Législatives 2024 : les 10 points du «programme de gouvernement» des LR anti-Ciotti
INFO LE FIGARO - La profession de foi sera mise entre les mains des candidats investis par les élus opposés à «l’alliance» d’Éric Ciotti avec le RN.
Redresser la France, restaurer l'ordre et garantir la liberté. Les LR qui ont décidé d'exclure Éric Ciotti des Républicains, ont établi une liste de dix propositions dans un projet de profession de foi de deux pages dont Le Figaro dévoile l'existence vendredi.
Le document, présenté comme un « programme de gouvernement », s'ouvre par un état des lieux de la France en évoquant une situation de « crise majeure de déstabilisation et de désordre ». « Nous sommes à la croisée des chemins. Depuis 2017, M. Macron et ses gouvernements successifs ont plongé notre pays dans une situation d'impuissance », lit-on avant une liste d'alertes sur l'explosion de l'insécurité, les difficultés de la justice, l'immigration non maîtrisée, la fragilisation de la santé et de l'éducation, la dégradation des dépenses publiques, l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat… « Ne cédons pas pour autant au bruit et à la fureur des populistes et des extrêmes de tous bords qui jetteraient la France dans le chaos », prévient le texte qui dénonce également le « chaos de l'extrême droite » avec lequel les anti-Ciotti refusent « toute alliance ».
Réforme constitutionnelleCe document a été préparé dans l'urgence entre mardi et jeudi soir très tard. Emmanuelle Mignon, Aurélien Caron et Kevin Brooks, qui avaient démissionné de la direction des études autour d'Éric Ciotti en début de semaine, ont finalement rejoint les adversaires de la présidence contestée pour travailler sur ce programme. Le texte a été validé par Laurent Wauquiez mais aussi par les deux figures désignées à la gouvernance du mouvement, Annie Genevard et François Xavier-Bellamy. Il n'est pas surprenant de retrouver de nombreuses idées déjà portées par le président Ciotti.
Les 10 points du projet, qui sera remis entre les mains des candidats LR investis aux législatives, constituent une liste d'actions prioritaires, annoncées comme « concrètes et responsables pour redresser la France » : réindustrialiser pour la prospérité et le pouvoir d'achat (1), maîtriser l'immigration incontrôlée (2), mettre en place une vraie politique du logement (3), reprendre en main la politique pénale (4), soutenir l'assimilation et lutter contre l'islamisme (5), lutter contre la bureaucratie pour libérer les Français et soutenir nos agriculteurs et nos entreprises (6), promouvoir une écologie fondée sur le progrès et respectueuse de notre mode de vie rural (7), mettre de l'ordre dans nos comptes publics et corriger les dérives de notre modèle social (8), Favoriser les familles (9) et réformer en profondeur l'éducation et la santé (10).
Chaque proposition est un peu développée et sur les grands sujets régaliens, les adversaires LR de Ciotti précisent leurs objectifs. Par exemple, en matière économique, ils s'engagent à baisser les charges des entreprises, taxer les importations qui ne respectent pas les normes françaises, augmenter les salaires nets, baisser les cotisations sociales salariales et réduire le prix de l'électricité. En matière de politique migratoire, ils portent une nouvelle fois l'idée d'une réforme constitutionnelle pour réduire l'attractivité du modèle social français (réforme de l'aide médicale d'État, versement des aides sociales non contributives conditionné à des années de séjour régulier). Sur le terrain pénal, sont également prévus le rétablissement des peines planchers, la création des courtes peines, une révision « de fond en comble » de la justice des mineurs et des renforts contre la délinquance du quotidien (anciens militaires, policiers, inspecteurs des impôts). Enfin, contre l'islamisme le projet prévoit de supprimer tous les financements aux associations qui y seraient liées « de près ou de loin » et d'introduire une règle dans la Constitution selon laquelle « personne ne peut se prévaloir de sa religion ou de son origine pour ne pas respecter les lois de la République ».
Je me retrouve tout à fait dans ce programme. Dommage que ceux qui le portent n'arrivent pas à se faire entendre...