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Les rapports du GIEC ne sont pas faits pour être lus mais consultés : ce sont des documents de référence technique recensant l'état de l'art des connaissances, sujet après sujet (couche nuageuse, activité volcanique, albédo, activité solaire, ...).
Pour autant que je puisse en juger, les deux premiers livres (causes et conséquences), conçus par des physiciens, forment un travail sérieux malgré quelques absences. Le troisième livre, sur l'adaptation (solutions), conçu par des économistes, est bien plus problématique et me semble souvent poser les mauvaises questions (prix actuel, empreinte carbone actuelle, extrapolation à partir du présent et du passé à de futures conditions de marché nécessairement différentes).
Enfin l'idéologie s'immisce depuis plusieurs années déjà dans les laboratoires en charge du sujet : après avoir bousillé la sociologie, les faiseurs de bien commencent à pénétrer tout ce qui touche au climat dans les institutions de recherche. Ils sont encore minoritaires en physique, mais le resteront-ils ? Malheureusement cela se ressent ici ou là dans les rapports du GIEC et dans sa communication grand public (choix du mot "cataclysmique", recommandations en faveur de la sobriété, ce récent discours aberrant d'un responsable non-scientifique).
Vous ne pouvez pas abandonner les décisions aux experts. Pour commencer personne n'est expert sur ce sujet car celui-ci est trop vaste, à la croisée de la physique, du droit public, de la diplomatie, de l'économie. Ensuite car il y a des choix politiques à faire, qui nécessitent de laisser le public trancher, tant pour des raisons éthiques que pour gagner son adhésion, et aussi parce que le personnel politique est trop court-termiste, trop irresponsable, trop peu compétent.
Le seul moyen de faire est d'organiser de véritables consultations citoyennes, prenant les dizaines de journées nécessaires pour interroger suffisamment de vrais experts, pas des militants choisis par l'Elysée pour avaliser un projet pré-rédigé.