candidus
Oui, ça, c'est absolument sûr. Il y a incontestablement du "gender trouble", comme dit Miss Butler (la Papesse du wokisme) dans les 20 premières pages de Sodome et Gomorrhe, quand il présente les homos comme des hommes/femmes, une race bizarre descendue d'on ne sait quel Ciel, ou remontée d'on ne sait quels abimes, etc. Il faudrait que je vérifie, mais je crois bien qu'il parle de "race", à ce sujet.
Dans le passage que j'ai déjà évoqué je crois, la scène entre Jupien et Charlus, il gonzessifie les homosexuels, c'est patent et indiscutable. Avec son talent pour analyser, disséquer à fond ses personnages, il déshabille Monsieur le Baron de Charlus, qui se croit quelque chose parce que soi disant il descendrait de Saint Louis en ligne directe, il le met à poil et il y trouve une gonzesse.
En ce qui concerne la jalousie du Narrateur au sujet de sa meuf Albertine on constate qu'il n'a pas peur des mecs, il la soupçonne toujours de se tirlipoter le panpan avec ses copines, particulièrement Andrée (qui a un nom de mec, déjà, comme Gilberte, comme Albertine, des prénoms quand même zarbi), qu'il craint énormément. Il voit des lesbiennes partout, et Proust ne lui donne pas tort.
Je l'ai déjà indiqué je crois, mais il faut dire qu'au plan biographique, Proust n'est pas un vrai homo, il ne consomme jamais. Quand un garçon lui plaisait (il est vrai que c'était presque toujours des garçons), il lui demandait une photo de lui. Je vous laisse imaginer ce qu'il pouvait faire de cette photo, mais cela semble plus relever de l'auto-sexualité que de l'homosexualité proprement dite.