Samantha2
Balancer des noms (name dropping), c'est bien joli, mais il faudrait étayer.
Beria était une sorte de super-flic, particulièrement violent dans ses manières, mais fonctionnant dans des domaines qui n'intéressaient pas du tout Robespierre, à qui l'on a reproché - avec raison - d'être un théoricien et un raisonneur, pas le genre de type qui mettent la main dans le cambouis. Des gens comme Marat, Hébert ou Fouché ne pouvaient pas l'encadrer à cause de cela en particulier. Il dissertait pendant des heures comme un politicard à l'Assemblée sur les principes héternels des Droits de l'homme et tout ça, mais dans l'action, y avait plus personne. Il se voulait trop pur pour mettre vraiment les mains à la pâte. C'était trop vulgaire pour lui, cela puait à son petit nez de petit aristocrate défroqué et emperruqué.
Beria ne tenait aucun discours, il faisait le taf sans trop la ramener, ce que Staline n'aurait pas pu tolérer de toute façon.
Quant à Pol Pot, je le connais mal mais je ne vois rien dans cette intervention ni une précédente qui l'évoque déjà qui soit de nature à nous éclairer. Pourquoi Pol Pot plutôt que Hitler ou Mao, on l'ignore, c'est juste du name dropping, de l'idéologie, de l'enfume. Si vous avez des choses précises - et si possible vraies - à dire sur Pol Pot, faites-le et montrez quelque chose, un nom ne suffit pas.
Son côté doctrinaire autiste est un reproche légitime, mais ne l'a pas conduit qu'à des conneries. Par exemple, sur la question de l'esclavage. Il lit dans le texte que "tous les hommes sont égaux en droits". Et il prend cela à la lettre, ce con ! Incapable de comprendre les sous-entendus : en principe, nous sommes tous égaux, sauf bien sûr ceux que l'on esclavagise pour se faire un max de pognon. Les principes, toujours les principes ! Et il dit : on en conclut que l'esclavage ne peut pas exister dans la République. Les Girondins le traitent de malade : vous êtes fou, on fait comment pour exploiter nos plantations de cannes à sucre à Saint-Domingue ? Ces chiffres ne sont peut-être pas connus à l'époque, mais 50% du sucre mondial vient des Antilles (qu'on n'appelle pas comme cela à l'époque), ce sont des intérêts économiques colossaux, dans lesquels les Représentants venant de la face occidentale de la France (la "Gironde") ont souvent des intérêts. Pour eux donc : ok, tous les hommes sont égaux, mais touchez pas au grisbi ! Vous allez ruiner l'économie, etc. On sait ce qu'il a déclaré, droit dans ses bottes : "que périssent les colonies, plutôt qu'un principe".
Il a recueilli beaucoup plus de détestation pour cela que pour des massacres, ceux-ci cachant ceux-là.
Là-dessus, je demande juste que l'on considère que son idéologie, sa référence permanente et obsessionnelle, c'est la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Il ne cite jamais rien d'autre, y compris dans la période dure à partir de février 1794. Pour les échos contemporains de son histoire, ce n'est pas la dictature communiste - ceux-là, il leur a fait couper la tête, ça devrait vous plaire - mais le droitdelhommisme.