L’ambassadeur d’Arménie en Israel, Armen Smbatyan, dit qu’Israël pourrait arrêter de vendre des armes à l’Azerbaidjan d’ici deux à trois jours. « Le gouvernement israélien m’en a fait la promesse verbalement ». Par ce tweet, le journaliste israélien, Amichai Stein, donne un peu de crédibilité à une rumeur qui enfle depuis quelques heures.
Cette nouvelle, si elle était officiellement confirmée, ferait écho à la pétition que d’éminents universitaires israéliens viennent de publier. Ils demandent en effet au gouvernement israélien de suspendre immédiatement ses ventes d’armes à l’Azerbaïdjan.
Michael Stone de l’Université hébraïque de Jérusalem et signataire de la lettre, a publié cette lettre ouverte sur son compte de réseau social. En voici le texte :
« Lettre ouverte concernant les combats au Haut-Karabakh (Artsakh)
Ce qui suit représente les vues personnelles d’un groupe de chercheurs israéliens, spéciailistes des études sur le Caucase et des domaines connexes, et ne reflète pas les positions de l’Université hébraïque ni celles de son programme d’études arméniennes.
Nous, les signataires, écrivons pour exprimer notre profonde préoccupation face aux combats qui ont éclaté dans la région du Haut-Karabakh (Artsakh). À la lecture de comptes rendus indépendants et d’analyses, nous avons conclu que la flambée de violence de ces derniers jours est due uniquement à l’agression de la République d’Azerbaïdjan, soutenue par la Turquie et des combattants venus d’autres régions du monde. Cet affrontement a été dirigé contre des cibles militaires et civiles de la République d’Artsakh et de sa population majoritairement arménienne, et mérite d’être condamnée sans ambiguïté. La réponse de la République d’Artsakh et de la République d’Arménie est clairement une réponse de défense de la population, des biens et du territoire, et devrait bénéficier du soutien de ceux qui chérissent le principe de l’autodétermination des peuples.
Nous appelons à la fin de cette agression et à la cessation des combats. La réponse à long terme aux tensions dans la région consiste en la poursuite des négociations qui viseront à résoudre les revendications de divers groupes ethniques, ce qui permettra de convenir mutuellement d’un accord politique. De toute évidence, la violence de quelque nature que ce soit ne résoudra pas les tensions ethniques et autres. C’est avec consternation que nous abordons la question des ventes d’armes israéliennes à l’Azerbaïdjan ces dernières années, ce qui constitue l’un des éléments du processus d’armement massif dans ce pays. Nous appelons le gouvernement israélien à cesser immédiatement les ventes d’armes à l’Azerbaïdjan, en attendant un examen de la question par le gouvernement et la Knesset. Les questions d’une éventuelle Realpolitik, telles qu’elle se reflètre ici à travers les ventes d’armes, ne sont pas la seule base de la politique étrangère. Il faut avec certitude remettre en question le rôle d’Israël dans son effort d’armement qui vise principalement un peuple qui, comme le peuple juif, a subi des attaques génocidaires au XXe siècle. Nous appelons les autres Israéliens à faire entendre leur voix sur cette question importante.
Par ordre alphabétique : Prof. Reuven Amitai, Prof. Yair Auron, Prof. Israel Charny, Ms. Moran Deitch, Prof. Benjamin Z. Kedar, Mr. Yoav Loeff, Prof. Benny Morris, Prof. Eli Richter, Prof. Donna Shalev, Mr. Marc Sherman, Prof. Michael Stone, Dr. Yana Tcheknanovets, Prof. Dror Zeevi.