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a) Puissance et domination sont deux choses différentes. Désirer la capacité de changer la réalité et s'affranchir des limites physiques est une volonté de puissance.
Dites-nous donc votre définition de la "volonté de puissance". Qu'espèrent-ils dominer exactement ? La "Nature" ? Se mettent-ils à l'étude de la médecine dans l'espoir un peu fou de pouvoir s'opérer eux-mêmes, se changer à leur guise ?
Quant à la souffrance, désirer un autre corps n'est pas une souffrance, à moins d'étendre la définition à toute frustration. La frustration nous ramène à la volonté de puissance.
Non, par souffrance, j'entends : « douleur ». Est-ce une douleur pour eux d'être de leur sexe ? Oui, au point chez certains de vouloir passer sur le billard pour être plus conformes à leur désir. Ce me semble quand un même un bon moyen d'établir à quel point il devient une obsession.
b) L'accroissement de la puissance de chacun est en général considéré comme un progrès, bien que le terme soit arbitraire et peu conséquent à mes yeux.
Non. Précisons. Par progrès, je veux dire que pour se livrer à l'opération, il faut déjà espérer que sa situation après opération sera meilleure que celle avant opération.
L'espoir peut-il être déçu ? Pour paraître, comme je l'ai déjà plus ou moins dit, il faut que les autres hommes acceptent de participer à votre petit jeu. Paraître implique de vivre dans le regard de l'autre. Si l'illusion ne prend pas, alors qu'elle a coûté beaucoup d'efforts, de douleurs, d'argent… vient sans doute le moment où l'opération est remise en cause : n'ai-je pas fait tout cela pour rien ? Le remède tant espéré en était-il vraiment un ?
Plus important à mes yeux : si des actes commis sont irréversibles et aux conséquences graves, alors nous avons le devoir de nous assurer de la bonne santé mentale et de la bonne information des personnes engagées. La loi regorge d'ailleurs de telles considérations sur d'autres sujets.
Cela ressemble surtout à un moyen de cacher la considération psychiatrique précédente sous de la morale. Sont-ils « malades » ou non ? Personnellement, je n'ai pas le savoir pour en juger ; en conséquence, je ne peux pas plus valider ou m'opposer au jugement de celui qui peut.