La situation n'est pas du tout la même en France en 2024 que la situation de l'Allemagne en 1932-1933, et dans la République de Weimar le président Hindenburg, élu pour 7 ans au suffrage universel, en était à son second septennat en 1933. Il avait 86 ans et n'avait qu'un rôle de representation et de désignation du chancelier.
Macron, qui n'a qu'une majorité relative semble avoir dissous l'Assemblée Nationale avec l'arrière-pensée que, soit le RN, soit l'union de la gauche (soit éventuellement les macronistes mais c'est peu probable) aient une majorité absolue, avec l'idée que si c'est soit la gauche NFP soit le RN un gouvernement de cohabitation les userait et qu'ainsi en 2027 il pourrait envisager de fairé réélire un candidat macroniste (Edouard Philippe ???) en position favorable.
Malheureusement les premiers sondages (même si c'est encore très incertain) montrent qu'une réelle possibilité est que ni la gauche, ni le centre, ni le RN n'aient la majorité. Dans ces conditions, ni la gauche, qui ne part pas favorite et est par ailleurs très divisée.
Donc, ni la gauche NFP, ni le RN ne vont accepter de faire le sale boulot et/ou de prendre des coups en étant minoritaires à l'Assemblée Nationale pour tirer les marrons du feu à un macroniste.
Il est donc très logique que Bardella refuse le cadeau empoisonné qu'est un poste de premier ministre minoritaire, ce n'est pas une politique de la chaise vide ou un chantage (un chantage suppserait que Macron est dans la position de donner des avantages à Bardella). A gauche ce sera encore pire ; vu l'état d'éclatement où elle est, le NFP n'étant qu'une union de façade, cette fois c'est Macron qui refusera de nommer un PM de gauche ultra-minoritaire.
Bref on ne sait pas trop comment tout ça va se résoudre. Macron peut nommer un gouvernement de techniciens ou d'union avec la neutralité du RN et avec l'appoint de LR et/ou de PS et EELV mais s'il est minoritaire ça semble mal se présenter