«Le mal français, c’est d’abord la haine de soi dont presque tout dépend»
Une première perversion des maastrichtiens ennemis de la France est qu’ils sont parvenus à associer le mot souverainisme à une insulte, ce qui veut dire qu’ils font de son contraire une vertu. Or le contraire de souverainisme c’est vassalité, soumission, dépendance, assujettissement, tutelle! Je ne crois pas pour ma part que la servitude soit une vertu…
Une deuxième perversion est qu’ils sont également parvenus à faire croire que le souverainisme c’était la nation, donc le nationalisme, donc la guerre! Rappelons que les deux guerres mondiales ont moins concerné les nations que les empires! Car c’est l’impérialisme qui est la guerre. Or, cet impérialisme c’est celui de l’Europe de Maastricht et non de la France. Un entretien entre BHL et Philippe de Villiers récemment paru dans vos colonnes a permis à BHL de revendiquer pour l’Europe la nécessité d’imposer «un pôle “impérial” alternatif» - les guillemets sont de lui…
Une troisième perversion consiste à faire croire que l’Europe c’est l’Europe libérale et que, si l’on est contre l’Europe libérale parce qu’elle est libérale, c’est qu’on est contre l’Europe tout court, donc, je me répète, car ils se répètent: c’est qu’on est pour les nations, donc pour le nationalisme, donc pour la guerre! Mais l’Europe n’existe pas en soi: Charlemagne, Napoléon, Hitler et Jean Monnet l’ont également voulue!
Le souverainisme s’appuie sur la conception gaullienne de l’Europe qui défend une Europe des nations. Personne ne peut croire, sauf mauvaise foi polémique, que le souverainisme ce soit le repli autiste sur son carré de luzerne national…
https://www.lefigaro.fr/vox/societe/michel-onfray-le-mal-francais-c-est-d-abord-la-haine-de-soi-dont-presque-tout-depend-20200730