cadmos
Oui, on est bien d'accord : c'est l'Imam caché. Du fin fond de son néant, il continue de rayonner. On peut dire "émérite", c'est joli, mais c'est un peu hors de notre portée.
Pour te le dire franchement, je suis un peu jaloux, car il réalise un fantasme mien, mais dont je peux parler sans gêne car je pense qu'il est partagé par nombre d'entre nous : une fois que je ne serai plus là, quand je serai mort, j'aimerais bien pouvoir voir encore ce qui se passe, même sans pouvoir rien y changer : par exemple, ce que deviennent mes enfants, les gens que j'aime, les voir avec une bonne vie, heureux. Et plus égoïstement : qu'est-ce qu'on dit de moi, quelle trace ai-je laissé ? Ou plus anecdotiquement, me marrer en voyant Macron rater une marche à sa descente de l'avion et se ramasser la gueule sur le tarmac au vu de toutes les caméras du monde.
Bref ne plus être là mais y rester un peu quand même. Y rester comme ce qui est mort, ce qui ne pèse rien et ne change rien, juste un regard.
Le fantasme d'Amadeus, si tu veux, avec la différence que si Benoit aime Dieu, on ne sait pas si c'est réciproque, alors que dans le cas de Mozart, Dieu l'aime, c'est sûr.
Ratzinger se la joue statue du Commandeur, il est mort mais il revient on ne sait comment et les épaules sont un peu frêles.
Le rappel : François est à l'avant-scène et Benoit sort du fond. Il est mort, hein, mais il sort quand même. Lui, il a réalisé son fantasme, c'est pour ça que je suis jalmince.
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L'analogie a ses limites : dans l'opéra de Mozart, Le Commandeur a des raisons d'avoir la haine, Don Juan l'a buté parce qu'il était un vieillard chieur qui contrariait ses projets. Le point commun est que c'était un gros réac, quand même.