Le mariage en général est une institution religieuse, qui dégénère en simple institution civile. Dire que le mariage n'est que civil à Rome, c'est vrai du temps de César, qui complote avec le type qui le fait cocu, à une époque de dissolution des moeurs : ils se mariaient et trafiquaient, comme on peut dire de Sodome et Gomorrhe. Si l'on en revient à la Rome la plus antique, la parenté est établie par le culte domestique. Toutes les lois sont fonction du culte domestique : mariage, propriété, succession...
Il suffit de considérer le mariage aujourd'hui : libre-association de deux individus, car la famille n'est plus que nucléaire, qui prend fin dès lors que l'un des deux le souhaite, aux dépens des enfants, de la propriété acquise... Nous observons une foule d'individus qui détruisent en quelques mois ce qu'ils ont mis des années à bâtir, qui imposent à leurs enfants de devenir nomades avec baluchon x-box.
Pire, une ou deux générations plus tard, toute la parenté s'en trouve affectée. A la première génération, il y avait le beau - père, ou la belle-mère, et les demi-frères ou soeurs. Désormais, il y a des enfants qui ont quatre grands-pères : deux véritables, et les compagnons de... Je vous laisse imaginer l'état des familles. L'individu qui certes par le passé avait des devoirs envers sa famille, plus exigeants d'ailleurs qu'envers sa patrie ou société, disposait aussi d'une protection avec cette dernière.
Aujourd'hui, grâce aux libéraux, grands individualistes, nous n'avons plus que l'Etat face à une masse d'individus indifférenciés ; et le choix entre l'anarchie des libéraux, et la tyrannie : car s'il ne subsiste que l'Etat, toute exigence qui vise à conserver la société ne peut que passer par-lui. Voilà comment on navigue dans une zone confuse entre les deux : l'anarchie en matière de moeurs car l'Etat se fait dérégulateur et garant de ces libertés ; la tyrannie dans tout le reste, en matière fiscale pour commencer.