La proportionnelle n'est utilisable que pour élire une assemblée, pas un chef d'état par exemple.
Il y a des décisions pour lesquelles constituer une majorité est nécessaire.
Avec un scrutin majoritaire, une majorité se forme souvent avant le scrutin par les alliances et au cours du scrutin selon le vote des électeurs.
Avec la proportionnelle, il faut que les élus forment une coalition après le scrutin, cela ne fait que différer la question et les citoyens n'ont plus de prise sur ce processus, d'autre part, de nombreux exemples montrent que cela peut être excessivement long.
On pourrait imaginer un système permettant de former le gouvernement à la majorité relative, gouvernement qui s'appuierait sur des majorités de circonstance, mais je ne vois pas d'exemple et je ne sais pas si cela marcherait très bien dans un pays comme la France qui n'a guère de culture du consensus.
La bêtise humaine réserve toujours des surprises, ainsi au Portugal, il y avait une coalition du centre gauche à l'extrême qui fonctionnait à la satisfaction de tous jusqu'à ce que récemment les gauchistes ne la fasse éclater par inadvertance, votant contre le budget pour "avertir" le gouvernement et le faisant ainsi tomber.
Je suis le premier à penser que le système actuel met trop de pouvoir entre les mains du président, mais je ne crois pas que la simple application de la proportionnelle soit à elle seule la solution.
Si on considère les régimes politiques comme des systèmes permettant de prendre des décisions concernant une collectivité, les régimes démocratiques en étant un cas particulier, il convient que les décisions puissent être prises en un temps raisonnable, il y a une tension entre le caractère démocratique et l'efficacité d'un régime.