marcopolo
Pardon mais les amoureux authentiques empêchés par les parents, la société, ou une puissance divine, ce n'est pas du Molière, c'est la littérature.
Il y a juste des cas où ils finissent par se suicider (ou être tués) et les cas où ils se marient à la fin. Ce qui distingue la tragédie de la comédie. C'est la même chose (= l'amour) sauf qu'à la fin, dans un cas ils crèvent (tragédie) et dans l'autre ils se marient dans la joie et la bonne humeur (comédie).
C'est pas la faute à Molière ! Shakespeare, avec Roméo et Juliette, ou les tragédiens grecs (Euripide, Sophocle) bossent dans la même manufacture.
Si donc il y a quelque chose de "woke" dans ce topos littéraire, vous êtes en train de dire que la littérature est intrinsèquement woke.
Si vous voulez mon avis, votre propos est surtout intéressant comme un indice, un signe du mésusage du terme "woke", invoqué à tout bout de champ chez les démarcheurs de l'extrême-droite. Ceci leur confère un droit de ne pas penser, ils disent juste "woke" et forts de ce terme seul, ils entendent écraser toute opposition. Chez Pascal Praud, quand on a dit "woke", on a tout dit : les yeux se révulsent et l'hystérie collective se déclenche.
Pour le cas précis de Molière, votre propos est inepte.
Si nous faisons une rapide revue de ses héroïnes, je trouve très peu de lesbiennes déclarées. Et il faut chercher loin dans la surinterprétation pour trouver des femmes qui ont un doute sur leur sexe. Il y a par ailleurs des coincées (pas tellement, Molière s'en prend plus aux hommes, sur ce plan-là), mais il y a aussi des chaudes.
Et par dessus tout le fait qu'elles veulent toutes se faire épouser, tain ! Elles n'ont pas les mêmes situations ni les mêmes moyens, ni les mêmes méthodes, peut-être pas toujours les mêmes demandes, etc., mais il s'agit quand même bien de se faire épouser, ou j'ai pas compris ?
Ben vouloir être mariée, voyez-vous, ce n'est pas woke.
Ce n'est pas ça, "woke".