Bonsoir France2100, bonsoir à tous,
Désolé de répondre si tard mais j'ai du faire face à plusieurs urgences.
Il y a bel et bien des persistances sur plusieurs millénaires, tel que le modèle druide-moine-intellectuel et leur place dans la société.
Là j'ai du mal à vous suivre. Par culture, j'entends mode de vie et valeurs d'un peuple ou d'une communauté mais je ne parle pas d'une fonction sociale. Sinon les prêtres (ou leurs équivalents modernes de leaders politiques), médecins, soldats et dirigeants me semblent des fonctions nécessaires et invariantes dans toute communauté humaine depuis la préhistoire.
Quant aux langues, le basque demeure cet isolat linguistique après 2800 ans de colonisation celte.
Mais une langue ne fait pas une culture. Ni même un royaume ou empire, qui souvent changent de culture en fonction de leur développement économique. Prenez Rome: la culture est initialement souche, puis la citoyenneté est étendue vers un mode nucléaire absolu, propre aux grands commerçants, pour finir vers du nucléaire égalitaire via la religion catholique (laquelle promet le même accès égalitaire aux paradis qu'on soit maître ou esclave).
L'idée que la matrilinéarité serait propice à la préservation culturelle est intéressante, mais la Bretagne fournit un contre-exemple.
Là vous retournez la proposition. Il y a plusieurs manières de préserver une culture mais pour la Bretagne, il me semble qu'il s'agit plutôt de son éloignement des grands axes commerciaux, dont aucune rivière allant vers l'intérieur du continent. Et aucune richesse qui puisse intéresser un conquérant - sauf des guerres entre français et anglais pour une implantation continentale - avec un peuple très pauvre et une noblesse très pauvre au point que l'industrialisation y a été négligeable (car pas de marchés internes , pas de transports faciles, pas de ressources naturelles donc pas d'industries lourdes) . Cet isolement géographique explique aussi que la Bretagne se soit alphabétisée très tardivement et donc que la religion catholique y soit encore très forte.
Alors voici une alternative : dans une culture minoritaire, la matrilinéarité aide à conserver le fils au sein de la communauté
Pourquoi minoritaire ?
Cela me semble initialement tout le contraire: si l'appartenance à la race et à la religion sont transmis de mère en fille, c'est la femme qui reste dans la communauté puisqu'elle transmet cette identité.
D'où vient, l'isolement d'une culture matrilinéaire? Et bien du fait que toutes les autres cultures soient toutes patrilinéaires, dont les fils transmettent la race et l'identité.
Dès lors, tout mariage entre une femme d'une culture matrilinéaire et un homme d'une culture patrilinéaire est impossible.
Et dans une culture souche où l'appartenance à la race et à la religion dépend de la mère, aucun homme souhaitant rester dans cette culture n'épousera une femme n'étant pas issue de cette culture, puisque ses enfants n'y seront pas acceptés.
En synthèse et exemple sur des mariages juifs-arabes: si un arabe épouse une juive, ses enfants seront considérés juifs par les juifs et douteux par les arabes. Si un juif épouse une arabe, ses enfants ne seront pas juifs. Il y a donc une impossibilité pour les juifs de se marier avec des arabes. Ce n'était pas ainsi avant la guerre de Judée où une juive pouvait sortir par mariage de la communauté et rejoindre la culture de son mari car la judéité était alors transmise de père en fils.
Je n'ai pas l'impression que la plupart des Afro-arabes abandonnent leur ethos, au-delà de la pseudomorphose déjà discutée, et de l'inévitable transition accompagnant l'urbanisation et la modernisation.
Je ne crois pas que la problématique soit là. En culture comme en politique, je crois que la très grande majorité des personnes "votent" pour leur porte-feuille. L'intégration des immigrés à la classe moyenne était possible dans les années 60 à 90, avec une hausse du pouvoir d'achat et de la reconnaissance sociale. Mais qu'est devenue la classe moyenne en France depuis la fin de l'URSS ? Des gilets jaunes en total déclassement ? Y a-t-il désormais en France un avantage économique à s'intégrer à une classe moyenne en complète perdition ? Si l'avantage économique réside dans le fait de rester en communauté (avec plus de solidarité et des avantages via un réseau) alors il me semble logique qu'il y ait une dérive communautaire donc une non intégration dans les valeurs françaises.
Aussi je crois qu'une société ultralibérale produit du communautarisme et je crois que c'est ce que nous vivons désormais en France. Notre culture change, essentiellement par mimétisme d'une culture ultralibérale américaine.
Là me semble le véritable danger si nous voulons protéger l'identité française.
La loi SRU, prévoyant 20% de logements sociaux, si elle avait était appliquée au quartiers (et non aux villes) et appliquée avec fermeté, aurait pu permettre de lutter efficacement contre la communautarisme, en évitant des regroupements géographiques et en donnant des avantages économiques liés aux quartiers habités. Mais les riches qui ont exploité les immigrés afin de s'enrichir de souhaitent pas partager leur univers avec ces personnes et donc les relèguent indirectement dans des quartiers pauvres où la pauvreté s'accentue et où l'état de droit disparaît au profit de maffias communautaires.
Je n'en veux pas directement aux riches de vouloir vivre entre eux mais le problème est que ce faisant, ils forcent les pauvres à vivre entre eux et tout l'espace géographique s'organise en strates sociales, dont les plus basses strates sont des véritables enfers en terme de droits, d'éducation, de santé, de culture et d'avenirs pour les enfants.
Je m'étonne de ne pas voir des pillages de villes riches par des villes pauvres mais sans doute que l'individualisme nuit à ce type d'actions collectives... mais il me semble vrai que les effectifs des force de l'ordre sont positionnés en priorité pour défendre les quartiers et villes riches, qui au besoin, recrutent des milices privées: les polices municipales.
Je ne crois pas à votre théorie liant monnaie et monothéisme. Les échanges n'ont pas abouti à faire disparaître des dieux, au contraire, mais plutôt à homogénéiser et agrandir les panthéons, comme Neptune assimilé à Poséidon.
Ce n'est pas ma théorie mais j'en ai perdu la source.
Vous ne percevez pas le courant historique que nous a fait passer en Europe, Méditerranée et Moyen-orient de religions polythéistes (cas de l’Égypte, de la Grèce et de la Rome antique, du paganisme nordique) à des monothéismes ?
Pour ma part, j'aimerais savoir comment le monothéisme apparaît chez les juifs et dans quelles conditions économiques...
Comme il est bien tard, je dois vous laisser.
A vous lire et cordialement,
Chiron