marcopolo Vous avez tort de ne pas avoir d'empathie pour Saint Martin, car il le mériterait. Il a été évêque sous Theodose et c'est à cette époque. partout dans l'empire qu'on a détruit les anciens lieux de cultes payens. Martin n'a certainement pas été le plus violent.

Saint Martin avait la réputaton de ne jamais se mettre en colère. Certes, lorsqu'il découvrait des autels païens où se réfugiaient les superstitions séculaires des vieilles idoles, saint Martin et ses disciples les abattaient et plantaient la Croix du Christ sur leurs débris. N'oublions surtout pas que la destruction des idoles était aussi l'oeuvre des populations converties. A noter que pour convertir les païens, il ne se présentait jamais comme l'exécuteur des ordres de l'Empereur, mais en prédicateur de la Vérité.

En effet, tu as raison de dire que saint Martin n'a pas été le plus violent à cette époque. Il n'a jamais recouru aux décrets des empereurs Gratien et Théodose qui ordonnaient la destruction des derniers foyers du paganisme. C'est par la force de la prédication qui démontrait la supériorité du vrai Dieu sur les fausses divinités du paganisme, le zèle évangélique et surtout l'exemple, que saint Martin a fixé en Gaule la Croix du Christ.

Le conquérant romain avait été impitoyable dans le massacre de ses ennemis et dans la confiscation de leurs richesses. Mais une fois le travail brutal accompli, il fut suivi d'une ère de bienveillance et de conciliation. On enseigna aux Gaulois qu'il était vain de résister à Rome et qu'il n'était pas du tout désagréable d'être ses sujets. Les impôts étaient raisonnables, la loi et l'ordre remplaçaient les oppressions tribales outrageantes. Les druides et leurs sacrifices humains furent supprimés. Les nobles gaulois furent flattés de la citoyenneté romaine. S'ils étaient vraiment des nobles éminents, ils pourraient bientôt espérer devenir sénateurs romains. Les maîtres recruteurs des légions enrôlèrent des milliers de jeunes Gaulois, leur promettant toute la solde, le butin, les privilèges et les espoirs de promotion qui étaient d'ordinaire offerts dans les armées impériales.

Les Gaulois n'ayant pas eux-mêmes une civilisation bien développée, ils adoptèrent facilement, comme la plupart des barbares soumis à une pression similaire, les usages supérieurs de leurs maîtres. Les gouverneurs provinciaux prirent les jeunes chefs dans leurs palais à la fois comme invités et comme otages et non seulement leur enseignèrent le latin, mais leur donnèrent aussi le goût de Virgile et de Cicéron, ainsi qu'un grand plaisir pour les vêtements romains, les coutumes sociales romaines et les institutions romaines. Le gouvernement impérial favorisa la fondation et la construction de villes. L'ancienne civilisation gréco-romaine était essentiellement une civilisation urbaine, par opposition à une société basée sur des établissements ruraux. Les Romains favorisèrent donc la construction de villes comme une étape primordiale vers la latinisation. Parfois, d'anciennes communautés celtiques furent refondues dans un moule romain. Le plus souvent, de nouvelles colonies ou municipia furent créées purement et simplement, et les indigènes furent incités à s'y installer. Un grand nombre des villes les plus célèbres de France sont ainsi d'origine romaine directe : Limoges, Tours et Soissons, pour n'en citer que quelques-unes parmi tant d'autres.

C,est donc poussés par les huns, que les barbares traversent le Rhin en 407. En fait ils avaient 3 options: devenir un peuple soumis aux Huns, ou les combattre ou se réfugier dans l'empire romain.

1ers à passer, les Sueves traversent la Gaule pour s'installer en Espagne, au Nord du Portugal
Les Vandales pousseront jusqu,en Espagne, puis s'installeront en Afrique du Nord ,où la cohabitation avec les populations chrétiennes locales, de culte trinitaire se passent très mal ( les vandales étant ariens). Le royaume Vandale sera déchu par l,empire romain d'orient , qui va reconquérir l'Afrique du Nord, 40 ans plus tard.
Les Alamans s'installent en Alsace et les Burgondes en Bourgogne.
Tandis que les angles et les saxons prennent la mer pour s'installer dans les îles Britanniques abandonnées par l'armée romaine .

Wisigoths et Francs viendront un peu plus tard.

Tant que les impôts étaient versés promptement au fisc impérial, l'empereur autorisait les Gaulois à élire leurs propres magistrats, à faire des lois locales et à jouir d'une très large autonomie. Ceux qui avaient porté leurs lances derrière Vercingétorix s'appelaient désormais Julius, Fabius et Claudius et portaient de longues toges comme les citoyens romains.

En ce qui concerne l'administration générale de la Gaule, le pays était désormais divisé en six grandes provinces romaines : la Narbonnaise, l'Aquitaine, la Lugdunensis, la Belgique et la Haute et Basse Germanie. Le pays était si soumis que le gouvernement impérial trouvait rarement nécessaire de stationner une seule garnison importante dans de vastes régions. Mais tout le monde savait que près du Rhin se trouvaient toujours plusieurs légions, dont la tâche principale était d'empêcher les tribus germaniques de pénétrer vers l'ouest dans l'empire, mais qui pouvaient être promptement envoyées pour étouffer tout désordre en Gaule, si une insurrection menaçait. Les provinces gauloises devinrent ainsi une des parties les plus prospères, les plus paisibles et les plus importantes de l'Empire romain.

Les Romains donnèrent même aux Gaulois une capitale nationale, Lugdanum ou Lyon. Les Gaulois devinrent parmi les sujets les plus loyaux et les plus dévoués de l'Empire. Cependant, leur vieille langue celtique fut en grande partie perdue, du moins par les classes supérieures, et les anciennes lois et coutumes tribales périrent également. Le Rhône, la Loire et la Moselle étaient bordés de villas splendides qui ne différaient guère de celles de l'Italie. Rome avait fait ici les plus belles conquêtes. Elle a d'abord vaincu par l'épée, puis plus dignement par sa civilisation supérieure.

    marcopolo Je pense avoir amplement traité de ce sujet marcopolo.

    Au 1er siècle, le latin est devenu la langue vernaculaire de manière lente et progressive. Grâce à la Pax Romana, la Gaule a bénéficié d'une paix durable et de stabilité. C’est l’époque de la PAX ROMANA, ou << la paix romaine >>. Durant cette période de paix, les romains édifient les premières grandes villes. Ce sont de grands bâtisseurs ! Nous pouvons encore admirer l’architecture romaine aujourd’hui, avec les arènes d’Arles, le temple de << la maison carré >> à Nîmes, le pont du Gard, un aqueduc, ou encore l’arc de triomphe d’Orange. Pour faciliter la circulation des marchandises et développer un commerce florissant, les romains aménagent des routes pavées. C’est sur leur tracé que certaines de nos routes et autoroutes sont construites ! La Gaule devient peu à peu la riche province d’un empire prospère. Enfin, les plus riches gaulois adoptent le mode de vie romain et désormais on les appelle les Gallo-romains. La langue latine est adoptée et les dieux romains remplacent les dieux gaulois. Tu sais maintenant pourquoi nous appelons les gaulois, des gallo-romains : c’est parce qu’ils se sont << romanisés >> et ont vu leur mode de vie changer au contact des romains L’apparition du christianisme au 1er siècle va bouleverser les habitudes des romains.

    Si on n'a pas suffisamment d'infos sur les 1ers chrétiens dans la Gaule des 2 premiers siècles, alors passons aux grandes migrations entre l,an 407 et le bapteme de Clovis le jour de Noel 496 . 90 années peu connues.
    Clovis à bien plus influencé le 6ème, que le 5ème siecle.

      Gulliver c'est ce qu'on appelle balayer l'Histoire, mais votre balai est particulièrement large.. Je ne sais même pas qui est ce mr Becket ?

      De la mort de Jésus jusqu'au baptême de Clovis, c'est aussi une période de guerres de religions, avec ses moments particulièrement violents.

      Respectons la chronologie et restons dans cette transition entre l'empire romain et le Moyen Âge, avec ce fabuleux 4ème siecle pour la chrétienté.
      Je voudrais évoquer ceux qu'on appelle les pères de l'Eglise, les grands théologiens chrétiens des 4ème et 5 ème siècle.
      Côté occident latin ( par opposition à l'orient grec), ils sont 4 ou 5, dont le plus connu est saint Augustin d'Hippone (354-430).
      Mais il y a aussi saint Hilaire de Poitiers (315-367), saint Jérôme de Stridon (346-420) et saint Ambroise de Milan (339-397)
      Tous grands intellectuels, ils ont fixé la théologie chrétienne latine au cours de ce 4ème siècle en recherche d'un nouveau dogme religieux, le monothéisme chrétien qui succéda avec heurts et fracas aux différents cultes polythéistes de l'antiquité.

      Pour ce 4ème siecle, je n'aime pas trop parler de courants hérétiques (à l'exemple de l'arianisme), car le monde chrétien était avant tout en recherche, se basant sur un seul recueil de textes particulièrement symboliques, le Nouveau testament, lui même, une sélection d'un plus grand nombre de textes, dont les évangiles apocryphes.

      Certains historiens du christianisme substituent à saint Hilaire , saint Grégoire, qui est arrivé plus tard (540-604), mais dont les écrits sont plus prolifiques . Mais, en bons patriotes, rendons hommage à ce saint gaulois que fut Hilaire de Poitiers, dont la renommée toucha saint Martin, qui s'empressa de le rejoindre, aussitôt libéré de son temps d'armée .

        marcopolo Si on n'a pas suffisamment d'infos sur les 1ers chrétiens dans la Gaule des 2 premiers siècles, alors passons aux grandes migrations entre l,an 407 et le bapteme de Clovis le jour de Noel 496 . 90 années peu connues. > Clovis à bien plus influencé le 6ème, que le 5ème siecle.

        Nous avons déjà amplement couvert la plupart de ces sujets marcopolo.

        Les grandes invasions qui marquent le début du cinquième siècle, les Vandales qui franchissent le Rhin en 406 et qui se dispersent dans la Gaule, puis franchissent les Pyrénées, en Espagne, et par delà le détroit de Gibraltar pour se perdrent en Afrique. D'autres peuples barbares, bien sûr, suivront l'exemple des Vandales. Nous avons traité des trois peuples Wisigoths, Burgondes et les Francs et Clovis qui se sont installés en Gaule. Les deux christianismes en présence, Gallo-Romains et le christianisme des Germains, celui d'Arius. La conversion de Clovis et les résultats de sa conversion, l'Alliance entre Clovis et l'Eglise franque, et Clovis après sa conversion.

          candidus L'étude de la Gaule du 3ème siècle est très intéressante.

          Alors que le 2ème siècle était une période de prospérité due à la Pax Romana, le 3ème siècle sera une période de turbulences militaires, économiques et politiques, une période de chaos et d'instabilité économique dans tout l'Empire romain dont la Gaule est le joyau.

          Les Légions s'opposent entre elles plutôt que de défendre les frontières extérieures et les Alamans et les Francs en profitent pour conduire des incursions profondes dans les Gaules à partir de 254. Les Alamans dévastent la Bourgogne, l'Auvergne et les Alpes tandis que les Francs se répandent dans les autres régions de la Gaule et atteignent l'Espagne. En 268 puis en 273, les incursions barbares reprennent. L'Empire Gaulois rentre dans une phase de déclin. La periode entre 276 et 280 marque les Invasions Germaniques qui ravagent le plus gravement la Gaule. De nombreuses villes du Val de Loire sont dévastées dont la ville de Tours. Les dévastations sont telles que la prospérité et la qualité de vie du Haut-Empire sont désormais des souvenirs du passé et hors d'atteinte. La Gaule est donc désorganisée et dans les campagnes sévissent des bandes que l'on appelait les "Bagaudes" qui font encore plus de dégâts que les barbares. Et puis, les famines et les épidémies frappent la population qui régresse. La situation ne se rétablira qu'après l'arrivée de l'empereur Dioclétien à la fin des années 280 et dans les années 290.

            Gulliver Peut-être mais il faudrait prendre en compte les guerres de religion.

            N'ayez aucune inquiétude, nous traiterons de ce sujet en temps voulu.

            chevalier-du-temple Aussi bien Hilaire que Martin n'auraient-ils pas été animés par l'importance de lutter, par la foi chrétienne, contre ces invasions barbares ?

            Cela me semble plus essentiel que de présenter, beaucoup plus tard, la conversion de Clovis comme une avancée civilisationnelle germanique - ce qui est certainement un contre-sens historique.

              chevalier-du-temple
              Pourtant quand on regarde en parallèle l'épopée d'Aetius (395-454) et d'Attila (397-453) le moins qu,'on puisse dire, c'est que leur vie a été trépidante.
              L,un a passé sa jeunesse à la cour impériale romaine et l'autre dans les yourtes des chefs des huns , sauf que contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, du fait de la pratique courante de l,échange d'enfants de chefs comme otages, c'est Attila qui a passé sa jeunesse dans les palais romains et Aetius au milieu des cavaliers huns,

              Durant cette 1ère moitié du 5ème siècle, la grande Europe, celle qui va de l,Atlantique à la mer Caspienne est partagée entre 2 empires: l'empire romain au sud du Danube et à l'ouest du Rhin et l'empire des Huns au Nord et à l'est . Et ces 2 empires s'affrontent tout en pratiquant de longues périodes de trêves
              . Et les peuples germains sont soit les vassaux des Huns, soit les vassaux (ou plus souvent les associés fédérés) des romains . Or une fois la mort d'Attila en 453, l'empire des Huns s'ecroule et dans la foulée l'empire romain d'occident s'écroule également. Si bien que les germains, anciens vassaux deviennent les maîtres au nord, comme à l'ouest . Seul l'empire romain d'orient se maintiendra après 476 (année de destitution du dernier empereur romain d'occident, par le goth Odoacre).

                marcopolo Je voudrais évoquer ceux qu'on appelle les pères de l'Eglise, les grands théologiens chrétiens des 4ème et 5 ème siècle. > Côté occident latin ( par opposition à l'orient grec), ils sont 4 ou 5, dont le plus connu est saint Augustin d'Hippone (354-430).
                Mais il y a aussi saint Hilaire de Poitiers (315-367), saint Jérôme de Stridon (346-420) et saint Ambroise de Milan (339-397)

                Excellente initiative marcopolo !

                C'est l'époque d'une extraordinaire effervescence intellectuelle. Toute les classes de la société et même les empereurs se sont passionnés pour ou contre telle doctrine. Il s'en est suivi un approfondissement des vérités chrétiennes soit au cours des grands conciles qui ont défini les données de la foi, soit dans les écrits d ces illustres défenseurs de la vérité qu'on appelle les Pères de l'Eglise.

                Entre la période des persécutions et celle des invasions barbares, se place un temps de merveilleux essor pour la littérature chrétienne. C'est l'ère des combats intellectuels pour garder le dépôt sacré contre les erreurs qui surgissaient de toutes parts. Dans cette lutte pour la préservation de la foi, l'Eglise enseignante a été puissamment aidée par les Docteurs et les Pères de l'Eglise. Les Docteurs de l'Eglise étaient de saints et savants personnages qui ont exposé et défendu dans leurs écrits la doctrine traditionnelle. Les plus anciens portent le titre de Pères de l'Eglise. Nous en trouvons dans l'Eglise grecque aussi bien que dans l'Eglise latine, car toutes deux rivalisent d'éclat au service de la vérité.

                Je ne citerai que les quatre plus illustres Pères de l'Eglise grecque : Saint Anastase, Saint Basile le Grand, Saint Grégoire de Nazianze et Saint Jean Chrysostome. Quant aux Pères de l'Eglise latine, on peut citer Saint Ambroise, Saint Jérôme, le Grand Saint Augustin qui est le plus grand de tous.

                marcopolo Pour ce 4ème siecle, je n'aime pas trop parler de courants hérétiques (à l'exemple de l'arianisme), car le monde chrétien était avant tout en recherche, se basant sur un seul recueil de textes particulièrement symboliques, le Nouveau testament, lui même, une sélection d'un plus grand nombre de textes, dont les évangiles apocryphes.

                Et pourtant marcopolo, l'Arianisme, le Nestorianisme et le Monophysisme sont considérés comme des grandes hérésies. D'autre part, les apocryphes ne sont pas considérés comme authentiques car ce sont de faux textes.

                marcopolo Certains historiens du christianisme substituent à saint Hilaire , saint Grégoire, qui est arrivé plus tard (540-604), mais dont les écrits sont plus prolifiques .

                Ce que je peux vous dire à ce sujet, c'est que saint Hilaire qui était évêque de Poitiers, était appelé l'Athanase de l'Eglise d'Occident, et qu'il fut le plus rude adversaire de l'Arianisme en Gaule. Il faut lire son ouvrage sur la Trinité qui marque nettement les positions de la foi sur ce grand mystère. Quant à Grégoire le Grand (590-604) il est un des personnages les plus importants, non seulement de l'Histoire de l'Eglise, mais encore de l'histoire générale du monde civilisé. Il a été appelé au Gouvernement de l'Eglise à l'heure la plus douloureuse des grandes invasions, après les Huns et des Vandales, quand la férocité des lombards répandait la terreur dans toute l'Italie. Alors que de la civilisation romaine il ne restait que quelques îlots, ce pauvre moine devenu Pape, était considéré comme la suprême espérance de la chrétienté latine. Il fut moine bénédictin, préfet de Rome, ambassadeur à la cour de Constantinople, puis chef de l'Eglise universelle. Il nous apparaît comme le dernier représentant de la grandeur romaine et le fondateur de la Chrétienté du Moyen Age.

                  marcopolo Vous êtes au 5ème siècle et moi je m'attarde au 3ème et au 4ème.

                  Il n'y a trop de sauts temporels dans cette écriture de l'Antiquité gallo-romaine, propices à de malheureux anachronismes.

                    candidus
                    Nous étudions la fin de l'empire romain et la montée du christianisme durant cette période.
                    Ce fil avait démarré avec le bapteme de Clovis, donc nous rectifions cet oubli , car le christianisme s'est implanté chez nous, en Gaule ou en France, bien avant Clovis.
                    Sur le 3ème siècle, je n'ai pas grand chose à dire. .....mais je suis à l'écoute.