Pour Macron, la différence entre une démocratie et un pays où règne l’anarchie, est simple à définir...
Un président new look fraîchement élu qui veut en imposer parce qu’il a une majorité absolue au parlement et qu’il a boycotté les corps intermédiaires tels que les syndicats, enverra ses chiens de garde donner la bastonnade à des manifestants qui, par une mobilisation spontanée née sur les réseaux sociaux, surprendra et déstabilisera un état de plus en plus affaibli par un président omnipotent. Celui-ci essaiera de légitimer ses tentatives de répression, par la doctrine de la légitime violence...
Les médias, évidemment, auront occulté, autant que faire ce peut, les images où les forces de l’ordre se seront défoulées dans la brutalité, aidées en cela par une armada de consultants enragés, prêts à donner leur bénédiction pour faire tirer sur la foule...
Des élites politico-médiatiques vexées de n’avoir rien vu venir et incapables de maîtriser l’événementiel parce qu’ils n’en auraient pas détecté l’origine, voire irritées de ne pas s’être alertées de cet opportunisme à caractère
social ?...
Instinct grégaire outragé et consanguinité parisianiste furent la caricature de ces bien pensants fielleux.
Sans compter la volonté affichée d’un ministre de l’intérieur prompt à laisser des perturbateurs infiltrés ou non dans les cortèges de manifestants, casser les magasins, brûler voitures et poubelles, agresser les flics etc...
Un élu sans personnalité, soi-disant garant de l’ordre public et prêt faire porter le chapeau du bordel antirépublicain à cette chienlit révolutionnaire en chasuble jaune, couleur de la peste brune, claironnait-il...
Voilà pour l’anarchie à laquelle Macron a finalement répondu avec une prodigalité hors norme...Des milliards octroyés
parce que le roi nu a tremblé devant sa propre arrogance et la réalité de la réponse populaire...En un mot, il a eu la peur de sa vie. D’être destitué, peut-être ?...
Ce même président revenu de ses premières prétentions mégalomaniaques et rompu désormais à la pédagogie mensongère de l’instrumentalisme politicard, est réélu en ayant, cette fois-ci, une majorité parlementaire relative.
L’humilité l’accompagnant en dépit de sa vraie nature, elle le contraint maintenant à tolérer les prérogatives des syndicats à organiser une expression populaire bon enfant, encadrée pour la protection des manifestants, par des forces de l'ordre à pied d’oeuvre afin d’être en mesure de contrer, en cette occurence redevenue républicaine, toute velléité de déstabilisation démocratique fomentée par les black blocs, en évitant une quelconque bavure...
Comme Macron aura appris de sa 1ère expérience d’autocrate raté, il accepte aujourd’hui la structure des collectivités autonomes telles que les organisations politico-sociales dont la CGT et la CFDT sont, entre autres, les représentantes, et d’être attentif à ce que toute manifestation citoyenne initiée par ces syndicats ne soit pas un prétexte à un grand barnum débouchant sur une guérilla urbaine généralisée...
Il déclare même aujourd'hui que c’est ça, la démocratie, renforcée par la constitution.....Seulement, pour le coup, il ne concèdera rien de ce qu’il estime essentiel à sa reforme des retraites.
Un baroud d’honneur en vue de sa sortie des radars en 2027 ?
Faudra-t-il que le mécontement populaire entre dans un rapport de force plus dommageable pour le pays, faute de n’être pas entendu par des gouvernants pourtant avertis du risque d’un glissement du mouvement social vers un blocage économique, sous la forme de grèves à l’intérieur des entreprises.
Et dans ce cas de figure, anarchie ou démocratie ?...