Andy
inutile - T
Tu écris « La guerre réelle n’est pas entre Macron et Erdogan, elle est entre Israël et la Russie ».
Tu n’as manifestement rien compris au contenu de l’article dont tu donnes le lien. Il faut bien reconnaître que ce site est douteux, ne serait-ce qu’à cause des gens qui l’animent. Er qu’ils présentent régulièrement comme d’actualité des faits qui datent de dix ans. Mais si l’on s’arrêtait aux détails …
Tu n’as pas compris ce qui se passe en Israël depuis ces dernières décennies. Et surtout en ce moment. Poutine en Syrie, les américains un peu partout dans toute cette région, et Israël quotidiennement, font voler leurs chasseurs dans les cieux de la région. Région par ailleurs farcie de missiles contre ces mêmes avions.
Et si l’on considère la petite taille des pays concernés et la vitesse à laquelle circulent les chasseurs modernes, les collisions, problèmes en vol, et tirs sol-air, seraient nombreux dans les cieux orientaux, s’il n’y avait pas un minimum de coordination.
Or les avions israéliens interviennent chaque jour, ou chaque nuit, dans n’importe quel secteur de la région. Et les russes et les américains moins fréquemment, mais pas mal quand même. Il existe matériellement, par obligation, un véritable centre de régulation israélo-russe des avions de chasse, dirigé en commun par l’armée de l’Air russe et par l’Armée de l’Air Israélienne. Et les israéliens font le relais direct et en temps réel avec les américains.
Où vois-tu là une « guerre réelle entre Israël et la Russie » ?
En outre, tous les pays frappés quotidiennement par Israël, les forces iraniennes en Syrie par exemple, et les multiples installations que les iraniens tentent d’y construire, disposent de S 300 et S 400 d’origine russe, qui pourraient le plus souvent s’opposer aux avions israéliens. Mais ces systèmes doivent être mis en œuvre par des opérateurs russes, qui ne le font jamais. C’est ce que tu appelles une « guerre réelle » ?
Peut-être l’ignores-tu, mais tu ne serais pas le seul, que Poutine possède une appartement personnel à Jérusalem et deux fois par an va passer une semaine de vacances en Israël. Il ne s’agit pas d’un bien de l’État russe. C’est une résidence personnelle qui lui appartient depuis longtemps. Il ne veut nullement faire la guerre à Israël.
Tu écris ensuite : « Erdogan veut utiliser Israël et les Usa pour s’équiper lui et Aliyev, dépecer la Syrie et annexer l’Artsakh ».
Erdogan, la Turquie étant membre de l’OTAN, avait bien demandé aux américains de lui vendre des F 35, l’avant dernier bijou volant des américains. Qui dans un premier temps avaient accepté, avant que les turcs achètent des missiles S 300 et S 400 aux russes. Et les américains donnent aux grecs, ennemis jurés des turcs, les F 35 en question. Il y a longtemps, depuis le jour où il a traité avec les russes, qu’Erdogan sait qu’il ne peut plus compter sur les USA pour se fournir en arme. Il n’y a que toi qui semble-t-il l’ignore, malgré ton site identitaire soft.
Quant à Alyev, l’azéri n’a plus besoin de fournisseur d’armes. Il en a un bon. Depuis des années, Israël le fournit largement et il paye les armes en pétrole que l’Azerbaïdjan produit en quantité et dont Israël a besoin. Troc bénéficiant aux deux. C’est pourquoi la voix de l’Azerbaïdjan ne manque jamais à Israël dans les instances internationales.
Erdogan n’a aucune intention de « dépecer » la Syrie. Elle l’est déjà. Et en outre la situation géographique des belligérants en Syrie plait bien aux russes, qui ne le laisserait pas faire. Poutine a réalisé le rêve multiséculaire des Tsars qui voulaient une porte sur les mers chaudes. Il ne laissera plus personne y toucher. Mais Erdogan n’essaye même pas, en dehors des bordures du territoire occupé par les kurdes. Et il n’y intervient qu’en payant en douce des mercenaires qui sont en train de se faire dérouiller, et qu’il n’assiste plus, les américains les frappant systématiquement. Encore violemment ces derniers jours. En outre il commence à avoir assez de problèmes en Libye, et n’en a pas besoin de plus.
Tu écris encore : « Mais il veut aussi utiliser la Russie pour s’équiper et devenir partenaire économique ».
Les situations économiques actuelles de la Turquie et de la Livre Turque sont telles qu’Erdogan n’est plus en mesure d’obtenir quoi que soit d’aucun partenaire économique, même pas la Russie ou la Chine. Il perdra sa place aux prochaines élections, sauf à la garder par la force de sa police, mais cela ne tiendrait pas longtemps. La Turquie ne passera plus d’accords d’importance stratégique ou économique tant que le successeur d’Erdogan ne sera pas en mesure de les signer.