af90 Si l'on prend par exemple la notion d'espèce. Quelle est la conception de l'espèce des scientifiques ? Quelle est celle qui est sous-jacente lorsque nous développons toute la philosophie des droits de l'homme ? Si je suis scientifique, c'est-à-dire que je m'en remets à la définition des biologistes, ne dois-je pas conclure qu'elle a disons quelques siècles de retard ?
Je vous réponds ici, puisque cette question a y été abordée plus tôt.
Je chercherai à décrire le mieux possible les idées communes en sciences du vivant, ma façon de les exprimer ayant une couleur mathématique du fait de ma formation.
Je considèrerait des êtres vivants qu'on peut considérer comme des individus, et qui peuvent se reproduire par voie sexuée., ce qui peut être discutable pour des êtres se reproduisant par voie végétative par exemple, ou des bactéries, trop de généralité n'est pas souhaitable.
Je vais cette fois si partir du haut, quelle propriétés attend-t-on d'un classement en espèces ?
Un individu doit appartenir à une espèce et une seule, c'est à dire que tout individu appartient à une espèce, et deux espèces différentes n'ont pas d'individus commun.
D'un point de vue mathématique, l'ensemble des espèces constitue donc une partition de l'ensemble des individus.
Une partition se définit naturellement par une relation d'équivalence, pour les espèces vivantes, on utilise l'interfécondité, deux individus sont interféconds si ils peuvent avoir une descendance fertile commune.
La relation d'interfécondité doit être une relation d'équivalence : réflexive, tout individu est interfécond avec lui même ; symétrique, si a est interfécond avec b, b est interfécond avec a ; et transitive, si a est interfécond avec b et b avec c, alors a est interfécond avec c. Ainsi un individu est interfécond avec les membres de son espèce, et seulement avec ceux-là.
La notion d'espèces ainsi définie semble non-ambiguë, pourtant des problèmes peuvent se poser.
Je considèrerait le genre canis qui comprend notamment les loups, les coyotes les chacals, auxquels ont peut ajouter les chiens lesquels constituent sans aucun doute autant d'espèces pour le naturalistes.
Or ils sont interféconds entre eux, et constituent de ce point de vue une seule espèce du point de vue biologique.
En fait, ils peuvent se reproduire dans des zoos mais cela ne se produit quasiment pas dans la nature, il faudrait toujours préciser les sens des mots "pouvoir", "possible" etc quand on les utilise.
Malgré ses limites la notion d'espèces reste universellement utilisée.
Pour les êtres vivants se reproduisant de façon asexuée, on utilise la notion de clones, individus génétiquement identiques.
Il faudrait ensuite passer à la classification des espèces, ou des clones, ce qui se fait dans le cadre de la théorie de l'évolution. Ce sera pour une autre fois.