katou Le problème est ce qui se passe après un blasphème. Jésus a été condamné à mort pour blasphème
Les institutions religieuses de l'époque, qui lui reprochaient ses blasphèmes, l'ont balancé aux Romains, Pilate n'en ayant rien à cirer du blasphème, mais n'aimant pas les fouteurs de merde, dans une région du monde, la Palestine, qui était déjà à l'époque, un vrai pot de pus et où un procurateur romain ne pouvait être nommé que par punition.
Mais s'il faut chercher le grand inventeur de la pose victimaire, Jésus est la référence. Ni Moïse ni Josué ne sont des victimes, et dans les religions en général, on trouve surtout des winners, des gros costauds. Dire que le Messie, ce n'est pas un gros dur qui arrive avec ses myriades d'anges pour péter la gueule aux Romains (ou autres adversaires), c'est la grande nouveauté, c'est la révolution et le génie du christianisme. Le Messie n'est pas un gros dur mais un petit agneau destiné à l'abattoir. Un innocent. Mais est-ce que Moïse ou Mahommet sont des innocents ? Jamais de la life.
Il y a d'ailleurs un masochisme assumé dans le christianisme, un plaisir manifeste à décrire Jésus en train de se faire tabasser, insulter, épiner la gueule, punaiser sur une croix, de montrer les organes qui saignent (dans la peinture religieuse, les vitraux, etc.), une délectation un peu dégueulasse, il faut l'avouer et malgré le respect.
Il faut prendre la mesure de cette révolution, ce renversement inoui : avant les Chrétiens, on n'avait pas pensé à faire du fondateur (d'une religion, ou d'une entité politique) un louzeur, une victime qui non seulement encaisse les injustices, les mauvais traitements, les insultes, le martyre, mais qui en plus les appelle.