Af90, tu écris plus haut :
- « la plupart des juifs ne sont certainement plus sémites, ou très peu. Compris ? ».
Non, pas compris. Cela ne veut rien dire. Si selon la version biblique les sémites pour Moïse sont les enfants de Sem, Cham et Japhet, le qualificatif « sémite » signifie issu d’un type anthropologique commun, de groupes ethniques tous issus à l’origine et en gros de Mésopotamie. Puis qui se sont différenciés en s’étendant vers l’Asie du Sud Est et vers le Croissant Fertile. Et le point commun et qu’ils parlaient une langue presque commune, qui s’est partagée en arabe, syriaque et hébreu. Avec de grosses nuances.
Mais dans ce groupe des peuples sémites, l’on en compte d’autres, outre les hébreux et les arabes. Il y a les phéniciens, les syriens, les carthaginois et d’autres peuples souvent mêlés aux méditerranéens anciens. L’on trouve même des traces d’ADN sémitiques anciens dans certaines îles et groupes grecs. Les grecs viendraient-ils eux aussi de Babylonie et seraient-ils sémites ? Ou juste « un peu » sémites ?
Et l’on peut en trouver encore ailleurs. Ce sont des hébreux qui n’ont pas suivi l’exil à Babylone, qui sont allés s’installer au Maroc et y ont judaïsé une partie des berbères marocains. Juifs qui se sont ensuite eux-mêmes, au fil de siècles, berbérisés, au contact des autochtones.
Mais ce sont 20 de ces berbères judaïsés, pas un de plus, et dont les chroniques ont conservé les noms, qui ont traversé le détroit de Gibraltar et sont allés prendre par surprise le château fort espagnol le plus proche de leur point d’arrivée. Comme en France au Moyen-âge, les châteaux forts étaient la plupart du temps quasiment vides, et tenus seulement par des garnisons presque symboliques. Le plus souvent au mieux une douzaine d’hommes d’armes. Le seigneur qui venait résider ponctuellement dans l’un de ses châteaux, y transportait ses meubles et sa cour pour le temps du séjour.
Ces 20 guerriers ont transmis la nouvelle au pays, et ont aussitôt été suivis par quelques centaines d’autres. Ils ont continué la conquête en allant de château en château, en les prenant au fur et à mesure, et ils ont conquis une bonne partie de l’Espagne.
Mais le coup des sémites arrive. Les 20 guerriers du premier débarquement, berbères judaïsés, qui au fur et à mesure se partageaient les nouveaux arrivants, sont devenus logiquement les chefs des armées musulmanes qui ont pris l’Espagne. Et comme le voulait les coutumes et les précautions quant aux retours de flammes, ils ont tous pris femme parmi les filles des familles des anciens seigneurs des lieux. Et c’est leur descendance qui était en place lors de la Reconquête. Et qui pour l’essentiel sont demeurés les seigneurs régnants Ce qui fait que chaque famille de la grande noblesse espagnole a un peu de sang judéo-berbère dans les veines. Un peu de sang berbère et un peu de sang juif. Les ADN en témoignent.
De la même manière que la majorité des peuples de la planète se sont constitués en agrégeant et absorbant soit des envahisseurs, soit des migrants « pacifiques ».
De ce fait, la noblesse espagnole est-elle sémite, ou juste un peu sémite ? L’ascendance sémite est-elle soluble dans le Chorizo et la Paella ?