Gulliver c'est ce qu'on appelle balayer l'Histoire, mais votre balai est particulièrement large.. Je ne sais même pas qui est ce mr Becket ?

De la mort de Jésus jusqu'au baptême de Clovis, c'est aussi une période de guerres de religions, avec ses moments particulièrement violents.

Respectons la chronologie et restons dans cette transition entre l'empire romain et le Moyen Âge, avec ce fabuleux 4ème siecle pour la chrétienté.
Je voudrais évoquer ceux qu'on appelle les pères de l'Eglise, les grands théologiens chrétiens des 4ème et 5 ème siècle.
Côté occident latin ( par opposition à l'orient grec), ils sont 4 ou 5, dont le plus connu est saint Augustin d'Hippone (354-430).
Mais il y a aussi saint Hilaire de Poitiers (315-367), saint Jérôme de Stridon (346-420) et saint Ambroise de Milan (339-397)
Tous grands intellectuels, ils ont fixé la théologie chrétienne latine au cours de ce 4ème siècle en recherche d'un nouveau dogme religieux, le monothéisme chrétien qui succéda avec heurts et fracas aux différents cultes polythéistes de l'antiquité.

Pour ce 4ème siecle, je n'aime pas trop parler de courants hérétiques (à l'exemple de l'arianisme), car le monde chrétien était avant tout en recherche, se basant sur un seul recueil de textes particulièrement symboliques, le Nouveau testament, lui même, une sélection d'un plus grand nombre de textes, dont les évangiles apocryphes.

Certains historiens du christianisme substituent à saint Hilaire , saint Grégoire, qui est arrivé plus tard (540-604), mais dont les écrits sont plus prolifiques . Mais, en bons patriotes, rendons hommage à ce saint gaulois que fut Hilaire de Poitiers, dont la renommée toucha saint Martin, qui s'empressa de le rejoindre, aussitôt libéré de son temps d'armée .

    marcopolo Si on n'a pas suffisamment d'infos sur les 1ers chrétiens dans la Gaule des 2 premiers siècles, alors passons aux grandes migrations entre l,an 407 et le bapteme de Clovis le jour de Noel 496 . 90 années peu connues. > Clovis à bien plus influencé le 6ème, que le 5ème siecle.

    Nous avons déjà amplement couvert la plupart de ces sujets marcopolo.

    Les grandes invasions qui marquent le début du cinquième siècle, les Vandales qui franchissent le Rhin en 406 et qui se dispersent dans la Gaule, puis franchissent les Pyrénées, en Espagne, et par delà le détroit de Gibraltar pour se perdrent en Afrique. D'autres peuples barbares, bien sûr, suivront l'exemple des Vandales. Nous avons traité des trois peuples Wisigoths, Burgondes et les Francs et Clovis qui se sont installés en Gaule. Les deux christianismes en présence, Gallo-Romains et le christianisme des Germains, celui d'Arius. La conversion de Clovis et les résultats de sa conversion, l'Alliance entre Clovis et l'Eglise franque, et Clovis après sa conversion.

      candidus L'étude de la Gaule du 3ème siècle est très intéressante.

      Alors que le 2ème siècle était une période de prospérité due à la Pax Romana, le 3ème siècle sera une période de turbulences militaires, économiques et politiques, une période de chaos et d'instabilité économique dans tout l'Empire romain dont la Gaule est le joyau.

      Les Légions s'opposent entre elles plutôt que de défendre les frontières extérieures et les Alamans et les Francs en profitent pour conduire des incursions profondes dans les Gaules à partir de 254. Les Alamans dévastent la Bourgogne, l'Auvergne et les Alpes tandis que les Francs se répandent dans les autres régions de la Gaule et atteignent l'Espagne. En 268 puis en 273, les incursions barbares reprennent. L'Empire Gaulois rentre dans une phase de déclin. La periode entre 276 et 280 marque les Invasions Germaniques qui ravagent le plus gravement la Gaule. De nombreuses villes du Val de Loire sont dévastées dont la ville de Tours. Les dévastations sont telles que la prospérité et la qualité de vie du Haut-Empire sont désormais des souvenirs du passé et hors d'atteinte. La Gaule est donc désorganisée et dans les campagnes sévissent des bandes que l'on appelait les "Bagaudes" qui font encore plus de dégâts que les barbares. Et puis, les famines et les épidémies frappent la population qui régresse. La situation ne se rétablira qu'après l'arrivée de l'empereur Dioclétien à la fin des années 280 et dans les années 290.

        Gulliver Peut-être mais il faudrait prendre en compte les guerres de religion.

        N'ayez aucune inquiétude, nous traiterons de ce sujet en temps voulu.

        chevalier-du-temple Aussi bien Hilaire que Martin n'auraient-ils pas été animés par l'importance de lutter, par la foi chrétienne, contre ces invasions barbares ?

        Cela me semble plus essentiel que de présenter, beaucoup plus tard, la conversion de Clovis comme une avancée civilisationnelle germanique - ce qui est certainement un contre-sens historique.

          chevalier-du-temple
          Pourtant quand on regarde en parallèle l'épopée d'Aetius (395-454) et d'Attila (397-453) le moins qu,'on puisse dire, c'est que leur vie a été trépidante.
          L,un a passé sa jeunesse à la cour impériale romaine et l'autre dans les yourtes des chefs des huns , sauf que contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, du fait de la pratique courante de l,échange d'enfants de chefs comme otages, c'est Attila qui a passé sa jeunesse dans les palais romains et Aetius au milieu des cavaliers huns,

          Durant cette 1ère moitié du 5ème siècle, la grande Europe, celle qui va de l,Atlantique à la mer Caspienne est partagée entre 2 empires: l'empire romain au sud du Danube et à l'ouest du Rhin et l'empire des Huns au Nord et à l'est . Et ces 2 empires s'affrontent tout en pratiquant de longues périodes de trêves
          . Et les peuples germains sont soit les vassaux des Huns, soit les vassaux (ou plus souvent les associés fédérés) des romains . Or une fois la mort d'Attila en 453, l'empire des Huns s'ecroule et dans la foulée l'empire romain d'occident s'écroule également. Si bien que les germains, anciens vassaux deviennent les maîtres au nord, comme à l'ouest . Seul l'empire romain d'orient se maintiendra après 476 (année de destitution du dernier empereur romain d'occident, par le goth Odoacre).

            marcopolo Je voudrais évoquer ceux qu'on appelle les pères de l'Eglise, les grands théologiens chrétiens des 4ème et 5 ème siècle. > Côté occident latin ( par opposition à l'orient grec), ils sont 4 ou 5, dont le plus connu est saint Augustin d'Hippone (354-430).
            Mais il y a aussi saint Hilaire de Poitiers (315-367), saint Jérôme de Stridon (346-420) et saint Ambroise de Milan (339-397)

            Excellente initiative marcopolo !

            C'est l'époque d'une extraordinaire effervescence intellectuelle. Toute les classes de la société et même les empereurs se sont passionnés pour ou contre telle doctrine. Il s'en est suivi un approfondissement des vérités chrétiennes soit au cours des grands conciles qui ont défini les données de la foi, soit dans les écrits d ces illustres défenseurs de la vérité qu'on appelle les Pères de l'Eglise.

            Entre la période des persécutions et celle des invasions barbares, se place un temps de merveilleux essor pour la littérature chrétienne. C'est l'ère des combats intellectuels pour garder le dépôt sacré contre les erreurs qui surgissaient de toutes parts. Dans cette lutte pour la préservation de la foi, l'Eglise enseignante a été puissamment aidée par les Docteurs et les Pères de l'Eglise. Les Docteurs de l'Eglise étaient de saints et savants personnages qui ont exposé et défendu dans leurs écrits la doctrine traditionnelle. Les plus anciens portent le titre de Pères de l'Eglise. Nous en trouvons dans l'Eglise grecque aussi bien que dans l'Eglise latine, car toutes deux rivalisent d'éclat au service de la vérité.

            Je ne citerai que les quatre plus illustres Pères de l'Eglise grecque : Saint Anastase, Saint Basile le Grand, Saint Grégoire de Nazianze et Saint Jean Chrysostome. Quant aux Pères de l'Eglise latine, on peut citer Saint Ambroise, Saint Jérôme, le Grand Saint Augustin qui est le plus grand de tous.

            marcopolo Pour ce 4ème siecle, je n'aime pas trop parler de courants hérétiques (à l'exemple de l'arianisme), car le monde chrétien était avant tout en recherche, se basant sur un seul recueil de textes particulièrement symboliques, le Nouveau testament, lui même, une sélection d'un plus grand nombre de textes, dont les évangiles apocryphes.

            Et pourtant marcopolo, l'Arianisme, le Nestorianisme et le Monophysisme sont considérés comme des grandes hérésies. D'autre part, les apocryphes ne sont pas considérés comme authentiques car ce sont de faux textes.

            marcopolo Certains historiens du christianisme substituent à saint Hilaire , saint Grégoire, qui est arrivé plus tard (540-604), mais dont les écrits sont plus prolifiques .

            Ce que je peux vous dire à ce sujet, c'est que saint Hilaire qui était évêque de Poitiers, était appelé l'Athanase de l'Eglise d'Occident, et qu'il fut le plus rude adversaire de l'Arianisme en Gaule. Il faut lire son ouvrage sur la Trinité qui marque nettement les positions de la foi sur ce grand mystère. Quant à Grégoire le Grand (590-604) il est un des personnages les plus importants, non seulement de l'Histoire de l'Eglise, mais encore de l'histoire générale du monde civilisé. Il a été appelé au Gouvernement de l'Eglise à l'heure la plus douloureuse des grandes invasions, après les Huns et des Vandales, quand la férocité des lombards répandait la terreur dans toute l'Italie. Alors que de la civilisation romaine il ne restait que quelques îlots, ce pauvre moine devenu Pape, était considéré comme la suprême espérance de la chrétienté latine. Il fut moine bénédictin, préfet de Rome, ambassadeur à la cour de Constantinople, puis chef de l'Eglise universelle. Il nous apparaît comme le dernier représentant de la grandeur romaine et le fondateur de la Chrétienté du Moyen Age.

              marcopolo Vous êtes au 5ème siècle et moi je m'attarde au 3ème et au 4ème.

              Il n'y a trop de sauts temporels dans cette écriture de l'Antiquité gallo-romaine, propices à de malheureux anachronismes.

                candidus
                Nous étudions la fin de l'empire romain et la montée du christianisme durant cette période.
                Ce fil avait démarré avec le bapteme de Clovis, donc nous rectifions cet oubli , car le christianisme s'est implanté chez nous, en Gaule ou en France, bien avant Clovis.
                Sur le 3ème siècle, je n'ai pas grand chose à dire. .....mais je suis à l'écoute.

                  chevalier-du-temple
                  Je reconnais que nos discussions m'ont permis de découvrir ce fabuleux 4ème siècle.
                  C'est vraiment un siècle fantastique pour le christianisme . C'est à partir de Constantin 1er, que le christianisme construit ses fondations, sur des bases très solides. Avant nous n'avions que des défricheurs qui préparaient le terrain ......ils n'en étaient pas moins méritants, surtout avec les persécutions qu'ils ont connues.

                    candidus Aussi bien Hilaire que Martin n'auraient-ils pas été animés par l'importance de lutter, par la foi chrétienne, contre ces invasions barbares ?

                    Saint Hilaire fut un défenseur ardent de la foi chrétienne et un grand évêque théologien, qui participa a l'élaboration du dogme chrétien. Son rôle a été crucial dans la défense de la foi contre l'Arianisme. Il a aidé l'Eglise sur les questions ariennes en Gaule et en Italie.

                    Je sais aussi que Poitiers était aux 3ème et 4ème une ville de première importance et que la présence de Saint Hilaire n'y était certainement pas anecdotique ou due au simple hasard.
                    La grandeur de la ville est attestée par son amphithéâtre qui était l'un des plus considérables de la Gaule (30000 places ?).

                      marcopolo Attila fut le plus terrible des envahisseurs. Il est parti des bords de la mer Caspienne avec une armée d'un demi million d'hommes plus farouches les uns que les autres. Tous les peuples qui s'opposaient à son passage ont été écrasés sans pitié aucune. C'est en 451 qu'il a envahi les Gaules. Le général romain Aetius qui commandait une armée composée de romains, de Gallo-Romains, de Francs et de Germains, a fait face à Attila et sa formidable armée dans les plaines de la Gaule, une redoutable armée qui semait la terreur et la dévastation. La bataille aura lieue dans les plaines des Champs Catalauniques près de Troyes. L'affrontement titanesque sera sanglant et d'une férocité sans pareille. Après un jour de combats, au petit matin, les Huns d'Attila se replieront laissant sur le terrain des milliers d'hommes. La Gaule fut ainsi sauvée de la menace des Huns et de leurs forces redoutables.

                        chevalier-du-temple

                        Tu savais qu'Aetius et Attila étaient des amis d'enfance ?
                        L empire des Huns était beaucoup plus subtil que la caricature qu'en ont fait les chroniqueurs de l'époque médiévale

                          marcopolo Je ne sais pas pour sûr si Aetius était vraiment ami avec Attila mais ce que je sais, c'est qu'il était ami avec le neveu d'Attila. Aetius avait passé son adolescence chez les Huns comme otage donc Attila le connaissait bien. Certains historiens vont jusqu'à avancer que c'est la raison pour laquelle Aetius aurait épargné Attila à la bataille des Champs Catalauniques.