Effectivement l'immunité croisée des années précédentes (Infection ou vaccin) pour la grippe permet de limiter la propagation de l'épidémie mais aussi de surcroit les formes graves, après tout dépend de la souche circulante dominante, de ses mutations par rapports aux années précédentes... Pour la grippe il est difficile de savoir laquelle des 4 principales souches va circuler de manière prédominante et surtout parmi les 4 souches, ce sont des virus qui mutent intrinsèquement plus rapidement que les coronavirus.
Donc même le vaccin tétravalent peut être pris en défaut car le H3N2 de la saison précédente dans l'hémisphère sud n'est pas le même que celui qui va circuler dans l'hémisphère nord.
Si on prend cette souche, on sait qu'elle est redoutable pour les patients les plus âgés et qu'il y a une forte surmortalité quand elle circule de façon prédominante. Sur les années précédentes, elle a fait sur un hiver des surmortalités de 15 000 à 20 000 morts.
Le problème de la grippe c'est les virus pandémiques issus des recombinaisons (ayant lieu dans le monde animal) donnant des virus nouveaux où la population est naïve. Là c'est un problème...
Pour les vaccins anti-COVID je ne suis pas inquiet, certes il y a des variants mais globalement on a un seul virus et surtout ça mute moins vite que les virus grippaux, je pense qu'on a plus le temps. Et de ce qu'on a vu jusqu'à présent, l'immunité naturelle semble durer au moins 1 an de manière tout à fait convenable. Donc pas de panique, vu la capacité de production de vaccins que l'on va avoir rapidement, ça ne sera pas un souci de les produire pour s'adapter.
Je pense pas qu'on aura besoin de se vacciner tous les 6 mois, on devrait être sur un rythme au moins annuel voir peut être un rythme moins élevé, ça dépendra de la durée de la protection vaccinale qui reste pour l'instant moins certaine que celle de l'infection naturelle étant donné que l'on a moins de recul sur le niveau de protection immunitaire et de l'impact des variants. Mais au vu de l'efficacité des vaccins actuellement, on peut être optimiste mais tout en étant prudent, il faut rester aux faits et observer. On peut imaginer si la théorie se réalise une protection assez solide pour une grande majorité de la population pour une durée convenable et juste une vaccination annuelle pour les plus âgés compte tenu de l'immunodépression lié à l'âge se faisant surtout sur le versant de l'immunité cellulaire ce qui est un souci pour les infections virales. De plus comme le disait Bruno Lina (virologue à Lyon), les formes graves dépendent surtout de l'immunité cellulaire et celle-ci semble durer assez longtemps chez les personnes jeunes et d'âge médian.
Je suis assez optimiste sur une maitrise de ce virus grâce heureusement à une vaccination efficace.