« Inefficace », « corrompu », « spoliateur », « liberticide », les qualificatifs ne manquent pas chez les anti-Etats lorsqu’il s’agit de fustiger leur ennemi juré, le monstre étatique obèse.
Je ne sais pas vous, mais moi, la dernière chose qui me viendrait à l’esprit, c’est de confier ma sécurité à une entité
« inefficace », « corrompue », « spoliatrice » et « liberticide ». Pourtant c’est ce que défendent certains anti-Etats, notamment ceux qui prônent un Etat minimal limité aux seules fonctions régaliennes (police, armée, justice) et dont l'unique rôle serait d’assurer la sécurité.
Avouez tout de même que c’est paradoxal : des gens qui abhorrent l’État, lui font porter tous les vices, sont prêts à lui confier ce qu’ils ont sans doute de plus précieux !
Toutefois, cette incohérence n'est qu'apparente. En réalité, ces anti-Etats sont de banals possédants qui défendent farouchement leur propriété. Et pour cela, ils veulent un Etat qui soit garant de leur propriété privée, un Etat à leur service, qui défende leurs intérêts, peu leur importe que cet Etat respecte ou non les droits fondamentaux des autres tant qu’il ne viole pas les leurs et en particulier leur droit de propriété.