france2100
1- Les sociétés que vous mentionnez, acceptent toutes le même modèle, ou disons la même idéologie, depuis bien plus longtemps que vous le dites, en plus avec la restriction précédemment mentionnée ; restriction qui s'explique justement par le fait qu'une liberté d'expression totale n'est pas une mesure de bon gouvernement. La question de l'effet de certaines paroles ou écrits n'est pas parasite : la sédition commence généralement dans les textes, les journaux, les écrits... avant de se traduire par des actes. Pour éviter toute dérive en matière de censure, le plus simple est de définir ce qui doit être protégé, pas de ne pas admettre la censure comme principe, et de censurer en pratique grâce à une clause admise.
Même dans le cadre de votre régime fondé sur la souveraineté populaire, qui admet donc comme idée droite de gouverner au nom du "peuple", le politique est obligé de songer à cela. Comment peut-il être possible de gouverner au nom de l'ensemble du peuple, ou à défaut de la très grande majorité, s'il n'existe presque aucun consensus ? Le gouvernement ne peut être alors qu'au nom d'une partie de la cité, contre une ou d'autres parties.
2- En réalité, derrière la liberté d'expression totale se cache la volonté pour l'individu de disposer d'un droit de tout dire, même aux dépens de sa cité, de sa communauté, des idées admises comme orthodoxes : il souhaite le droit de pouvoir la corrompre ou la détruire. Il faudrait ajouter les mœurs, mais cela ne concerne pas vraiment les sociétés occidentales, qui en principe acceptent une complète liberté morale, la fameuse "liberté des modernes", différente de "la liberté politique des anciens",elle aussi souvent aux dépens de la cité.
Pour ceux qui ne comprennent pas où je veux en venir, précisons : le fameux "virus" Mai 1968 souvent dénoncé est dans le logiciel droits de l'homme depuis le début : les nouveaux droits de l'homme, sont dans la continuité des plus anciens, des revendications au nom de l'individu, puis au diable la cité. Ce que je ne veux pas ? Une société anarchique, fracturée de deux mille façons ; ce que je ne n'ignore pas pour autant ? Que l'unité ne peut être réalisée qu'en un point précis, que cette problématique ne doit pas non plus sortir de son lit, au risque de la tyrannie : raison pour laquelle, nous y revenons, j'affirme qu'il faut définir ce qui doit être censuré, et pourquoi, et laisser le reste libre.