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La France se proclame fondée sur des valeurs, et considère le peuple comme contingent, donc c'est tout sauf un état-nation : une hiérocratie plutôt. Car si un état-nation est un état qui donne des bouts de papier à presque tous ses habitants, alors tous les états sont des états-nations.
La censure combat les valeurs qui étaient hégémoniques pour imposer des idées marginales : le peuple français ne veut pas devenir étranger en Afrique. Comme si les Huguenots étaient parvenus au pouvoir et avaient lancé les dragonnades contre le peuple - ce qui s'est passé dans certains pays et s'est fort mal terminé au XVIIè.
Vous vous méprenez encore sur mes idées : je ne défends pas la liberté d'expression comme principe, puisque je suis pour une dictature populaire.
Mais puisque nous vivons sous la férule d'un maître qui prétend me devoir la liberté d'expression au nom du sacré, alors je me campe devant lui et tous ses adulateurs pour leur dire : ben alors ? Ne voyez-vous pas les mensonges du maître ? Mais mon véritable désir est de renverser le souverain pour le remplacer par un autre plus proche de mes conceptions : la masse.
Le qui, plutôt que le quoi.
Vous affirmez que le libéralisme, dont les droits de l'homme sont l'archétype le plus notable, se fonderait sur un discours rousseauiste, or rien ne saurait être plus faux puisque Rousseau rejetait explicitement l'idée de souverain et de représentation. Il aurait assurément vilipendé cette idée de textes sacrés interprétés par des prêtres sacrés.
Le libéralisme est au contraire antérieur à Rousseau, et simplement né dans le contexte de l'absolutisme monarchique. De Montesquieu à Mirabeau, en passant par l'Habeas Corpus, il ne s'agit que de limiter le pouvoir royal pour protéger la classe supérieure. Et dans ses développements ultérieurs il ne s'agit encore que de protéger les différents corps de la polyarchie les uns des autres. C'est très pragmatique et bel et bien conçu dès l'origine en intaille contre le pouvoir.