Nymo J'ai vécu un peu moins d'un an au sud Hongrie, à Pècs, ville universitaire.
A l'époque, rien n'était cher, verre vodka à 1 franc, tokay accessible, restaurant avec gibier sauce au vin rouge pour 3 francs (mais il fallait laisser 10% de la note, car différent des salaires en France)
il y a encore cinq/six ans la Hongrie était pas chère du tout. Le pays a conservé son forint, et comme en Pologne il y a un rejet populaire de l'euro.
Dans la région de Nyiregyhaza pour sûr tout est bon marché.
Les vins blancs du coins sont particuliers, très pâles mais pas acidulés pas doux, légers. A peine sec, les Tokay de table, à base de furmint. On roule dans la campagne, arrêt à la ferme et on achète au volume. Ils ont des grandes bouteilles en plastique genre bouteille de limonade premier prix ou bouteille d'eau, et remplissent au robinet par litres.
Là dessus les saucisses au paprika, similaires mais différentes du chorizo.
Les caves de Tokay à aszu sous la montagne de Tokay même (le village) c'est quelque chose, l'air humide saturé des moisissures laquelle recouvre les fûts où se développe le vin.
Le hongrois oui c'est très peu amical comme langue pour un indo-européen. Heureusement il y a un brin de slave et un brin d'allemand.
Ainsi le mot pour rue est slave: utca (outsa) c'est dérivé évidemment de "ulitsa" (oulitsa) mais le mot pour maison est allemand: ház dérivé évident de Haus.
Donc ayant vécu en Hongrie vous savez que l'histoire des hongrois/magyars remonte à une migration massive vers le 9è/10è s. depuis le sud de ce qui est actuellement la ... Ukraine, alors poussés au cul par des proto-turcs, les fameux Petchénègues que les Riourikides de Vladimir Ier avaient eu pour charge de combattre pour le compte de Rome (Byzance) en échange de droits commerciaux et bons rapports le long des fleuves et des routes de la soie que gérait Byzance.
Bon bref, les magyars quittèrent ces plaines constamment harcelées par les Pétchénègues, passèrent les Carpathes et s'installèrent dans la grande plaine de Pannonie.
La sédentarisation avec abandon du semi-nomadisme se fit après les guerres contre les Carolingiens et contre Byzance, et le vocabulaire adopta certains termes étrangers, tels celui des slaves pour rue et celui des allemands pour maison, l'habitat ancien étant la yourte.
Mais bon il faut rester très alerte pour répérer dans une phrase hongroise, et à l´écrit, des racines slaves ou allemandes éventuelles qui permettent d'accrocher un début de sens. Le mécanisme agglutinatif est très difficile, et les nuances entre voyelles longues et courtes une saloperie.
Le finlandais à côté c'est de la gnognotte.
Et justement, question finlandais, le hongrois est classé dans la catégorie finno-ougrienne ou finno-ouralique, mais il y a une branche mineure de linguistes et philologues hongrois qui insistent qu'en réalité il s'agit d'une langue hybride entre les langues turcs et les finno-ouraliennes.
Pour résumer: les migrations des hongrois depuis les régions des Ourals ont été très lentes, avec des installations séculaires en route, où les autres peuples étaient de langues turques, et donc il y a eu hybridation. Cette théorie tient la route dans le détail, mais est interdite par la doxa.
Pour sûr, les minorités sont vivaces: hongrois demi-slovaques, hongrois demi-roumains, mais tout ce monde vivant en harmonie, du coup les khônneries des "ukrainiens" cela passe mal.