Proposition de loi :

EXPOSÉ DES MOTIFS

MESDAMES, MESSIEURS,

Le 24 juin 2022, la Cour suprême des États-Unis a annulé une décision
du 22 janvier 1973 reconnaissant le droit à l’avortement au niveau de
l’ensemble des États. En conséquence, un État pourra dès aujourd’hui
interdire les interruptions volontaires de grossesse. Treize États des
États-Unis s’étaient dotés, ces dernières années, de lois rédigées pour entrer
en vigueur automatiquement en cas de changement de la jurisprudence de la
Cour suprême. Dans les heures qui ont suivi la publication de la décision,
pas moins de sept États les ont instaurées.
Avant même cette décision, seules 38 % des femmes âgées de 13 ans à
44 ans vivaient dans un État leur permettant d’avorter.
Ce retour en arrière insupportable nous force à rappeler le caractère
indispensable et inviolable du droit à l’avortement dans notre pays et dans le
monde.
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près d’un
avortement sur deux était à risque entre 2010 et 2014 et un tiers était pratiqué
dans des conditions dangereuses ou très risquées pour la vie des femmes.
Une femme meurt par ailleurs toutes les neuf minutes d’un avortement non
sécurisé dans le monde.
D’après le rapport Mon corps m’appartient du Fonds des Nations unies
pour la population (FNUAP), qui a mesuré l’indice d’autonomie corporelle
des femmes âgées de 15 à 49 ans provenant de 57 pays d’Asie, d’Afrique et
d’Amérique latine, près d’une femme sur deux ne dispose pas librement de
son corps.
Cette proposition de loi constitutionnelle propose par conséquent
d’inscrire dans la Constitution l’impossibilité de priver une personne du droit
à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle s’inscrit dans la lignée
des avancées qui n’ont eu de cesse de se succéder dans notre pays et permet
de consacrer définitivement l’IVG, afin que nul ne puisse en être privé.
Le 26 novembre 1974, Simone Veil défendait à l’Assemblée nationale
la loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse. Pour la première fois,
une IVG n’est alors plus interdite et criminalisée.
Depuis, la France n’a eu de cesse de renforcer son accès. L’IVG est
remboursée à partir de 1983. Les mineures peuvent y avoir accès sans
– 4 –
autorisation parentale depuis 2001. De nouveaux remboursements ont été
prévus depuis le 1er avril 2016. Le délit d’entrave à l’IVG a été renforcé par
la loi du 1er décembre 2016.
Mais nous savons combien ces droits sont fragiles : des associations et
courants politiques s’attaquent en permanence à déconstruire ce droit
essentiel comme en témoigne la décision rendue le 24 juin 2022 par la Cour
suprême des États-Unis.
Le groupe Renaissance avait tenu à renforcer le droit à l’avortement, par
une loi du 2 mars 2022, en allongeant le délai légal de l’IVG de douze à
quatorze semaines, en augmentant le nombre de professionnels susceptibles
de pratiquer l’IVG et en garantissant aux femmes le libre choix de leur
méthode d’avortement.
Par la présente proposition de loi, nous proposons d’inscrire le droit à
l’avortement dans la Constitution afin de s’assurer que, jamais, une personne
ne pourra être empêchée d’y avoir recours dans notre pays.

Je propose que chacun donne son avis sur cette proposition de loi sur ce fil.

    Fusion de 1 message de Proposition de loi : Garantir le droit à l’interruption de grossesse.

    Maitreya Deux arguments majeurs des pro-ivg dans votre message :

    -droit de disposer de son corps, à mettre en relation avec l'usage de stupéfiants pendant une grossesse, l'on constate le droit opposable du corps de l'enfant à venir.
    -danger des ivg clandestines, à mettre en relation avec d'autres méfaits : il est bien criminel de fournir capotes et tasers aux violeurs pour leur éviter de se blesser et s'infecter. Il est criminel de fournir matériels à un junkie pour l'enchaîner davantage dans sa dépendance.

    Ces excuses ne sont que de mauvais arguments de médiocres.
    "Notre société souhaite-t-elle affranchir ses individus de la responsabilité de leurs jouissances ?"
    Voilà la question qui se pose.

    [supprimé]

    Selon le parquet, la jeune femme aurait caché sa grossesse à sa famille et aurait tué le bébé – né pratiquement à terme –, avec un couteau, avant de « l’abandonner dans la cour de la maison ».

    🤮

      6 jours plus tard

      Aux Etats-Unis, les électeurs du Kansas protègent le droit à l’avortement

      Les habitants de cet Etat conservateur du Midwest ont rejeté, mardi, par référendum une proposition visant à supprimer le droit à l’IVG inscrit dans la Constitution du Kansas.

      Résultat surprenant, avec un taux de participation inhabituellement élévé (53%) pour ce genre de vote.
      Et le Kansas est plus à droite qu'Attila, Trump y a battu Biden de 15 points en 2020.

        • [supprimé]

        grishka
        Il faut suggérer une très belle mobilisation des associations de défense des droits normaux, peut être.

          [supprimé] des associations de défense des droits normaux

          Mais, que sont les droits normaux ?
          Une sorte de Droit universel ?

            • [supprimé]

            • Modifié

            James

            Exemple, une femme, être humain, serait libre de disposer de son corps comme elle l'entend. Avec un accès à l'IVG, en cas de grossesse non souhaitée.

            Exemple

            Mais "droits normaux" c'est une notion particulière aux USA.

            En ce moment, on évoque cette fameuse université, qui a fermé, car refusait d'être contrainte d'accepter, deux étudiants noirs.

            Il y a aussi, l'accès aux votes, pour encore une fois, les personnes "noires".
            Les suprémacistes mâles blancs, ont semble t il beaucoup de choses à défendre, contre les "droits normaux"

            En 2022, on voit dans ce pays des manifs comme "black lives matter", par exemple.

            Ok, des droits normaux selon ton avis, et tes convictions.
            Ceux qui sont d'un autre avis veulent des droits anormaux.

            Après, tout serait dans la définition dans la normalité, vaste programme.

            Mais je tiens à souligner que personne ne dispose de son corps comme il l'entend, et certainement pas en France.
            Je te laisse chercher.

              • [supprimé]

              James Ceux qui sont d'un autre avis veulent des droits anormaux.

              tu veux me parler des "pro Life" rêvant d'interdire l'avortement selon LEURS convictions religieuses à EUX, et en même temps les "pro peine de mort"? Ah ok.

              Alors, oui, qu'un noir ait le droit de voter et accéder à l'université, ça fait partie des droits civiques de BASE, donc normaux, tout comme le fait d'imaginer une femme, libre de disposer de son corps, n'en déplaise à ceux qui veulent tout régir et contrôler de la vie d'autrui.

                James Mais je tiens à souligner que personne ne dispose de son corps comme il l'entend, et certainement pas en France.

                C’est parfaitement exact. Si un tel droit existait, on ne pourrait pas exiger un service militaire pour les hommes qui doivent se faire tuer pour défendre le pays. Dans le même ordre d’idées les femmes doivent donner des enfants au pays pour le défendre.

                [supprimé] tu veux me parler des "pro Life" rêvant d'interdire l'avortement selon LEURS convictions religieuses à EUX, et en même temps les "pro peine de mort"?

                Non, pas plus que ça.
                Mais ils ont le droit de donner leur avis autant que toi.

                  • [supprimé]

                  James Mais ils ont le droit de donner leur avis autant que toi.

                  Rassure toi, au pays des américains, je me garderai bien de donner mon avis.
                  Ils ont des armes qui perforent les gilets pare balle.
                  Ca rigole pas, là bas...
                  L'amendement de l'expression libre, est très souvent accompagné du droit de sortir avec un bazooka dans la rue (self défense constitutionnel, quoi)