se résume en une longue série de guerre fratricides, d'assassinats et de débauches diverses. A cette époque, je me rappelle d'une mégère appelée Frédégonde que saint Grégoire de Tours ne craignait pas de qualifier de Néron et d'Hérode, c'est tout dire. Pour arrêter tous ces gens-là sur le chemin du crime, les évêques se servirent de tous les moyens en leur pouvoir, mais surtout de leurs armes spirituelles, telles que l'excommunication et la menace des peines éternelles.

                                        Parce que les romains de l"an 0 ou 100, n'avaient pas une tradition de guerres, de pillage, de meurtres et de superstitions ??????

                                          marcopolo Personne ne dit le contraire marcopolo.

                                          Les Romains volaient, massacraient copieusement et pillaient aussi, c'est ce qu'ils appelaient la règle de Rome. Malgré cela les Romains appelaient barbares les peuples non-civilisés. Le problème c'est que bien souvent, les peuples soi-disants civilisés étaient aussi cruels et brutaux que les barbares des steppes. Rome a en effet une histoire de violence et de cruauté, c'est indéniable. Il faut dire qu'en ce temps-là (je n'exagère pas) on écrasait couramment ses ennemis sans pitié aucune, et on aimait les voir mourir. A noter que les Grecs considéraient les Romains comme des barbares brutaux.

                                          On a repris beaucoup d'éléments sur le christianisme dans l'empire romain . Je n'ai plus grand chose à ajouter sur la période avant 450. S'il n'y a plus de questions, je vais passer aux mérovingiens et carolingiens , en m'appuyant sur les travaux et conférences de Bruno Dumezil, grand spécialiste de cette période

                                          A titre indicatif, une particularité de l'Empire romain est que les Romains ne rejettaient pas la culture des peuples qu'ils battaient. Ils étaient ouverts à ajouter des éléments de la culture des peuples conquis à la leur. Cette caractéristique de la romanisation avait comme conséquence de faciliter l'adhésion des nouveaux peuples au mode de vie romain. la religion et l'architecture romaine ont été très influencées par la culture grecque. Les dieux présents dans la religion grecque se retrouvent presque tous dans la religion romaine avec des noms différents. Pour ce qui est de l'architecture, les Romains se sont grandement inspirés de l'architecture grecque lorsqu'ils ont entrepris dans la construction de leurs bâtiments mémorables.

                                          Si l'on se base sur les découvertes archéologiques des dernières décennies, on a fait tant de découvertes qu'il faudrait presque réécrire l'histoire de la Gaule et des Gaulois. En effet, en termes de recherches historiques, les découvertes archéologiques et la ré-étude des documents sur la Gaule effectués jusqu'à aujourd'hui, offrent de nouveaux éclairages aux historiens. Depuis surtout les années "1970" nous nous sommes enrichis de découvertes nouvelles, lesquelles révolutionnent nos connaissances sur le Gaule et les Gaulois.

                                          Comment le guerrier gaulois vivait-il auprès des siens.