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af90 Lorsque les scientifiques considèrent que l'on peut ne peut induire une nature ou essence partagée par une collection d'êtres ou individus donnés, même s'ils partagent un certain nombre de propriétés communes et sont reproductibles entre eux, ils font de l'espèce un simple signe ou artifice logique, pas un terme qui correspond à une réalité, la fameuse nature ou essence, même si établi à partir de réalités.
Seulement, il faut bien leur accorder deux choses : 1- l'induction en l’occurrence est invérifiable, la question de l'être ne se prête pas à l'expérience ; 2- Même en admettant que la notion d'espèce soit embêtante, élément restant ou non d'un "fixisme" bien lointain aujourd'hui, peut-être est -il sage de s'en satisfaire, faute de mieux, en raison de l'imperfectibilité de la connaissance humaine, de ses limites
Les scientifiques utilisent sans réticences la notion d'espèce quand elle est pertinente.
Si je vois un animal contemporain, je saurai dire sans hésitation s'il appartient à l'espèce humaine ou non.
On peut donner des jeux de critères objectifs qui donneront les mêmes résultats.
Cela a même des applications trivialement pratiques, par exemple quelle est la différence entre un médecin et un vétérinaire ?
Beaucoup de travaux en sciences de la vie utilisent la notion d'espèce sans qu'il y ait à s'interroger à son sujet.
Dans certains cas elle n'est pas pertinente, mais les scientifiques ne renoncent pas pour autant à perfectionner la connaissance.
Retournons quelques dizaines de milliers d'années en arrière.Il y avait Neandertal et Sapiens qui ont pu être considérés comme deux espèces, comme deux sous espèces, ou ne pas leur donner de rang taxinomique précis, La découverte de Denisova est venue encore compliquer les chose.
Que peut on dire de Neandertal, Denisova et Sapiens ? Ce sont des taxons c'est à dire des ensembles d'individus définis par un certain nombre de caractères, comment les classer ?
Nous savons maintenant que la plupart de nos gènes viennent de Sapiens, mais qu'une partie, variable suivant la région du monde d'où nous sommes issus vient de Neandertal ou de Denisova.
Il y a eu des hybridations/métissage, mais peu pour considérer qu'ils'agissait de la même espèce et beaucoup pour considérer qu'il s'agissait d'espèces différentes.
La systématique classique basée sur les arbres où tout le patrimoine génétique d'une espèce est issu de l'espèce qui l'a précédée ne marche plus : le patrimoine génétique des sapiens d'aujourd'hui vient des taxons d'autrefois Sapiens, Denisova et Neandertal. Pour représenter cette réalité, on utilisera non plus des arbres mais des graphes représentant des populations et des flux de gène au cours du temps.
Notons que ce genre de phénomènes ne s'observe que si on observe l'évolution dans le détail, vue de loin les modèles arborescents restent pertinents.