Non1418 En enterrant nos déchets nucléaires, sous la Terre ou en mer,
c'est se cacher la tête sous le sable.
Avant de se lancer dans un sujet, toujours se renseigner avant.
Ici, vous parlez de déchets nucléaires.
On va le faire en deux temps: tout d'abord, les déchets.
Qu'est-ce que vous croyez que nous faisons des déchets en général? Vous les mettez dans votre poubelle et pif, paf, boum, magie, ils disparaissent?
Exemple: https://www.simer86.fr/gestion-des-dechets/que-deviennent-les-dechets
Près de la moitié des déchets collectés par le SIMER (sacs jaunes, verre et déchets collectés en déchèteries) est recyclée, l'autre partie (sacs noirs, benne tout-venant de déchèterie) est
enfouie
directement en centre d'enfouissement (sans tri préalable).
Pis dans la moitié recyclée, faudrait savoir quelle fraction est expédiée à l'étranger pour "recyclage" et finie dans des décharges à ciel ouvert d'Asie du Sud-Est...
Enfin, une partie des déchets est également incinérée pour produire de l'énergie (généralement).
Je dis cela pourquoi? Parce que les antinucléaires ânnonent le mantra que "on ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires": si, on sait quoi en faire, mais évidemment, comme n'importe quel déchet, il n'y a pas de formule magique permettant de les faire disparaitre dans le néant.
Maintenant, la partie nucléaire des déchets.
En France, il est fait actuellement exactement la même chose qu'avec les autres déchets: une partie est revalorisée et recyclée (pour produire à nouveau du combustible), l'autre partie est gérée en fonction de nature.
L'immense majorité des déchets (>90%) de faible/moyenne activité et de courte durée de vie sont stockées en surface: dans l'immense majorité, d'ici 100 ans au plus, leur radioactivité aura atteint la normale.
C'est l'avantage de la radioactivité: il suffit d'attendre pour que cela disparaisse.
Pour les déchets de moyenne/haute activité à longue durée de vie: on les conditionne proprement (vitrification, etc) et on les enfouit à un demi-kilomètre de profondeur dans des sites dont les propriétés géologiques ont été étudiées pour confirmer leur stabilité sur des millions d'années.
L'ensemble étant supervisé par une agence dédiée (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), sous la surveillance de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).
Contrairement aux braiements des antinucléaires, on sait donc parfaitement quoi en faire.
Le pire, c'est alors que les déchets sont déjà là, les antinucléaires s'opposent à tout ce que j'ai décrit au-dessus, sans avoir la moindre idée de proposition d'alternative.
Ils geignent qu'enterrer les déchets nucléaires, c'est les léguer aux générations futures, mais ils ne font que vaguement suggérer de les stocker... en surface! Où les précautions à prendre sont infiniment plus grandes.
Parce qu'une fois les déchets enterrés, la seule précaution à prendre et... de ne pas creuser là où ils sont enterrés. Et même, si cela arrivait (*), cela impacterait localement ceux qui creusent... et c'est tout.
Enfin, les antinucléaires braient au sujet de la durée de vie de ces déchets, alors même qu'un paquet de déchets chimiques ont une durée de vie littéralement infinie. Le mercure, c'est du mercure, et rien ne changera sa nature, ni sa toxicité, même pas des millions d'années.
Et ces déchets sont... enfouis! Eux aussi! En France, cela s'appelle StoCamine, et en Allemagne, cela s'appelle par exemple la décharge souterraine d'Herfa-Neurode. Des sites bien moins étudiés, préparés et supervisés que ceux pour les déchets nucléaires, alors même que ces déchets chimiques sont éternels.
(*) Pis on se demande pourquoi des types dans 10.000 ans iraient faire un trou d'un demi-kilomètre de profondeur précisément là: a priori, s'ils ont la technologie pour creuser à cette profondeur, ils ont la technologie pour détecter la radioactivité.