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af90 Il est assez amusant de vous voir réagir de cette façon, car je n'ai développé aucune position théologique ou philosophique dans cette affaire. J'ai seulement essayé de replacer la vraisemblance historique dans le contexte chronologique largement admises à ce jour.
1- C'est assez amusant de constater que les dits apôtres de la science méprisent les chrétiens pour leur foi en Dieu, alors qu'ils témoignent de la même confiance et fidélité en des idoles : l'homme, la science, leurs professeurs ou intellectuels... Cela me rappelle ce que disait Schopenhauer dans la philosophie universitaire : l'étudiant qui arrive à l'université et qui a une confiance aveugle en son professeur, en les auteurs du temps, à qui il manque la principale qualité pour devenir sage, le jugement. Vous témoignez de la même absence totale de recul face à ce que vous apprenez, d'esprit critique.
Si je résume : d'une part, les Evangiles sont incohérents, donc prouvent la bêtise de la religion chrétienne ; d'autre part, l'Eglise triche, compose ou recompose les Evangiles, ce qui prouve aussi l'idiotie de la religion chrétienne. Autrement dit, vous postulez à la fois que l'Eglise triche, et qu'elle est de surcroît trop stupide pour bien tricher, car quitte à réécrire les Evangiles pour une raison politique, par exemple apologétique, autant supprimer toutes les incohérences.
C'est d'ailleurs le principal problème de votre critique : vous postulez qu'elle part d'un désir noble, celui de vérité. Mais ce n'est pas aussi établi que vous le croyez. Si vraiment l'idée de vérité vous animait, vous ne défendriez pas des idées aussi difficilement conciliables. Rappelons qu'hier, vous avez tout simplement ignoré mon argument concernant les Pères de l'Eglise, dont on peut retrouver les citations faites dans leurs écrits dans les Evangiles actuels. Vous n'avez même pas considéré l'argument, car vous écartez simplement, sans examen, ce qui ne correspond pas à vos thèses. Alors disons, que l'on doute, oui, de l'honnêteté de votre critique.
Avez-vous simplement conscience de qui vous êtes, ce que vous aimez et détestez, ce que vous voulez détruire et défendre ? Je reviens à mon propos d'hier. Le sage doit se connaître, tout autant que connaître son objet d'étude : il doit connaître son but, ses intentions, un travail dont se dispense le moderne quand il prétend simplement à l'objectivité. Plutôt qu'être, il paraît ! Pire, cela lui suffit !
Dans tous les cas, vos auteurs ou historiens ne font que défendre toutes les positions athées du temps, par tous les moyens possibles. Le véritable mot d'ordre reste : "écrasez l'infâme". L'immense majorité d'entre eux n'est plus philosophe : ils ne se savent même plus voltairiens. Ils ne connaissent que la science que l'orthodoxie enseigne. Est-elle toujours vraie ? Ils ne connaissent et défendent en vérité que les thèses d'un parti, qu'ils sont esclaves tout en se pensant libres, pour les plus bêtes ; les autres se contentent de se taire. Ils sont tellement libres pourtant, que lorsqu'un universitaire se fait hétérodoxe, il prend des coups de pied dans le derrière : citons à titre d'exemple, Sécher sur la Vendée.
En fait, Schopenhauer qui méprisait la philosophie universitaire, en particulier celle de son temps, car elle servait pour lui la religion, et tentait par des sophismes de réintroduire des bêtises théologiques dans l'enseignement de la vraie philosophie, avait mieux compris que vous que l'Université sert toujours une orthodoxie, que les professeurs de cette dernière ne sont jamais que des mercenaires, des sophistes, au service de cette dernière : qu'ils sont payés pour défendre une doctrine, non pour chercher la vérité ; que ce sont des gens qui cherchent un métier et une condition, avant la vérité, qu'ils sont en un mot : les prostituées de la connaissance ; que, de toute façon, la recherche de la vérité nécessite ce à quoi ils ont renoncé : l'indépendance.
Vous me traitez de malhonnête. Vous devriez éviter ce genre d'insultes gratuites.
Je n'ai pas dit que les Evangiles et les autres textes du Nouveau Testament sont incohérents premièrement. Ils sont globalement cohérents sur le plan du message religieux et philosophique, même s'ils ne le sont pas sur le plan de des narrations. Concernant l'évolution historique des écritures évangéliques jusqu'au Xième siècle, c'est un fait largement admis, et le monde du haut Moyen Age ayant été dominé par des minorités féodales vous ne me ferez pas croire que les révisions successives ont été dépourvues d'intérêt politique. La 1ère opération de mise au pas politique a été le Concile de Nicée où Constantin fît sélectionner et corriger ce qui arrangeait l'empire romain.
Ensuite, je ne vous en rien énoncé mes croyances personnelles, dit si j'étais chrétien, juif, musulman ( à mon discours en général, je vous autorise à penser que non) , athée ou agnostique ou je ne sais quoi. Vous ne lisez pas ce qu'on écrit mais vous lisez ce qui n'est pas écrit. Absurde.
3- Vous reprochez également aux chrétiens de se complaire dans l'incertitude et le mystère. Mais dirais-je, lorsque nous parlons d'événements qui se sont produits il y a 2000 ans, nous y naviguons nécessairement. Nous ne pouvons produire une histoire qu'à partir des matériaux qu'il nous reste : archéologie, textes.... Si l'on peut savoir des choses, l'on ne peut tout reconstituer. Peut-on ne serait-ce que reconstituer la doxa, les opinions partagées sur tout sujet ? Comment établissez-vous vos modèles, vos archétypes ? A partir de quelques textes et inscriptions, fragments censés représenter l'ensemble ? Vous oubliez aussi que les hommes restant individus, même s'ils sont dans le monde, peuvent en partie échapper au monde et à sa doxa. S'il y a le monde comme conditionnement, il y a aussi la liberté de l'homme face à ce monde.
Je 'ai pas reproché aux chrétiens de se complaire dans l'incertitude et le mystère. L'incertitude est historique et scientifique.
Sinon, sur terre il y a toujours des fous et des hors-sols, choisissez.
Pour le reste, je vous laisse à vos délires.