Addendum
Et tiens, cadeau, un entrefilet de mon hebdo historique dont je suis lecteur depuis lurette belle, et supporteur inconditionnel de ce cher JJSS, salut, si tu nous regardes, Jean-Jacques.......
Bonne lecture, instructive de surcroit, ça explique pas mal de choses.....
Instructivement
hub'
le Parti pris (en copié-collé)
Macron, le président qui voulait être aimé
par Laureline Dupont
Directrice adjointe de la rédaction, chargée du service politique de l'Express, mon mag depuis l'époque de JJSS
@laurelinedup
Soudain, le téléspectateur inattentif croit entendre un candidat à un entretien d’embauche qui, interrogé sur ses défauts, avoue :“Je suis trop rigoureux”. Mais lundi, c’est bien le président de la République qui, à la télévision, assure :”Parfois, on me dit ‘Vous êtes trop dur, trop décidé, trop énergique’.” Que de qualités ainsi recensées.
C’est à un reproche que réagit pourtant le chef de l’Etat. “[Les Français] disent : « Il est méprisant »”, vient de lui lancer son interlocuteur. Le président, lui, ne comprend pas. Il n’a jamais entendu quelqu’un le blâmer de la sorte. La preuve, s’agite-t-il :“On ne va pas au contact comme je vais quand on a du mépris pour les gens.” Lui, méprisant ? Voilà qui dépasse l’entendement.
Pendant la présidentielle, l’un de ses intimes l’avait mis en garde : “On ne t’attaque que sur des problèmes de comportement. La jeunesse est un énorme atout mais aussi une difficulté. On n’accepte moins d’un jeune. On lui fait plus facilement un procès en arrogance.” Le candidat avait écouté, et promis à l’ami dépourvu d’illusions qu’il changerait. “Mais il n’a pas conscience de la détestation qu’il suscite…”, jure un autre compagnon de route. Pourquoi et comment changer quand on ne mesure pas l’ampleur de la défiance… Quand on est convaincu que seule l’audace fait foi, qu’elle sera le juge de paix et que l’action sera louée peu importe le ton employé.
Plus simple que la réinvention : l’affirmation de ses qualités. A ce petit jeu-là, le chef de l’Etat a, sur TF1, montré qu’il savait jouer, se saisissant du procès en mépris pour continuer d’égrainer les qualités du macronisme. “Le vrai mépris, c'est de mentir aux gens. Si je [les] méprisais vraiment, je n’essayerais pas de parler à l'intelligence collective et de faire ce qui est bon pour le pays, je penserais à ma pomme.” Que les sceptiques se le disent : Emmanuel Macron ne cède rien à l’abaissement du débat public, il refuse la facilité et estime assez ses concitoyens pour leur imposer une feuille de route gouvernementale énoncée dans une novlangue techno incompréhensible par sa Première ministre il y a 15 jours. “Tout avait été relu et validé par l’Elysée”, assure-t-on dans l’entourage d’Elisabeth Borne. Sans doute le président espérait-il que “l’intelligence collective” traduirait en mots cette politique froide et chirurgicale.
Dans son livre, Président cambrioleur, la journaliste Corinne Laïk relate une confidence faite par un Macron à l’un de ses proches, en 2018 : “Il y a deux choses que je n’ai pas réussies, les Français ne savent pas qui je suis et je n’ai pas réussi à apaiser le pays.”
Le président qui voulait être aimé pourrait commencer par essayer d’être compris.
(fin de sic)
NDLR : la dernière phrase résume tout le personnage (lol)